Son invention remonte à une très haute antiquité, et il dut être connu de bonne heure par les Hébreux (Job 28.17).
La soufflerie du verre est représentée par de très vieilles peintures découvertes à Beni-Hassan ; nombre de tombeaux antiques remis au jour par les fouilles archéologiques, en Égypte en particulier, renfermaient des objets de verre : perles, colliers, etc. Des découvertes semblables ont été faites dans les palais assyriens de Nimrod ou de Sargon.
À qui appartient la découverte du verre ? Les Phéniciens en fabriquaient à Sidon et en exportaient dans tous les pays : la découverte leur est-elle due ? On l’ignore. Sans doute Pline raconte que des marins phéniciens en eurent la révélation en se servant de blocs de natron comme de dessous de plats ; mais plus probable est l’hypothèse de feux allumés sur des sables riches en natron et en soude. Les sables fins déposés par la rivière Belus (aujourd’hui Nahr Namân), dont l’embouchure est à 2 km au sud d’Acre, sont comme le disait aussi Pline particulièrement propices à la fabrication du verre ; on les exportait en grandes quantités aux ateliers de fabrication de Sidon et d’Alexandrie. Ce fut évidemment, avec les coquillages dont on tirait la pourpre, un des « trésors cachés dans le sable » qui devaient faire vivre les tribus côtières (Deutéronome 33.19).
Le verre était en effet tenu par l’antiquité pour une substance précieuse, presque autant que l’or (Job 28.17) ; on l’employait surtout pour les objets de toilette et de luxe (voir Ornements). Coloré, il était comparable aux plus belles pierres précieuses. Les Égyptiens savaient particulièrement le travailler, le rehaussant même d’or et d’émail. Les colliers de verre qu’on a retrouvés de l’époque de la célèbre reine égyptienne Hatsepout (ou Hatasou) représentent en effet le temps où le commerce entre Égypte et Phénicie battait son plein. Le verre antique était opaque : aussi un verre transparent comme du cristal était-il extraordinaire ; c’est le sens de la vision de la mer transparente (grec hyaline), ou de verre, comme du cristal, dans Apocalypse 4.6 ; Apocalypse 15.2 (voir Mer).
Quant au « verre » d’eau (Marc 9.41 ; Matthieu 10.42), le grec potèrion désigne seulement un récipient servant à boire ; nos versions le traduisent par coupe (voir ce mot) dans Marc 7.4 ; Matthieu 23.25 et suivant, Luc 11.39, etc. Le verre étant encore un luxe à cette époque, il s’agit plus probablement de la coupe ordinaire, de terre cuite ou de métal bon marché.
Numérisation : Yves Petrakian