1 Au maître chantre. Du serviteur de l’Éternel, de David. 2 Un souffle de l’esprit de rébellion pénètre le cœur du méchant. Point de crainte de Dieu devant ses yeux !… 3 Car il se flatte lui-même à ses propres yeux, Jusqu’à ce que soit trouvée son iniquité, Jusqu’à ce qu’elle apparaisse haïssable. 4 Les paroles de sa bouche sont fausseté et mensonge, Il a rompu avec la sagesse et le bien. 5 Il médite l’injustice sur sa couche, Il se tient sur un chemin qui n’est pas bon, Il n’a pas le mal en horreur. 6 Éternel, ta bonté atteint jusqu’aux cieux,
Et ta fidélité jusqu’aux nues. 7 Ta justice est comme les montagnes de Dieu, Tes jugements sont un abîme profond, Tu conserves, ô Éternel, les hommes et les bêtes. 8 Combien est précieuse ta bonté, Ô Dieu ! Aussi les fils des hommes cherchent-ils leur refuge à l’ombre de tes ailes. 9 Ils se rassasient de la graisse de ta maison,
Et tu les abreuves au fleuve de tes délices ; 10 Car la source de la vie est auprès de toi,
Et c’est dans ta lumière que nous voyons la lumière. 11 Conserve ta bonté à ceux qui te connaissent,
Et ta justice à ceux qui sont droits de cœur. 12 Que le pied de l’orgueilleux ne s’avance par sur moi,
Et que la main des méchants ne me chasse pas ! 13 Voilà les ouvriers d’iniquité qui tombent ! Ils sont renversés et ne peuvent pas se relever.
Les premiers versets de ce psaume représentent le méchant comme dominé par une puissance perverse qui lui ôte la crainte de Dieu et l’horreur du mal (versets 2 à 5). Puis tout à coup, sans aucune transition, apparaît dans un admirable tableau ce que l’impie est incapable de voir : la bonté infinie de l’Éternel, source de vie pour toutes les créatures (versets 6 à 10). Une courte prière, suivie de l’annonce de la ruine prochaine des méchants, est la conclusion naturelle du psaume (versets 11 à 13).
Ce cantique est bien à sa place, à la suite de la requête angoissée du Psaume 35. Les pensées qu’il exprime furent souvent sans doute celles de David, dans le temps où la méchanceté de Saül et de sa cour le poussait à chercher un refuge auprès de l’Éternel.
Du serviteur de l’Éternel. Comparez Psaumes 18.1.
Un souffle de l’esprit de rébellion. Nous adoptons ici la leçon de toutes les anciennes versions (Septante, Syriaque, Jérôme, etc.). Le mot que nous avons rendu par souffle désigne une communication solennelle faite à voix basse, un oracle, une inspiration (Nombres 24.13).
Point de crainte de Dieu. Exclamation indignée.
Devant ses yeux : dans ses pensées, dans ses projets, dans la manière dont il envisage toutes choses.
Jusqu’à ce que soit trouvée… On a traduit ce passage de bien des manières différentes. Notre traduction, qui est celle de Calvin, conserve leur sens habituel aux mots : trouver l’iniquité ou le péché. Cette expression indique toujours, dans le langage biblique, une enquête divine venant dévoiler un péché caché (Genèse 44.16 ; Osée 12.9 ; 2 Rois 7.9).
Il a rompu avec la sagesse… Il l’a connue autrefois, par la lumière de la conscience, on par celle de la loi ; mais il s’en est détourné, pour se familiariser avec l’injustice (verset 5) et il en est venu à n’avoir plus aucun sentiment d’horreur pour le mal.
Éternel… Repoussé par la vue du mal, le psalmiste se tourne vivement vers l’auteur de tout bien.
Jusqu’aux cieux. Si loin et si haut que l’on regarde, on voit encore la bonté de Dieu.
Bonté… fidélité. Comparez Psaumes 25.10 ; Psaumes 61.8 ; Romains 15.8-9.
Ta justice… L’homme, si petit, a beau méditer l’injustice (verset 4), la justice de Dieu n’en subsiste pas moins, aussi haute et aussi inébranlable que les plus hautes montagnes.
Pour l’expression : montagnes de Dieu, comparez Psaumes 80.11 : les cèdres de Dieu.
Les Hébreux ont cette coutume d’appeler divines ou de Dieu toutes choses excellentes, parce que là reluit plus clairement la gloire de Dieu
Un abîme profond : après la hauteur des cieux, le psalmiste prend comme point de comparaison la profondeur insondable de la mer. La sagesse humaine est impuissante à comprendre les jugements divins (Romains 11.33). Mais jusque dans les châtiments qu’il dispense Dieu se souvient de sa bonté et conserve (littéralement sauve) les hommes et les bêtes. Peut-être le psalmiste a-t-il présent à l’esprit le récit du déluge.
Ô Dieu : Elohim, le Dieu qui conserve le monde, après l’avoir créé. Protection puissante et douce à l’ombre de ses ailes, biens et joies en abondance, source de vie et de lumière : voilà ce que le croyant trouve journellement en son Dieu, tandis que l’impie s’en prive ou en use sans se rendre compte de ce qu’il fait.
La lumière, dans le sens spirituel du mot, est intimement unie à la vie (Jean 1.4 ; Jean 8.12). Comme c’est dans la lumière que notre œil voit et devient notre lumière, c’est dans la communion avec Dieu que nous voyons clair moralement. Toutes les bénédictions énumérées versets 9 et 10 peuvent être prises au sens matériel et au sens spirituel. Ce dernier sens cependant devient prédominant au verset 10.
Conserve ta bonté… La possession des biens qui viennent d’être énumérés est sans cesse contestée au fidèle par le méchant. Il faut une intervention divine toujours renouvelée, pour qu’elle ne lui soit pas enlevée.
Voilà… Comparez Psaumes 14.5. Du regard de la foi, le psalmiste voit tomber ceux qui s’apprêtaient à fouler aux pieds l’innocent et à l’expulser du pays.
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