(Jérémie 25.4-6, 1 Pierre 1.10-16, Apocalypse 15.4).
Ce livre est intitulé « Ésaïe » (Dieu sauve ou libère), du nom du prophète intransigeant, porteur de messages bouleversants pour le royaume de Juda et pour les pays étrangers. Ce livre est un ensemble de trois parties diachroniques. En effet, le rouleau d’Ésaïe porte sur trois périodes distinctes : la première est celle du prophète, autour de 740-700 avant Jésus-Christ. La seconde, située deux siècles plus tard, transporte le lecteur à Babylone, vers la fin de l’exil. La troisième enfin projette l’espérance vers l’accomplissement dernier évoqué dans la description des cieux nouveaux et de la nouvelle terre (65.17).
La première partie (chapitres 1 à 39) nous situe dans une période de crises internationales. Ésaïe, fils d’Amots, reçoit la prophétie sur « Juda et Jérusalem, au temps d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, d’Ézéchias, rois de Juda » (1.1).
Ces quatre règnes sont cités au début du livre pour déterminer le cadre chronologique de l’activité du prophète : Ozias (781-740), Jotham (740-736), Achaz (736-716), Ézéchias (716-687). Israël s’est détourné des voies de Dieu et le pays vit dans la corruption totale, même le culte est bafoué. Jérusalem doit donc être purifié. Le Seigneur fait un procès aux dirigeants et à chaque catégorie sociale. Cette partie comprend des messages contre l’Assyrie, Babylone, la Philistie, Moab, la Syrie, l’Égypte, Édom, l’Arabie, Tyr et Samarie. Tout n’est pas que menaces, on retrouve aussi des promesses de délivrance, des cantiques et des passages remplis d’espérance.
La deuxième partie (chapitres 40 à 55) met en exergue la consolation des Judéens installés à Babylone depuis la chute de Jérusalem en 587-588. Le Dieu d’Israël est unique en son genre, différent des idoles. Il a de vrais serviteurs et confie une mission à Cyrus son serviteur. L’appel, les reproches, les promesses, sont adressés à Israël, qui se doit d’être la lumière des nations. Le Seigneur va revenir à Sion et réconforter son peuple de retour d’exil.
La troisième partie (chapitres 56 à 66) relate des faits situés pendant la période post-exilique. Le temple de l’Éternel est une maison de prière pour tous les peuples. Une mise en garde est faite aux chefs indignes, aux idolâtres, à ceux qui jeûnent par pur formalisme, et à ceux qui s’éloignent de Dieu. Le salut, la gloire et la délivrance de l’Éternel seront l’expérience de son peuple. En effet, Israël et les nations fidèles à l’Éternel seront rassemblés à Jérusalem dans l’attente des nouveaux cieux et d’une nouvelle terre. L’Éternel sera donc le Père et le Sauveur des vrais fidèles.
La foi doit toujours se traduire dans des actes, dans le domaine cultuel, social et politique et dans les relations interpersonnelles. Garder confiance en l’Éternel en croyant en ses promesses et en observant ses préceptes en toutes circonstances, tel est le message de ce livre.