La terre est un astre appartenant au système solaire. Elle est, dans l’ordre des distances au soleil, la troisième des planètes. Elle a la forme d’une sphère renflée à l’équateur et légèrement aplatie aux pôles, forme que prennent par rotation tous les corps malléables. Elle tourne sur elle-même en 24 heures et autour du soleil en 365 jours ¼. Ces deux mouvements déterminent les jours et les années. La terre est enveloppée d’une atmosphère de quelques dizaines de kilomètres d’épaisseur et qui se raréfie à mesure qu’on s’éloigne du sol.
On peut considérer qu’elle est formée d’un énorme noyau de matière ignée ; seule une mince couche de quelque cinquante kilomètres est solidifiée, ce qui est fort peu par rapport à son diamètre. Cette couche peut, par suite du refroidissement progressif de l’astre, se contracter et déterminer des plissements de la surface (voir Mont, Tremblement de terre) ; elle peut aussi se fracturer par endroit et laisser échapper la matière ignée centrale, en éruptions volcaniques.
On se fait une idée des proportions relatives des éléments qui composent la terre en la comparant à une orange : la couche solide a environ l’épaisseur relative de la fleur d’une peau d’orange, et le relief du sol n’affecte pas plus sa surface que les rugosités de cette peau.
Les Israélites se représentaient la terre, étendue solide et plate, flottant dans l’océan cosmique (Psaumes 24.2 ; Psaumes 136.6), retenue par des colonnes qui soutiennent aussi les cieux (1 Samuel 2.8 ; Psaumes 75.4 ; Job 9.6). Job 26.7 la montre suspendue sur le néant.
La terre a des fondements qui sont dans le lit des mers (2 Samuel 22.16 ; Psaumes 18.16 ; Psaumes 24.2 ; Psaumes 82.5 ; Proverbes 8.29).
Les extrémités de la terre, malgré sa largeur (Siracide 1.3), sont assez vite atteintes (Jérémie 25.33 ; Deutéronome 28.49-64 ; Psaumes 2.8 ; Psaumes 135.7 ; Ésaïe 41.5 ; Jérémie 25.32 ; Daniel 4.11 ; Matthieu 12.42) ; il y a une extrémité dans les quatre directions cardinales (Ésaïe 11.12) et une longueur déterminée (Job 11.9).
La terre s’oppose aux cieux (2 Samuel 18.9 ; 1 Chroniques 16.31 ; 1 Chroniques 21.16 ; Ecclésiaste 5.2 ; Ésaïe 1.2 ; Ésaïe 66.1 ; Matthieu 6.10 ; Matthieu 18.18 ; Matthieu 28.18 etc.), en sorte que la terre et le ciel constituent tout l’univers, surtout si on y ajoute les eaux qui sont sous la terre (Genèse 1.1 ; Genèse 2.1 ; Exode 20.11 ; 2 Rois 19.15 ; Ésaïe 37.16 ; Néhémie 9.6 ; Jérémie 23.24 ; Jérémie 32.17 ; Jérémie 33.25 ; Matthieu 5.18 ; Matthieu 11.25 ; Matthieu 24.35; Luc 16.17 ; Actes 4.24).
Il n’y a pas de terme hébreu pour rendre le sens de « monde » (voir ce mot).
La terre s’oppose aussi à la mer (Psaumes 66.6 ; Siracide 24.6, Matthieu 23.15 etc.).
Elle est personnifiée et invoquée dans Deutéronome 32.1 ; Job 16.18 ; Psaumes 114.7 ; Ésaïe 1.2 ; Jérémie 6.19 ; Jérémie 22.29.
La terre peut être ébranlée, secouée (2 Samuel 22.8 ; Psaumes 18.8 ; Psaumes 104.5; Joël 3.16 ; Ésaïe 13.13). Voir Cosmogonie.
Le mot de terre désigne le sol, la matière arable qui porte et nourrit la végétation, par opposition aux rochers et aux cailloux. Elle comprend trois éléments minéraux : le sable, l’argile et le calcaire, et un élément organique : l’humus. Les premiers proviennent de la désagrégation physique ou chimique des roches ; le dernier, de la décomposition des végétaux. Selon la proportion respective de ces éléments, l’aspect et la valeur de la terre varient : terres blanches, crayeuses ; terres jaunes, argilo-calcaires ; terres rouges, argileuses ; terres noires, humifères.
La terre produit la végétation (Genèse 1.11 ; Genèse 3.13 ; Genèse 41.47 ; Marc 4.28) ; la Loi prescrivait son repos tous les 7 ans, en l’honneur de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre en 7 jours (Lévitique 25.3 et suivant).
Elle a des animaux : les bêtes de la terre, qui mangent les cadavres (Job 5.22 ; Job 35.11 ; Psaumes 79.2 ; Ésaïe 18.6 ; Jérémie 7.33 ; Jérémie 15.3 ; Ézéchiel 34.28).
Elle donne à l’homme son fruit (Genèse 4.3 ; Deutéronome 7.13 ; Deutéronome 28.4 ; Deutéronome 28.11 ; Deutéronome 28.18 ; Deutéronome 28.33 ; Psaumes 67.7 ; Psaumes 85.13) ; la bonne terre donne les bons fruits (Matthieu 13.8 ; Marc 4.8), mais il faut la travailler (Ésaïe 5.2 ; 2 Timothée 2.6 ; Jacques 5.7) et la fumer (Psaumes 83.11 ; Jérémie 8.2 ; Jérémie 9.22 ; Jérémie 16.4 ; Jérémie 25.33; Luc 13.8), car le sol a été maudit (Genèse 3.17 ; Genèse 4.12).
La terre argileuse sert à faire des vases (Lévitique 6.28 ; Lévitique 11.33 ; Lévitique 14.5 ; Lévitique 15.12 ; Nombres 5.17 ; Proverbes 26.23 ; Ésaïe 30.14 ; Ésaïe 45.9 ; Jérémie 19.1 ; Romains 9.20 ; 2 Corinthiens 4.7), mais ces vases sont des récipients fragiles ; elle sert aussi à faire des moules ; voir (2 Chroniques 4.17) Poterie. Par analogie, l’homme est représenté comme ayant été fabriqué par Dieu avec la poussière de la terre (Genèse 2.7), où il retournera dans la mort (Genèse 3.19 ; Ecclésiaste 12.9 ; Siracide 17.1 ; Siracide 33.10 ; Siracide 40.11)
Le mot terre désigne encore tous les habitants de la création de Dieu (Psaumes 33.14 ; Ésaïe 26.21 ; Ésaïe 51.6 ; Daniel 4.35).
Toute la terre avait une seule langue (Genèse 11.1), la terre saura qu’Israël a un Dieu (1 Samuel 17.46) ; toute la terre doit servir l’Éternel (Psaumes 33.8 ; Psaumes 66.4 ; Psaumes 96.11 ; Habakuk 2.20), car elle lui appartient (Exode 9.29 ; 1 Corinthiens 10.26), et recevoir la paix du Seigneur (Luc 2.14).
Mais la terre n’est pas le Royaume de Dieu (Jean 3.31 ; 1 Corinthiens 15.47 ; Colossiens 3.2 ; Philippiens 3.19), bien que ce soit sur la terre que nous devions glorifier Dieu (Jean 17.4). C’est cette acception du terme terre qui se rapproche le plus de celui de monde.
La terre est enfin la surface du sol, vers laquelle tous les objets qui lui sont extérieurs sont attirés par la pesanteur (1 Samuel 26.20, Amos 9.9 ; Matthieu 10.29 ; Jean 18.6 ; Apocalypse 6.13).
On peut s’y asseoir (Job 2.13 ; Jérémie 13.18 ; Lamentations 2.10 ; Matthieu 15.35).
Pour saluer un supérieur on se prosterne jusqu’en terre (voir Salutation).
Un jour, Jésus écrit du doigt sur la terre, sans doute pour épargner la femme accusée (Jean 8.6 ; Jean 8.8). H. L.
Numérisation : Yves Petrakian