Ville maritime de la Mysie en Asie Mineure, à 24 km au sud-ouest, de l’ancienne Troie. Elle fut fondée par Antigone sur l’emplacement de l’ancienne Sigia, sous le nom d’Antigonia Troas (IVe siècle avant Jésus-Christ) ; Lysimaque la transforma et la nomma Alexandria Troas (300 avant Jésus-Christ). Elle devint l’une des villes les plus importantes de l’Asie, libre pendant un certain temps sous les Séleucides, colonie romaine sous Auguste, considérablement embellie par celui-ci, par Adrien et par Hérode Atticus. Dès le Ier siècle, elle devint le siège d’un évêché. Aujourd’hui Eski Stamboul (en Turquie d’Asie) ; on y voit encore les ruines d’un temple, d’un gymnase, d’un théâtre, d’un aqueduc, de thermes, et des colonnades de granit et de marbre le long des quais du petit port, qui est maintenant ensablé.
L’apôtre Paul fut amené à Troas, à l’aller de son 2e voyage missionnaire, par des circonstances contraignantes que le livre des Actes indique sans les définir (Actes 16.6 ; Actes 16.8). C’est là qu’il reçoit dans une vision l’appel du Macédonien, qui le décide à s’embarquer au port même de Troas pour la Macédoine (Actes 16.9 ; Actes 16.11) ; il est accompagné de Luc (voir ce mot), dont l’apparition brusque se marque en ce verset 10 par le passage du récit à la 1ère personne du pluriel : « Nous cherchâmes, etc. ». Le même changement se retrouve au même endroit, dans le récit de la traversée en sens inverse, au retour du 3e voyage de saint Paul : (Actes 20.5) « Ceux-ci nous attendirent à Troas. »
Les missionnaires demeurèrent alors sept jours dans cette ville ; une réunion des frères prolongée jusqu’à minuit par un discours de l’apôtre fut troublée par la chute mortelle du jeune Eutyche, auquel il rendit la vie (Actes 20.7 ; Actes 20.13). Au départ, Paul se sépara de ses compagnons qui reprenaient le bateau, et il fit la première étape à pied jusqu’à Assos où il s’embarqua avec eux (verset 138). Plus tard, au cours d’un voyage auquel il fait allusion dans sa dernière épître, il laissa à Troas chez vin certain Carpus divers objets qu’il demande à Timothée (alors à Éphèse) de lui apporter à Rome où il est prisonnier et s’attend au martyre (2 Timothée 4.13, et verset 6 et suivants). Voir Paul (ses voyages).
Numérisation : Yves Petrakian