1 Au maître chantre. Sur Guitthith. Psaume de David. 2 Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre,
Toi, dont la majesté s’élève par-dessus les cieux ! 3 Par la bouche des enfants et de ceux qu’on allaite,
Tu établis ta force, en face de tes adversaires,
Pour faire taire celui qui te hait et qui se rebelle contre toi. 4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts,
La lune et les étoiles que tu as agencées, 5 [Je dis :] Qu’est-ce que l’homme mortel, que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, que tu prennes garde à lui ? 6 Et il s’en faut peu que tu n’aies fait de lui un dieu !
Tu l’as couronné d’honneur et de magnificence, 7 Tu l’as établi dominateur sur les œuvres de tes mains,
Tu as mis toutes choses sous ses pieds, 8 Brebis et bœufs, tous ensemble,
Ainsi que bêtes des champs, 9 Oiseaux des cieux et poissons de la mer,
Tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Le ton calme et majestueux de ce psaume contraste avec les supplications et les émotions violentes exprimées dans les deux psaumes précédents. Nous ne trouvons ici ni appel angoissé, ni indice de lutte, mais la contemplation sereine des œuvres de Dieu (versets 2 et 3), qui amène bien vite l’auteur à considérer avec étonnement la position glorieuse faite sur la terre à l’une des plus faibles et des plus petites d’entre les créatures. La notice qui attribue le psaume 8 à David n’a guère été contestée. C’est pendant une période paisible de son règne que la vue du ciel étoilé, dont il pouvait jouir de la terrasse de son palais de Sion, aura inspiré au roi-prophète ce chant si simple et si grand.
Sur Guitthith. Avec la plupart des traducteurs, nous conservons ici le terme hébreu, dans l’ignorance où nous sommes de ce qu’il signifie exactement. Il s’agit, soit d’un instrument de musique venant de Gath, soit d’un ton musical ou d’une mélodie empruntée à cette ville. On a supposé aussi que ce terme désignait une marche militaire tirant son nom du corps de soldats philistins (de Gath) qui était au service de David. Les trois psaumes qui portent cette suscription expriment la joie et la louange (8, 81, 84).
Notre Seigneur. Le mot notre apparaît ici pour la première fois dans le recueil des Psaumes ; les sentiments individuels du psalmiste se confondent avec ceux de l’ensemble des croyants.
Ton nom. Le nom de Dieu résume pour notre esprit tout ce que Dieu nous a révélé de sa gloire. Le psalmiste le voit en quelque sorte écrit dans les splendeurs de l’univers, où se reflètent les perfections invisibles de Dieu (Romains 1.20).
Par la bouche des enfants, hébreu : de ceux qui jouent. Aux incrédules, le psalmiste oppose les petits enfants que l’on voit jouer sur la rue et même ceux qu’on allaite encore. Ces petits, que n’aveuglent pas les préjugés, poussent des cris d’admiration à la vue des grandes œuvres de Dieu et leur témoignage, même inarticulé, est suffisant pour fermer la bouche aux adversaires. Comparez la parole du Seigneur : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux enfants (Matthieu 11.25).
Tu établis ta force. Le sens propre du mot hébreu oz est : force. Les Septante ont traduit : Tu as tiré ta louange et nous retrouvons cette version dans la parole où le Seigneur cite notre psaume (Matthieu 21.16). L’idée de louange se dégage en effet naturellement de notre verset (par la bouche des enfants… ).
Regardant de nouveau le ciel immense, le psalmiste s’étonne de la petitesse de l’homme, que Dieu a pourtant choisi pour faire de lui le maître de toutes choses.
L’homme mortel, hébreu : fragile.
Fils de l’homme, littéralement : fils d’Adam, nom qui rappelle que l’homme a été tiré de la terre (adama).
Un dieu (Elohim). Les Septante, suivis par l’auteur de l’épître aux Hébreux (Hébreux 2.7), traduisent : Tu l’as fait un peu moindre que les anges. Il se peut que le terme d’Elohim, qui est un pluriel (voir Genèse 1.1, note), désigne ici, dans la pensée du psalmiste, les êtres célestes, Dieu et les anges, en opposition à l’homme. Les anges, considérés indépendamment de Dieu, sont parfois appelés fils de Dieu (Job 1.6 ; Job 2.1) ; mais, à l’exception de Psaumes 82.6, qui applique le nom de dieux à ceux qui exercent la justice, le terme d’Elohim désigne toujours exclusivement la personne de Dieu. David veut dire sans doute que l’homme a été placé sur la terre comme le représentant de Dieu. C’est ce qu’il développe dans ce qui suit.
Toutes choses sous ses pieds. L’allusion au récit de Genèse 1.26 semble évidente. Le psalmiste se place au point de vue idéal, en faisant abstraction de la réalité actuelle, qui nous montre à tant d’égards l’homme inférieur à sa destination. Par cela même qu’elle exprime la pensée de Dieu à l’égard de l’homme, cette parole a une portée prophétique qui est relevée dans Hébreux 2.9. Jésus-Christ, le fils de l’homme, est celui qui a pleinement réalisé la pensée de Dieu à l’égard de l’homme ; il la réalise par son Esprit en ceux qui ont part à son salut (Hébreux 2.10 ; 1 Corinthiens 15.26-27).
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