Béthanie, dont l’Ancien Testament ne parle pas, était, d’après Jean 11.18, un petit village situé à 15 stades (environ 3 km) de Jérusalem ; du côté du mont des Oliviers, précisent Marc 11.1 et Luc 19.29. Simon le lépreux y possédait une maison (Matthieu 26.6 ; Marc 14.3) dont Jésus fut l’hôte et où une femme lui versa du parfum sur la tête. Au dire de Matthieu 21.17 et Marc 11.11, le Christ, peu de temps avant sa mort, se rendit quelquefois à Béthanie pour y passer la nuit. C’est près de ce village qu’il maudit un figuier ; Marc 11.12). D’après l’Évangile de Jean, qui est seul à l’affirmer (cf. cependant Luc 10.38), Marthe et Marie demeuraient à Béthanie ainsi que Lazare qui y fut ressuscité (Jean 11.1 et suivants). Luc 24.50 déclare que l’ascension de Jésus se fit aux environs de cette localité.
La tradition a de bonne heure considéré le village actuel d’El-Azarîyé (dérivé de Lazare) comme étant la Béthanie du Nouveau Testament. Admirablement située sur le versant oriental du mont des Oliviers, face au soleil levant, cette petite localité se trouve à quarante minutes de Jérusalem, sur la route de Jérico (figure 44). Les pèlerins qui montaient à la ville sainte, après avoir traversé les solitudes du désert de Juda, devaient saluer avec joie ce village aux jardins aimables, gage de la proximité de Jérusalem dont il n’était séparé que par un épaulement de la montagne. Trois cents habitants, tous musulmans, logent aujourd’hui à Béthanie dans de pauvres demeures parmi lesquelles on montre naturellement les ruines de la maison de Marie et le tombeau de Lazare. Non loin, le « château de Lazare », restes d’une tour moyenâgeuse destinée sans doute à protéger des églises et des couvents aujourd’hui disparus.
Certains topographes, s’en tenant aux 15 stades de l’Évangile et ne pouvant dès lors, de Jérusalem, arriver jusqu’à El-Azarîyé, même par le plus court chemin, cherchent l’ancienne Béthanie sur le plateau de la colline qui domine le village actuel, où ils laissent par contre le tombeau de Lazare ; celui-ci se serait ainsi trouvé, conformément à la loi juive, en dehors de la cité habitée du temps de Jésus.
La signification du mot Béthanie est difficile à préciser. Certains auteurs pensent à « maison de tristesse », de « misère », tandis que le Talmud se prononce pour « maison des dattiers ».
Il ne faut pas confondre le bourg de Béthanie, près de Jérusalem, avec la localité du même nom mentionnée seulement Jean 1.28 comme étant, de l’autre côté du Jourdain, l’endroit où Jean baptisait. Quelques manuscrits que les Pères de l’Église, influencés par Origène, ont préférés, à tort sans doute, lisent Béthabara, signifiant : maison du gué, au lieu de Béthanie. Il est difficile de dire où était cette localité. Le R.P. Federlin prétend l’avoir retrouvée en 1908 à Tell el-Medech, sur la rive droite du ouâdi Nimrîn, à environ 300 m au delà du Jourdain et à quarante minutes du pont du Ghôraniyé.
Cwt.
Numérisation : Yves Petrakian