Expression d’une souffrance par une respiration involontaire. Les soupirs des croyants de l’Ancien Testament sont provoqués par des douleurs diverses, physiques ou morales (Job 3.24 ; Job 7.2 ; Job 23.2 ; Psaumes 31.11 ; Psaumes 38.10 ; Ésaïe 24.7 ; Ézéchiel 9.4 ; Ézéchiel 24.17 ; Siracide 25.18 ; Sagesse 5.3, etc.). Deux fois il est dit que Jésus soupira : dans la sympathie et la prière en faveur d’un sourd-muet (Marc 7.34), et dans la prévision du signe que les pharisiens réclament et qui n’est que trop menaçant (Marc 8.12) ; ces deux mentions ne sont conservées que dans cet Évangile, où l’humanité du Seigneur est le plus apparente (voir Marc [Évangile de]).
Soupirer après un bien, est une aspiration, la vive expression d’un besoin profond. Tels les soupirs des psalmistes après Dieu (Psaumes 42.2 ; Psaumes 119.131 ; Psaumes 119.174), et ceux de la nature, des fidèles et de l’Esprit, dont parle saint Paul dans Romains 8.18-30 : la création, comparée à une mère en train d’enfanter, gémit dans le besoin de délivrance et de satisfaction de tout être vivant ; (Romains 8.21 et suivant) les enfants de Dieu gémissent dans leur attente d’un corps racheté ; (Romains 8.23) le Saint-Esprit lui-même supplée à l’insuffisance de leurs prières exprimées, en des aspirations inexprimables pour l’homme ; (Romains 8.26) en réponse au soupir universel de ses créatures, Dieu prépare leur glorification finale.
Numérisation : Yves Petrakian