(Deutéronome 32.15-18, Osée 10.1, 4.15).
Le premier livre des Rois, comme son nom l’indique, raconte le règne des premiers rois d’Israël précédant et suivant le schisme survenu après le règne de Salomon.
Les chapitres 1.1 à 2.12 traitent de la succession du roi David. Il y est question d’une course au pouvoir royal. David devenu très vieux, Adonija, un de ses fils, aspira à la royauté. À l’instigation du prophète Nathan, Bath–Schéba intervint auprès de son vieux mari, qui confirma sa promesse de faire de leur fils, Salomon, le roi d’Israël (2.32-53).
En effet les quatre premiers versets du livre ont une portée politique. La question est de savoir si le roi David est encore capable de gouverner. L’échec de la prescription des gens de la cour est patent : le roi ne recouvre pas sa chaleur vitale et Abischag, la Sunamite, l’« infirmière » introduite dans le harem royal, ne sera jamais véritablement épouse (2.13-22).
Alors l’aîné des fils survivants de David, Adonija, se considère comme l’héritier présomptif de la couronne. Il est soutenu par le sacrificateur Abiathar de Nod, personnage très influent. Mais c’est un sacre manqué. C’est plutôt le prophète Nathan qui interviendra auprès du vieux David pour que ce soit Salomon, fils de Bath-Schéba, qui devienne roi dans une sorte de corégence.
Les chapitres 2.13 à 11.42 abordent en détail le règne du troisième roi d’Israël, Salomon. En application des dernières instructions de son père, le jeune roi fit mettre à mort son frère Adonija, le chef de l’armée Joab et Schimeï, ennemi public de David. Il destitua Abiathar de ses fonctions de sacrificateur et l’éloigna de Jérusalem (2). Salomon épousa beaucoup de femmes (3), établit des hauts fonctionnaires (4), reçut de Dieu la sagesse, la prospérité, la gloire et surtout la grâce de construire le temple de l’Éternel qu’il dédicaça au cours d’une cérémonie solennelle (5–10). À la fin de sa vie, l’idolâtrie de ses femmes détourna son cœur de Dieu, qui divisa ou déchira le royaume en deux (11).
Les chapitres 12 à 22 relatent la vie des rois depuis la division du royaume jusqu’à Josaphat, roi de Juda, et Achab, roi d’Israël. Dès le schisme, Jéroboam, premier roi du royaume du Nord, assura son autonomie religieuse en érigeant comme symboles de Dieu deux veaux d’or (13). Des prophètes fustigèrent cette idolâtrie déguisée (14–19), en particulier le prophète de feu Élie, et, par la suite, son successeur Élisée (17–22).
L’évolution de chaque règne est conditionnée par l’attitude du roi vis-à-vis des dieux étrangers. Sa fidélité avec son peuple était récompensée par la sécurité et la postérité. Les infidélités étaient sanctionnées par la sécheresse, la famine, des exécutions, des assassinats ou des coups d’État.
Tout roi et tout responsable du peuple doit rester fidèle à Dieu. Une telle fidélité des dirigeants est toujours source de bénédiction et de prospérité nationale. Mais la désobéissance et surtout l’idolâtrie conduisent inévitablement à la catastrophe. L’Éternel, dans sa bonté, envoya de temps en temps des prophètes, à l’instar d’Élie, pour rappeler aux rois et aux chefs du peuple les exigences divines.