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Tempête
Dictionnaire Biblique Westphal

En Palestine, le régime des vents (voir ce mot), produit occasionnellement de iolentes tempêtes, par les échanges continuels de courants d’air chauds ou froids, en sens différents suivant la saison et le moment du jour ou de la nuit soit entre le désert à l’est et la mer Méditerranée à l’Ouest, soit entre la vallée tropicale du Jourdain et les montagnes neigeuses de la Haute Galilée. Ainsi s’expliquent les brusques et violents ouragans oui tombent parfois des hauteurs dans la cuvette du lac de Génézareth, et bien connus grâce aux deux épisodes de tempête apaisée par Jésus (Matthieu 8.24 ; Matthieu 14.24 ; Jean 6.18).

La Bible cite aussi les tempêtes en Méditerranée : celles de Jonas (Jonas 1) et de saint Paul (Actes 27.14 et suivants) ; elle fait une description poétique dans Psaumes 107.25 ; Psaumes 107.30. Les principaux termes de l’Ancien Testament sont : ronakh, nom hébreu du vent (Ésaïe 4.4, etc.) ; diverses formes de la racine sâar, exprimant principalement le vent qui fait rage (Psaumes 50.3 ; Psaumes 148.8 ; Jonas 1.4 ; Jonas 1.11 ; Zacharie 9.14) ; soufihâh, l’ouragan ; (Proverbes 1.27 ; Ésaïe 5.28 ; Ésaïe 21.1) zèrèm, la tempête de grêle ou la pluie torrentielle telles qu’on en voit dans les montagnes, qui provoquent des inondations, et peuvent renverser des murailles (Ésaïe 4.6 ; Ésaïe 25.4 ; Ésaïe 30.30 ; Habakuk 3.10 ; Job 24.8).

Les traductions de ces différents termes sont variables, d’autant plus que les prophètes ou poètes bibliques les emploient souvent côte à côte, comme à peu près équivalents, pour le parallélisme de leurs tableaux.

Le mot de tourbillon, qui paraît ici et là dans nos versions (2 Rois 2.1 ; 2 Rois 2.11 ; Proverbes 10.25), devrait être réservé pour traduire galgal, littéralement roue (Psaumes 77.19 ; Psaumes 83.14) ; pour le sens spécial de ce mot, appliqué aux roues tourbillonnantes du chariot d’Ézéchiel, voir (Ézéchiel 10.14) Roue, II, 2.

Pour les orages (Exode 19.16 et suivants, 1 Rois 19 : et suivant, etc.), voir Éclair, Tonnerre. Celui du Sinaï est désigné par le grec thuella dans Hébreux 12.18 ; le kheimôn est la trombe de pluie (Matthieu 16.3 ; Actes 27.20), et le verbe correspondant marque le bouleversement qu’elle provoque (Actes 27.18) ; pour le vent furieux, dit tuphonikos, voir (Actes 27.14) Euraquilon.

La tempête sur le lac est désignée par Marc (Marc 4.37) et Luc (Luc 8.23) du nom de lailaps (qui se trouve aussi dans 2 Pierre 2.17) et qui évoque un tourbillon cyclonique capable de retourner des poids énormes ; le parallèle de Matthieu (Matthieu 8.24) a seïsmos en tê thalassê, littéralement tremblement de mer. Le vent de la tempête c’est l’anémos (Matthieu 7.25 27 ; Éphésiens 4.14 ; Jude 1.12), plutôt que pneuma (Jean 3.8) ou pnoè (Actes 2.2), vents modérés en général (cf. Trench, Synonymes du Nouveau Testament, paragraphe 73).

La tempête prête à nombreuses et vigoureuses images : celles du malheur (Proverbes 1.27 ; Ésaïe 32.2), de la ruine (Matthieu 7.25 et suivants, Jude 1.12), du doute (Éphésiens 4.14, Jacques 1.6), des violences des hommes passionnés (Psaumes 55.9), des invasions étrangères et des horreurs de la guerre (Amos 1.14 ; Ésaïe 5.28 ; Ésaïe 66.15 ; Habakuk 3.14 etc.), la plupart du temps représentées par les prophètes comme les jugements de l’Éternel (Osée 8.7 ; Ésaïe 4.6 ; Ésaïe 17.13 ; Ésaïe 25.4 ; Ésaïe 29.6 ; Ésaïe 40.24 ; Jérémie 4.13, Nahum 1.3 ; Ézéchiel 13.11 ; Ézéchiel 13.13, cf. Job 9.17 ; Psaumes 83.16 etc.), comme la manifestation de sa colère (Jérémie 23.19 ; Jérémie 30.23 etc.), de sa majesté toute-puissante (Exode 19.16 et suivant 1 Rois 19 : et suivant, Ézéchiel 1.4 ; Psaumes 50.3 ; Psaumes 77.19 ; Job 38.1 ; Hébreux 12.18 etc.).


Numérisation : Yves Petrakian