(araméen Bar-Abba = fils du père, ou d’Abba). Brigand (Jean 18.40), mis en prison pour sédition et meurtre (Luc 23.18), en compagnie d’autres meurtriers (Marc 15.7) ; personnage connu à Jérusalem (Matthieu 27.16) ; fut relâché à l’occasion des fêtes de la Pâque, le jour de la mort de Jésus. Cet épisode est commun aux quatre Évangiles, avec de menues divergences :
Tous ces témoignages s’opposent aux hypothèses (Jérôme, etc.) d’après lesquelles le nom de Bar-À bbas (fils du père, ou du maître, ou, suivant une forme voisine admise par Renan, Bar-Rabban = fils du rabbin) aurait représenté réellement un personnage populaire parmi les Juifs, un meneur antiromain. Aussi improbable est l’appellation qui se trouve dans quelques manuscrits et versions de Matthieu 27.17 : « Jésus Barabbas, ou Jésus qu’on appelle Christ ? » Si les noms eux-mêmes avaient effectivement marqué un contraste aussi dramatique (dont Origène et beaucoup d’autres à sa suite ont tiré de grands effets d’édification), il aurait été mis en évidence ailleurs que dans ce seul verset 17 : d’abord au verset 20, puis dans les trois autres Évangiles ; c’est donc une erreur de copiste, qui pourrait s’expliquer par la répétition des deux dernières lettres du mot grec précédent, lesquelles étaient couramment employées comme abréviation du nom de Jésus. Jq. L.
Numérisation : Yves Petrakian