Le second des empereurs romains, successeur d’Auguste et prédécesseur de Caligula, régna de l’an 14 à l’an 37 après Jésus-Christ. C’est donc sous son règne que se placent le ministère et la mort de Jésus ; et c’est sans doute un denier portant son effigie (figure 176) que le Seigneur se fit présenter pour dire : « Rendez à César, etc. » (Marc 12.15-17). D’après Luc 3.1, c’est en la 15e année du règne de Tibère que Jean-Baptiste commença ses prédications ; pour la date que ce synchronisme doit nous faire adopter, voir Chronologie du Nouveau Testament, I, 2.
Né en 42 avant Jésus-Christ, Tibère était fils du noble romain Tiberius Claudius Nero et de Livie, qui devint la femme de l’empereur Auguste. Après son adoption il devait être appelé Tiberius Claudius Cassar et, sur les monuments, Tiberius Claudius Augustus. Son beau-père Auguste lui confia l’éducation de ses trois fils, lui fit épouser sa fille Julie, et le mit à la tête de ses armées. Il fut un chef militaire et un administrateur habile, et Auguste le récompensa par le consulat et la puissance tribuni-cienne (6 avant Jésus-Christ). Pourtant l’hostilité de l’empereur le décida à se retirer à Rhodes de 6 avant Jésus-Christ, à 2 après Jésus-Christ ; à la mort des fils d’Auguste il fut enfin adopté par l’empereur et replacé à la tête de ses armées. À la mort d’Auguste en 14, Tibère lui succéda sur le trône impérial ; son règne de 23 ans fut heureux en général. Mais, soupçonneux et timoré, il devint un tyran cruel ; et ses onze dernières années, qu’il passa dans l’île de Caprée, furent une suite de honteuses débauches.
Numérisation : Yves Petrakian