(hébreu debôra). L’abeille de Palestine (apis fasciata) est très voisine de l’abeille de l’Europe septentrionale (apis mellifica) et surtout de l’abeille italienne (apis ligustica) ; mais elle est plus petite, plus claire et plus prolifique. Elle abonde à l’état sauvage. La Terre promise est « un pays de miel » (Deutéronome 8.8). Sa flore renferme beaucoup d’espèces très appréciées des abeilles. Elles se logent dans les multiples cavités de ses roches calcaires (Psaumes 81.16), dans le creux des arbres (1 Samuel 14.25), et, à l’occasion, dans un squelette d’animal (Juges 14.8). Certains cantons sont devenus leur domaine ; elles en chassent impitoyablement les intrus (Deutéronome 1.44 ; Psaumes 118.12 ; Ésaïe 7.18). Le désert de Juda est surtout leur terre d’élection. Les bédouins, comme jadis le Précurseur, se nourrissent de leur miel et en font un commerce important. Le miel figure parmi les présents envoyés par Jacob à Joseph (Genèse 43.11), et parmi les articles de trafic palestinien (Ézéchiel 27.17). Dans certains passages, le miel (debach) désigne probablement le dibs arabe, sirop obtenu par l’évaporation du jus de raisin, mais partout ailleurs il s’agit du miel d’abeilles. Le miel de Palestine est très parfumé et rappelle celui de l’Hybla (Sicile) et de l’Hymette (Grèce). La Parole de Dieu est comparée au miel pour sa douceur (Psaumes 19.11 etc.). Le miel servait à la préparation de nombreux mets, surtout des gâteaux. La cire entrait dans la composition de divers onguents ou parfums. L’abeille a dû être domestiquée de très bonne heure. L’élevage se pratique surtout en Galilée. On emploie comme ruches de gros tuyaux d’argile crue. Les deux extrémités sont bouchées avec de la glaise. On y ménage un trou suffisant pour le passage de deux ou trois abeilles. On entasse ces ruches en pyramides qu’on recouvre de terre et de feuillage pour les protéger contre la chaleur. L’étouflage est inconnu. Lorsque les ruches sont pleines, on débouche les extrémités et on retire les rayons avec un crochet de fer. Quelques apiculteurs ont adopté les méthodes modernes d’élevage. On donnait souvent aux femmes le nom de Débora (abeille).
E. D.
Numérisation : Yves Petrakian