1 Et le roi donna l’ordre de réunir auprès de lui tous les Anciens de Juda et de Jérusalem ; 2 et le roi monta à la maison de l’Éternel, et tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem avec lui, et les sacrificateurs et les prophètes et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ; et il leur lut toutes les paroles du livre de l’alliance qui avait été trouvé dans la maison de l’Éternel. 3 Et le roi se tint sur l’estrade, et prit l’engagement devant l’Éternel de suivre l’Éternel et de garder ses ordonnances, ses témoignages et ses statuts, de tout son cœur et de toute son âme, afin d’accomplir les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre. Et tout le peuple adhéra à cet engagement. 4 Et le roi ordonna à Hilkija, le grand sacrificateur, aux sacrificateurs de second rang et aux gardiens du seuil de sortir du temple de l’Éternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté et pour toute l’armée des cieux, et il les brûla hors de Jérusalem dans les champs du Cédron, et il en emporta la poussière à Béthel. 5 Il destitua les faux prêtres que les rois de Juda avaient établis pour faire fumer l’encens sur les hauts-lieux dans les villes de Juda et autour de Jérusalem, ainsi que ceux qui offraient les parfums à Baal, au soleil, à la lune, aux signes du zodiaque et à toute l’armée des cieux. 6 Il fit sortir l’idole d’Astarté de la maison de l’Éternel [et la fit transporter] hors de Jérusalem, dans la vallée du Cédron, la réduisit en poussière et jeta sa poussière sur la fosse du commun peuple. 7 Il détruisit les maisons des prostitués qui étaient dans la maison de l’Éternel, où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. 8 Il fit venir des villes de Juda tous les prêtres, il profana les hauts-lieux où les prêtres faisaient fumer l’encens, depuis Guéba jusqu’à Béerséba ; il détruisit les hauts-lieux des portes, qui étaient à l’entrée de la porte de Josué, commandant de la ville, [et] à gauche en entrant par la porte de la ville. 9 Cependant les sacrificateurs des hauts-lieux ne montèrent plus à l’autel de l’Éternel à Jérusalem, mais ils mangèrent les pains sans levain au milieu de leurs frères. 10 Et il souilla Thopheth qui était dans la vallée des fils de Hinnom, afin que personne ne fit passer son fils ou sa fille par le feu en l’honneur de Moloch. 11 Et il interdit d’amener à la maison de l’Éternel, au logis de l’eunuque Néthan-Mélec, dans l’arrière-cour, les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil, et il fit brûler les chars du soleil. 12 Et il mit en pièces les autels qui étaient sur le toit de la chambre haute d’Achaz et qu’avaient faits les rois de Juda ; et les autels qu’avait faits Manassé dans les deux parvis de la maison de l’Éternel, le roi les détruisit et les précipita de là et en jeta la poussière dans le torrent du Cédron. 13 Et il souilla les hauts-lieux qui étaient en face de Jérusalem, à droite de la montagne de Perdition, qu’avait dressés Salomon, roi d’Israël, à Astarté, l’abomination des Sidoniens, à Camos, l’abomination de Moab, à Milcom, l’exécration des fils d’Ammon. 14 Il brisa aussi les statues, abattit les aschères et remplit la place d’ossements humains. 15 Même l’autel qui était à Béthel, le haut-lieu qu’avait fait Jéroboam, fils de Nébat, qui avait fait pécher Israël, même cet autel et le haut-lieu, il [les] détruisit ; il brûla le haut-lieu, il le réduisit en poussière et brûla l’aschère. 16 Et Josias s’étant retourné vit les sépulcres qui se trouvaient là dans la montagne, et il fit retirer les ossements de ces sépulcres, et il [les] brûla sur l’autel, et le profana, selon la parole de l’Éternel, prononcée par l’homme de Dieu qui avait annoncé ces choses. 17 Et il dit : Quel est ce monument que je vois ? Et les gens de la ville lui dirent : C’est le sépulcre de l’homme de Dieu qui est venu de Juda et qui a annoncé ces choses que tu as faites contre l’autel de Béthel. 18 Et il dit : Laissez-le en repos ! Que personne ne remue ses ossements. Et ils respectèrent les ossements, ainsi que les ossements du prophète qui était venu de Samarie. 19 Josias ôta aussi toutes les maisons des hauts-lieux qui étaient dans les villes de Samarie et qu’avaient faites les rois d’Israël de manière à irriter [l’Éternel]. Il les traita entièrement comme il avait traité Béthel. 20 Il les égorgea sur les autels tous les prêtres des hauts-lieux qui étaient là, et brûla dessus des ossements humains, et il retourna à Jérusalem. 21 Et le roi donna des ordres à tout le peuple en disant : Célébrez une Pâque à l’Éternel votre Dieu, selon ce qui est écrit dans ce livre de l’alliance. 22 Car jamais on n’avait fait de Pâque pareille depuis les jours des Juges, qui jugèrent Israël, et pendant tous les jours des rois d’Israël et des rois de Juda. 23 Mais en la dix-huitième année du roi Josias, cette Pâque-là fut célébrée à l’Éternel, à Jérusalem. 24 Et les nécromanciens, les devins, les théraphim et les idoles, toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, Josias les extermina aussi, afin d’accomplir les paroles de la loi écrites dans le livre que Hilkija le sacrificateur avait trouvé dans la maison de l’Éternel. 25 Et avant lui il n’y a pas eu de roi qui, comme lui, soit revenu à l’Éternel de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon la loi de Moïse, et après lui il ne s’en est pas élevé comme lui. 26 Néanmoins l’Éternel ne revint pas de l’ardeur de sa grande colère, parce que sa colère s’était enflammée contre Juda, à cause de toutes les choses par lesquelles Manassé l’avait contristé. 27 Et l’Éternel dit : J’ôterai aussi Juda de devant ma face, comme j’ai ôté Israël, et je rejetterai cette ville que j’avais choisie, Jérusalem, et la maison dont j’avais dit : Mon nom y sera. 28 Et le reste de l’histoire de Josias et tout ce qu’il fit, ces choses ne sont-elles pas écrites dans le livre des Annales des rois de Juda ? 29 De son temps Pharaon Néco, roi d’Égypte, monta contre le roi d’Assyrie vers le fleuve de l’Euphrate, et le roi Josias marcha à sa rencontre, et [Pharaon Néco] le tua à Méguiddo, aussitôt qu’il le vit. 30 Et ses serviteurs l’emmenèrent mort de Méguiddo et le transportèrent à Jérusalem. Ils l’enterrèrent dans son sépulcre ; et le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias ; ils l’oignirent et l’établirent roi à la place de son père. 31 Joachaz avait vingt-trois ans quand il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. 32 Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel tout comme avaient fait ses pères. 33 Et Pharaon Néco l’enchaîna à Ribla, dans le pays de Hamath, quand il fut devenu roi à Jérusalem, et il imposa au pays une contribution de cent talents d’argent et d’un talent d’or. 34 Et Pharaon Néco établit roi Éliakim, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et il changea son nom en Jéhojakim ; et il prit Joachaz, qui vint en Égypte et mourut là. 35 Et Jéhojakim donna l’argent et l’or à Pharaon, mais il taxa le pays pour donner l’argent selon l’ordre de Pharaon ; il leva de force sur le peuple du pays l’argent et l’or, sur chacun selon estimation, pour le donner à Pharaon Néco. 36 Jéhojakim avait vingt-cinq ans quand il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Et le nom de sa mère était Zébuda, fille de Pédaïa, de Ruma. 37 Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel tout comme avaient fait ses pères.
Josias accepte avec soumission le sort qui lui est annoncé, mais, connaissant les compassions de l’Éternel, il fait encore un effort suprême pour obtenir en faveur de son peuple un changement de la volonté divine ; et, comme toute vraie conversion commence par le sentiment du péché, il place le peuple en face de la loi qui le condamne, de même qu’il y avait été placé lui-même par la lecture que lui en avait faite Saphan.
Les Anciens. Eux seuls furent convoqués, mais à eux se joignirent spontanément une grande partie du peuple de Jérusalem et même de tout Juda (verset 2).
Les prophètes. Nous ne connaissons comme tels que Jérémie, Sophonie et Hulda, mais il y en avait d’autres sans doute. Sur le terme les Lévites, qui dans 2 Chroniques 34.30 remplace celui de prophètes, voir à ce passage.
L’estrade : voir à 2 Rois 11.14.
Et d’abord, versets 4 à 14, à Jérusalem et en Juda.
Destruction des instruments du culte idolâtre.
Aux sacrificateurs de second rang. Si ce mot était au singulier, nous devrions penser au sacrificateur particulier qui remplissait le rôle de vice-grand sacrificateur d’après 2 Rois 25.18. Comme il y a le pluriel, il est naturel d’entendre les sacrificateurs en général, en tant que subordonnés au souverain sacrificateur.
Destitution des sacrificateurs qui avaient desservi les hauts-lieux en dehors de Jérusalem. Nous avons rendu par faux prêtres le mot camarim, sur lequel voyez Osée 10.5, note.
Ainsi que ceux qui offraient les parfums… Ceux-ci étaient les prêtres proprement idolâtres qui avaient été établis depuis que l’adoration des astres en général, importée d’Assyrie, était venue s’ajouter à celle de Baal et d’Astarté (du soleil et de la lune).
Aux signes du zodiaque. Le mot hébreu peut désigner soit les cinq planètes connues alors et adorées chez les Assyriens, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter. Saturne, soit les douze signes du zodiaque que le soleil est censé parcourir dans le cours d’une année.
Destruction de l’idole principale.
L’idole d’Astarté. Une statue semblable avait été érigée par Manassé dans le temple même (2 Rois 21.7). Il est dit que Manassé, après son retour de Babylone et sa repentance, l’avait fait enlever (2 Chroniques 33.15). Amon l’avait sans doute rétablie.
Sur la fosse du commun peuple. Il ne s’agit pas de souiller les cadavres, qui l’étaient déjà naturellement, mais d’imprimer une flétrissure à l’idole elle-même. Les sépulcres des riches étaient dans la propriété de chacun. La fosse commune du bas-peuple pouvait seule être employée à cet usage.
Abolition des pratiques impures qui souillaient le temple.
Des prostitués, littéralement : consacrés (1 Rois 14.24, note et Deutéronome 23.18). Dans ces mêmes maisons paraissaient avoir habité les femmes qui fabriquaient les tentes employées dans tout le pays à abriter les idoles d’Astarté.
Abolition des lieux de culte dans tout le pays et à Jérusalem. Les sacrificateurs qui s’étaient dégradés au point de pratiquer ces cultes, furent ramenés à Jérusalem où leur fut assignée une position inférieure à celle de leurs frères. Le service de l’autel des holocaustes leur fut interdit, mais ils recevaient une part des offrandes non sanglantes présentées par le peuple. Comparez Ézéchiel 44.9-14.
Guéba, ville située près de la frontière septentrionale du royaume de Juda (Ésaïe 10.29, note).
Béerséba, limite extrême de Juda du côté du sud.
Hauts-lieux des portes : à Jérusalem. C’étaient des autels élevés près des portes de la ville, où ceux qui entraient ou sortaient pouvaient faire leurs dévotions. L’auteur désigne particulièrement une de ces portes, située près de la maison du commandant de la ville, nommé Josué. La seconde proposition en désigne probablement une seconde, située dans une autre partie de la ville, non nommée ; c’était sans doute la principale, vraisemblablement celle de Jaffa, par où passe la route qui conduit à la Méditerranée.
Thopheth. Voir Ésaïe 30.33, note. Ce mot vient peut-être du verbe thouph, qui signifie brûler ou cracher.
D’amener les chevaux… On voit par le contraste avec les chars, qu’il fit brûler que c’étaient des chevaux vivants, qu’on employait probablement dans les processions où l’on représentait le soleil parcourant les douze stations du zodiaque. Chez tous les peuples de l’Orient le cheval est l’animal consacré au soleil.
Néthan-Mélec. Est-ce le nom d’un individu ou le titre de l’employé chargé du soin de ces chevaux ? Le mot signifie : don du roi. Ce nom viendrait de ce que les chevaux étaient donnés par les rois. Ce personnage habitait une arrière-cour située à l’ouest du temple, derrière le Lieu très saint, du côté de la ville haute et appelée Parvar, nom dont on ignore l’origine. C’était là qu’étaient les écuries des chevaux consacrés.
Sur le toit : de manière à pouvoir observer les astres et leur offrir l’encens.
La chambre haute. On voit par Jérémie 35.4 (la chambre de Maaséïa, gardien du seuil) que les grands portiques des deux parvis renfermaient d’assez nombreuses chambres. Achaz en avait fait bâtir une exprès sur le toit d’un de ces édifices et les rois idolâtres de Juda (Achaz, Manassé, Amon) y avaient établi des autels.
Dans les deux parvis. L’intérieur même de l’emplacement sacré était devenu un réceptacle d’idolâtrie.
De Jérusalem l’activité réformatrice de Josias s’étend aux alentours de la ville.
La montagne de Perdition. Ce terme désigne la plus méridionale des trois cimes de la montagne des Oliviers, à droite pour celui qui regarde depuis Jérusalem dans la direction de l’orient (au moyen duquel les Hébreux s’orientaient). Cette sommité porte encore aujourd’hui le nom de mont du Scandale ; voir 1 Rois 11.7. C’est de la criminelle concession que Salomon fit à ses femmes que date l’introduction de l’idolâtrie en Juda ; de là le nom de cette montagne. Ces hauts-lieux, qui avaient sans doute été abattus par les rois pieux, avaient été relevés par les rois idolâtres.
Les statues.Voir 1 Rois 14.23, note.
Josias étend la réforme au pays même des dix tribus. 2 Chroniques 34.9 montre que les restes des Israélites demeurant dans l’ancien territoire d’Israël s’étaient rattachés au culte de Jérusalem et contribuaient même à son entretien. En sa qualité de chef religieux du peuple de Dieu tout entier, Josias étend son action jusqu’à eux comme l’avait fait déjà précédemment Ézéchias (2 Chroniques 31.1). Sans doute cette contrée septentrionale faisait encore partie de l’empire d’Assyrie, mais cet empire était alors sur son déclin et il ne s’agit que d’une réforme religieuse, sans conséquence politique. Il est probable que l’ancien haut-lieu de Béthel était resté un lieu de culte pour les nouveaux habitants qui y avaient élevé une statue de Baal (2 Rois 17.28) et une aschère.
Brûla le haut-lieu : la maison qui s’y trouvait (verset 19).
L’auteur veut montrer l’accomplissement de la prédiction du prophète de Juda. 1 Rois 13.2. Certainement il n’invente pas lui-même dans ce but le fait qu’il raconte ; car dans ce cas, il n’aurait pas manqué de faire ressortir expressément ce qu’il indique d’une manière toute générale au verset 20, l’immolation des sacrificateurs de ce haut-lieu de Béthel, si expressément annoncée dans la prophétie.
Dans la montagne : non pas celle sur laquelle se trouvait le haut-lieu, mais une colline que l’on voyait depuis celui-ci.
De Samarie. Voir 1 Rois 13.7 ; 1 Rois 13.11 et la note 1 Rois 13.8.
Ici reprend le fil du récit interrompu au verset 15. Josias étend à tous les hauts-lieux du pays, qui étaient devenus sans doute très-nombreux depuis que la population païenne y habitait, le traitement appliqué au haut-lieu principal, celui de Béthel.
Ces sacrificateurs étaient des prêtres païens venus avec les nouvelles populations. Josias les traite plus sévèrement que ceux des hauts-lieux de Juda ; il s’agissait ici de hauts-lieux décidément consacrés à l’idolâtrie.
Le pays une fois purifié de la souillure de l’idolâtrie, Josias, comme son ancêtre Ézéchias (2 Chroniques 30.1), convoque le peuple entier à une Pâque solennelle. Nulle fête n’était aussi propre que celle-là à solenniser la restauration du culte de Jéhova au sein de son peuple, car son institution avait marqué l’affranchissement d’Israël en Égypte et sa naissance à l’existence nationale, sa création comme peuple de Dieu.
Selon ce qui est écrit. Par la découverte et la lecture publique du livre de la loi avaient été remis en pleine lumière les caractères et les traits particuliers de cette grande fête. Il serait faux de conclure de là, comme on l’a fait, que ce fut alors qu’elle fut célébrée pour la première fois. Nous avons des preuves que depuis la sortie d’Égypte elle avait été plusieurs fois célébrée ; ainsi peu après l’entrée dans le pays de Canaan (Josué 5.10), puis sous Ézéchias ; et nous n’avons aucun droit de supposer qu’elle ne l’eût pas été dans l’intervalle. Comparez les expressions : depuis le temps des Juges (verset 22), et : depuis le temps de Samuel (2 Chroniques 35.18). L’histoire ne mentionne qu’occasionnellement l’accomplissement régulier des cérémonies religieuses, car il s’entend de lui-même.
Car jamais… Ce car porte sur les mots : Comme il est écrit. Même sous Ézéchias la différence entre le mode de célébration et les prescriptions de la loi est nettement relevée dans tout le récit ; ainsi on est obligé de renvoyer la célébration au second mois, ce qui prouve que l’on n’ignorait point qu’elle aurait dû avoir lieu au premier. Ce ne fut que sous Josias que la célébration répondit exactement à sa forme normale et que l’élan causé par la lecture récente de la loi amena, de la part du roi et du peuple, la joyeuse et complète célébration qui avait fait défaut jusqu’alors.
On a prétendu aussi que jusqu’à Josias la fête de Pâques avait bien existé, mais comme fête purement agraire. Il faudrait admettre dans ce cas qu’il en était ainsi et même à plus forte raison des deux autres fêtes, ce qui conduirait à l’étrange conséquence qu’Israël, le peuple le plus religieux de l’antiquité, aurait été le seul qui n’aurait pas eu de fête religieuse. Nous croyons avoir démontré que les trois fêtes sacrées d’Israël reposaient, il est vrai, sur des faits de la vie naturelle, mais qu’elles avaient reçu une signification supérieure en rapport avec les circonstances de la vie nationale.
De Pâque pareille. Ces mots mêmes impliquent que cette fête avait été célébrée précédemment, mais non pas ainsi.
La dix-huitième année : ainsi moins d’un an après la découverte de la loi (2 Rois 22.8).
Mesures de Josias contre les arts occultes, dont l’exercice était en général lié au paganisme.
Les nécromanciens, les devins : voir 2 Rois 21.6.
Théraphim : voir Genèse 31.19. Josias attaque l’idolâtrie non seulement dans ses formes publiques, mais jusque dans ses pratiques secrètes et domestiques.
Pas eu de roi qui, comme lui… Voir, sur cette parole, verset 2.
On est étonné de l’inflexibilité de l’Éternel dans ce cas-ci. Mais les discours de Jérémie et de Sophonie montrent bien que le retour du peuple, n’était que superficiel et n’avait eu lieu que sous l’impulsion de son roi. Le cœur était resté le même. Le mal avait cette fois atteint sa pleine mesure. Il pouvait bien encore y avoir grâce individuelle ; la condamnation nationale était prononcée sans retour.
La position de ce verset avant l’événement important qui doit encore être raconté, la mort tragique de Josias, est étrange. Peut-être le récit de cette mort a-t-il été placé ainsi comme transition à l’élection de son successeur.
Pharaon Néco : le second roi de la vingt-sixième dynastie ; prince célèbre qui travailla surtout à développer la marine égyptienne et fit exécuter pour la première fois le tour de l’Afrique par des vaisseaux qui, partis de la mer Rouge, revinrent en Égypte par le détroit de Gibraltar et la Méditerranée. Il est probable que ce fut par mer et au moyen de sa flotte qu’il transporta son armée au nord de la Palestine, d’où il voulait passer directement en Assyrie. S’il était venu d’Égypte par terre, ce ne serait pas au nord, dans la plaine de Méguiddo, que Josias serait allé à sa rencontre. Il débarqua sans doute dans la baie d’Acco, au pied du Carmel et ce fut tout naturellement dans la plaine d’Esdraélon, qui s’ouvre là, que Josias le rencontra. Voir le récit plus détaillé 2 Chroniques 35.20 et suivants.
Monta contre le roi d’Assyrie. Cet empire, comme nous l’avons dit (2 Rois 23.15), était alors en pleine décadence. Peu de temps après la bataille de Méguiddo (610), Ninive tomba, après trois ans de siège, au pouvoir des Mèdes et des Babyloniens coalisés. L’expédition de Néco était probablement motivée par le désir de profiter de la chute prévue de cet empire pour étendre son pouvoir sur l’Orient.
Josias marcha à sa rencontre. Par quelle raison et dans quel but ? Les historiens ne sont pas d’accord sur ce point. Le royaume du nord n’étant pas en son pouvoir, il semble qu’il eût pu laisser passer Néco sans s’opposer à lui. Il paraît probable que, depuis la grande réforme religieuse qu’il avait accomplie dans cette contrée, il s’envisageait plus ou moins comme le souverain du pays, succédant ainsi à ses ancêtres, David et Salomon qui avaient possédé toute la Terre Sainte. Mais même dans cette supposition, sa conduite reste difficile à expliquer. Il semble qu’il ait été abandonné à un esprit d’aveuglement, qui devait servir à réaliser la prophétie de Hulda et le dessein de Dieu qui allait à la ruine de Juda. Hérodote mentionne la bataille de Méguiddo, ville qu’il appelle Magdolon, probablement par corruption du nom hébreu.
Dès qu’il le vit : pour ainsi dire sans combat. Josèphe raconte que ce fut en parcourant son armée pour la ranger en bataille, que Josias fut frappé d’une flèche.
Les lamentations populaires qui accompagnèrent immédiatement cette mort et qui se célébrèrent encore pendant des siècles (2 Chroniques 35.25), montrent que le peuple sentit profondément l’importance de ce coup. Comme les règnes de David et de Salomon avaient été l’aurore et le glorieux lever de soleil de la royauté israélite, celui de Josias fut le dernier éclat jeté par le soleil couchant, qui allait s’éteindre dans une longue et sombre nuit.
Voir les détails 2 Chroniques 35.23 et suivants.
Dans son sépulcre ; dans les Chroniques : celui de ses pères ; probablement celui où avaient été enterrés Manassé et Amon (2 Rois 21.18 ; 2 Rois 21.26).
Le peuple du pays prit Joachaz. C’était le quatrième fils de Josias (1 Chroniques 3.15). Il paraît que celui-ci n’avait rien déterminé à l’égard de son successeur ; c’est pourquoi Joachaz fut élevé sur le trône par l’élection populaire. Peut-être est-ce par cette raison qu’ils l’oignirent, ce qui n’est dit d’aucun des rois de Juda depuis Salomon (1 Rois 1.34) qui, lui non plus, n’était pas l’aîné. Le nom de Joachaz était proprement Sallum (Jérémie 22.11l). Il était de deux ans plus jeune que son frère Jéhojakim. Nous ignorons les raisons pour lesquelles le peuple le préféra à son aîné.
Comparez 2 Chroniques 36.1-4.
Jérémie, de Libna : non le prophète, qui était d’Anathoth.
Néco avait poursuivi sa marche vers le nord et travaillait à soumettre tous les États syriens en-deça de l’Euphrate. Il ordonna sans doute à Joachaz de venir lui rendre hommage, comme l’avait fait le roi d’Assyrie à l’égard de Manassé et le jeta dans les chaînes. D’autres ont supposé qu’il l’avait fait prendre à Jérusalem par un détachement de son armée qui se serait emparé de cette ville.
Ribla, aujourd’hui Kiblé un pauvre village de quarante et quelques maisons, en Célésyrie, sur la rive droite de l’Oronte, à quelques journées au nord de Damas, dans une grande vallée large d’environ 16 km, abondante en pâturages et que Nébucadnetsar choisit aussi pour son quartier général, après la prise de Jérusalem (2 Rois 25.6-21). De ce point, des routes commodes conduisaient dans toutes les directions.
Hamath ; capitale de tout ce district, encore plus au nord ; aujourd’hui une ville de trente mille habitants. Voir Ésaïe 10.9, note.
Comparez avec notre verset le remarquable passage dans lequel Ézéchiel 19.1-14) a décrit le traitement que Néco fit subir à Joachaz.
Une contribution de cent talents d’argent : près d’une demi-tonne d’argent.
Un talent d’or : 49 kg.
À la place de Josias. Joachaz, ayant été nommé sans son autorité, est compté pour rien par Néco.
Changea son nom. Quoique les deux noms aient à peu près le même sens (Eliakim : Dieu élève ; Jéhojakim : l’Éternel élève), ce changement avait cette portée de faire du nouveau roi la créature de Néco (2 Rois 24.17 ; Genèse 41.45 ; Daniel 1.7).
Comparez 2 Chroniques 36.5-8.
Huma, ville inconnue ; peut-être Aruma, près de Sichem (Juges 9.41).
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