Le respect dû aux personnes âgées a caractérisé de tout temps la politesse orientale, comme le bon voisinage, l’hospitalité. Israël n’y a pas manqué : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs et tu honoreras la personne du vieillard » (Lévitique 19.32. Cf. Proverbes 16.31 ; Proverbes 23.22). Job mentionne comme signe suprême de sa dignité morale le fait que les vieillards mêmes se levaient à son approche (Job 29.8).
Toute dérogation à cette règle de déférence était jugée scandaleuse (Deutéronome 28.50 ; 2 Rois 2.23 ; Ésaïe 47.6). L’état patriarcal et agricole de la société, la valeur de la tradition orale, ne pouvaient que développer ce sentiment. La guerre, au contraire, donnait du prestige aux hommes jeunes. Il pouvait en résulter de graves conflits (sous Roboam, l’incident relaté dans 1 Rois 12.6-14 et parallèle 2 Chroniques 10.6-14).
La longévité était tenue pour une bénédiction (Job 5.26 ; Proverbes 20.29). D’ailleurs elle prouvait un état social stable. La sagesse des vieillards est proverbiale (Job 12.12). Les trois amis de Job parlent au nom d’une vieille expérience, qu’Élihu souligne avec quelque impertinence (Job 32.6-9).
Les infirmités de la vieillesse sont décrites dans 2 Samuel 19.35 et par l’Ecclésiaste, dans son style imagé (Ecclésiaste 12.3-9). Il y est recommandé, là comme ailleurs, de ne pas attendre l’âge mûr pour se tourner vers Dieu, dont la fidélité est assurée jusqu’à la blanche vieillesse (Ésaïe 46.4 ; Psaumes 92.15).
L’autorité des vieillards a tendance à se muer en fonction (le cheik arabe : vieillard). Ainsi apparurent les « anciens » d’Israël (Exode 3.16), qui eurent leur suite dans l’Église chrétienne (« presbytres », Actes 11.30). Voir Anciens.
L’Apocalypse n’a eu garde d’omettre ces adorateurs majestueux (Apocalypse 4.4 ; Apocalypse 4.10).
L’art chrétien a souvent figuré Dieu sous les traits d’un vieillard imposant.
Numérisation : Yves Petrakian