1 Au maître chantre. Sur instruments à cordes. De David. 2 Ô Dieu ! Écoute mon cri, Sois attentif à ma prière ! 3 Du bout de la terre, je crie à toi, dans l’abattement de mon cœur ; Conduis-moi sur le rocher trop élevé pour moi ! 4 Car tu es pour moi un refuge, Une forte tour, en face de l’ennemi. 5 Que je sois reçu pour toujours dans ton tabernacle, Que je me réfugie à l’ombre de tes ailes !
(Jeu d’instruments). 6 Car toi, ô Dieu, tu as exaucé mes vœux, Tu m’as donné l’héritage de ceux qui craignent ton nom. 7 Ajoute des jours aux jours du roi ; Que ses années durent de génération en génération, 8 Qu’il reste éternellement en présence de Dieu ! Ordonne que la grâce et la vérité veillent sur lui. 9 Alors, je psalmodierai sans cesse à ton nom, En accomplissant mes vœux jour après jour.
Les premiers accents de ce psaume sont ceux de la tristesse, presque du découragement ; mais bientôt la confiance renaît et c’est par un regard plein d’espérance jeté sur l’avenir que le psalmiste termine sa prière.
Alors même que l’auteur du psaume parle du roi à la troisième personne, il semble bien que c’est ce roi lui-même qui parle. Si le psalmiste et le roi n’étaient pas une seule et même personne, l’unité du psaume serait brisée ; la seconde strophe serait sans lien avec la première. Il s’agit donc d’un roi fugitif (verset 3), cherchant un asile où il puisse attendre sans crainte le choc de ses ennemis (verset 4) ; d’un roi se sachant élu de Dieu et autorisé à demander, pour lui et sa race, un règne éternel (versets 7 et 8). Ces circonstances font penser à David fuyant à Mahanaïm ; le psaume appartiendrait ainsi, comme les Psaumes 3 et 4, à l’époque de la révolte d’Absalom.
Du bout de la terre… Éloigné du sanctuaire, dans une partie de son royaume qui confine aux contrées païennes, le psalmiste se sent comme exilé au bout de la terre.
Le rocher trop élevé est la position inexpugnable d’où il sera sûr de repousser tous ses ennemis, mais où lui-même ne peut parvenir sans un secours divin. Au point de vue spirituel, une telle position n’est autre qu’un état de communion réelle avec le Seigneur, état où l’on ne peut parvenir que par un complet renoncement à soi-même.
Tu es…, littéralement : tu as été et tu es encore.
Une forte tour. Comparez Proverbes 18.10.
Que je sois reçu (comme hôte) dans ton tabernacle. Comme Psaumes 16.1 dont les expressions sont identiques à celles-ci et comme Psaumes 27.4, l’habitation dans le tabernacle de Dieu a ici un sens spirituel. Sans doute la pensée du fugitif se porte vers le sanctuaire de Sion ; mais ce sanctuaire visible n’est pour lui que l’image de l’asile où Dieu accueille ceux qu’il aime et de la protection dont il les couvre.
Le jeu d’instruments complète la pensée qui vient d’être exprimée, en donnant l’impression de la sécurité que l’on trouve sous les ailes du Tout-Puissant.
Tu as exaucé… Le psalmiste commence par jeter un regard sur le passé. Le terme d’héritage doit être pris ici dans son sens le plus général, puisqu’il s’applique à tous ceux qui craignent le nom de Dieu. Ce qui leur appartient en propre, c’est le privilège d’avoir Dieu lui-même pour refuge, forte tour, demeure hospitalière (versets 4 et 5). Comparez Psaumes 16.6. Dans la position spéciale de David, l’héritage comprend en outre sa royauté, dont il va être parlé. Dieu lui a donné un tel héritage ; c’est donc en vain qu’on cherche à l’en déposséder.
Aux jours du roi. C’est moins à sa personne que pense ici l’auteur qu’à sa position en Israël, comme oint de l’Éternel. Il peut donc parler du roi en faisant en quelque sorte abstraction de lui-même ; de là l’emploi de la troisième personne.
De génération en génération. La promesse 2 Samuel 7.13 : J’affermirai pour toujours le trône de son royaume, est sans doute présente à la pensée de notre psalmiste. Il sait qu’en la personne de ses descendants c’est sa royauté qui subsistera éternellement.
La grâce, qui pardonne, relève, protège, la vérité ou la fidélité, qui préserve d’erreur et fait marcher dans le chemin tracé par la volonté même de Dieu, sont les deux gardiens célestes dont le roi demande à être toujours accompagné. Comparez Psaumes 43.3 ; Psaumes 57.4. Le chrétien, sans cesse menacé par l’ennemi, qui cherche à le déposséder à l’avance de la royauté promise, a besoin du même asile et de la même escorte.
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