1 Au maître chantre. Psaume de David. 2 Jusques à quand, ô Éternel, m’oublieras-tu à toujours ? Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? 3 Jusques à quand agiterai-je des projets dans mon âme,
Et, tout le jour, du chagrin dans mon cœur ? Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ? 4 Ah ! Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu !
Illumine mes yeux, de peur que je ne m’endorme du sommeil de la mort, 5 De peur que mon ennemi ne dise : je l’ai emporté sur lui,
Et que ceux qui m’oppriment ne tressaillent de joie, si je chancelais ! 6 Pour moi, je me confie en ta grâce ;
Mon cœur tressaille à cause de ton salut.
Je veux chanter à l’Éternel, parce qu’il m’a fait du bien !
Plainte, prière, action de grâces se succèdent dans les trois strophes de ce psaume. Les strophes sont d’inégale grandeur. La première, celle où s’exhale la plainte, est la plus longue ; puis le cœur du psalmiste, déjà soulagé, trouve la force d’adresser à Dieu une prière ; la dernière strophe, la plus courte, est la réponse apaisée du fidèle au langage secret et consolateur de l’Esprit de Dieu.
Le psaume est attribué à David, sans que rien vienne contredire cette donnée, mais sans que l’on puisse d’autre part déterminer la circonstance spéciale qui lui a donné naissance.
La plainte a la forme d’un reproche (comparez Marc 4.38). La conscience du psalmiste ne l’accuse pas et pourtant Dieu cache sa face.
Jusques à quand ?… Ce cri, quatre fois répété, semble en contradiction avec le mot à toujours, qui représente l’abandon comme définitif. La contradiction est dans l’âme même du suppliant. Il est des moments où, comme le dit, Luther à propos de cette parole, l’espérance commence à désespérer et où pourtant le désespoir espère encore.
Tout le jour : non pas chaque jour, mais proprement : de jour, par opposition à la nuit, qui, si elle n’est pas mentionnée, est peut-être supposée dans la première ligne du verset. Ce sont, pendant la nuit, projet sur projet, qui se succèdent dans l’imagination excitée, pour s’évanouir de jour et ne laisser dans le cœur que le découragement.
Au-dessus de moi : comme m’étant bien supérieur et non pas seulement contre moi.
Parfois l’éloignement de Dieu n’a pas d’autre cause que l’agitation même du croyant. Quand il expose à Dieu sa détresse, même sous forme de plainte, quand surtout, comme dans cette strophe, il en vient à une véritable prière, le secours n’est pas loin.
Regarde : en opposition à l’oubli dépeint au verset 2.
Illumine mes yeux : par la clarté de ta face. À l’éloignement de Dieu correspond pour le croyant la nuit, la mort, le triomphe de l’ennemi (verset 5).
La prière, aussitôt exprimée, est exaucée (Ésaïe 65.24). Tout est changé, sinon dans les circonstances extérieures, du moins dans l’âme du psalmiste.
Pour moi : en opposition aux ennemis, qui se glorifient de leur propre force.
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