1 Éternel, tu es mon Dieu, je t’exalterai, je louerai ton nom, car tu as fait des choses merveilleuses ; tes desseins formés de loin sont fidèles et fermes. 2 Car tu as fait de la ville un monceau de pierres et de la cité fortifiée une ruine ; les palais des barbares ne sont plus une ville : ils ne seront jamais rebâtis. 3 C’est pourquoi des peuples puissants te glorifieront ; les cités des nations terribles te craindront. 4 Car tu as été une forteresse pour le misérable, une forteresse pour le pauvre en sa détresse, un refuge contre l’orage, un ombrage contre la chaleur ; car le souffle des tyrans était pareil à l’averse qui bat une muraille. 5 Comme la chaleur dans une terre aride est abattue, tu humilies l’insolence des barbares ; comme la chaleur par l’ombre d’un nuage, le chant des tyrans est rabaissé. 6 Et l’Éternel des armées préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de vins pris sur la lie, de viandes grasses et de moelle, de vins pris sur la lie et clarifiés. 7 Et il déchirera, sur cette montagne, le voile qui enveloppe tous les peuples et la couverture qui couvre toutes les nations ; 8 il détruira la mort pour jamais ; le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de tous les visages, et il effacera l’opprobre de son peuple de dessus toute la terre ; car l’Éternel a parlé ! 9 Et on dira en ce jour-là : Voici, c’est notre Dieu ; nous avons espéré en lui, et il nous a sauvés ! C’est l’Éternel, en qui nous avons espéré ; égayons-nous et nous réjouissons en son salut ! 10 Car la main de l’Éternel reposera sur cette montagne ; mais Moab sera foulé sur place, comme la paille est foulée dans la mare à fumier ; 11 là, il étendra les mains comme le nageur les étend pour nager ; mais on rabaissera son orgueil, malgré tout l’effort de ses mains. 12 Et l’Éternel abattra le rempart élevé de tes murs ; il le renversera, le jettera à terre, dans la poussière.
À la suite de la promesse renfermée dans les derniers versets, le prophète entonne un chant de louange à Jéhova, le Sauveur d’Israël.
Ce cantique clôt le tableau du jugement universel (chapitre 24), comme celui du chapitre 12 le tableau de la chute de l’Assyrie (chapitres 10 et 11). Ici, comme au chapitre 12, plusieurs expressions sont empruntées au cantique de Moïse, Exode 15, ce Te Deum israélite, si souvent reproduit dans les psaumes. Comparez aussi le cantique des vingt-quatre anciens Apocalypse 11.15-18 (remarquez la présence des anciens au dernier verset du chapitre 24).
Comparez Exode 15.2 ; Exode 15.11 et Psaumes 118.28.
Des choses merveilleuses. Comparez Ésaïe 28.29.
Formés de loin. Comparez Ésaïe 46.10.
Fidèles et fermes. Comparez le nom donné à Christ dans l’Apocalypse : le fidèle et le véritable (Ésaïe 19.11).
Il est question ici de la destruction de la ville de chaos, annoncée au chapitre précédent ; voir la note Ésaïe 24.10. Comparez Ésaïe 17.4.
Barbares. C’est le mot par lequel les Assyriens sont désignés Ésaïe 1.7.
C’est pourquoi… En voyant ce jugement (verset 2), les nations rendent hommage à Jéhova. Comparez Apocalypse 15.3-4. Même idée appliquée spécialement à l’Éthiopie, Ésaïe 18.3-7.
Refuge, ombrage, etc. Voir les images semblables Ésaïe 4.6 ; comparez Ésaïe 23.2.
Comme la chaleur est abattue… : image de la facilité et de la rapidité avec lesquelles Dieu fait tomber la puissance des oppresseurs de son peuple.
Après avoir donné essor aux sentiments d’adoration qui remplissent son cœur (versets 1 à 5), le prophète termine la première partie de la prophétie par la description de la félicité des élus ; ce tableau est le développement de la promesse Ésaïe 24.23.
Comparez pour l’image du banquet Ésaïe 45.1-2 ; Ésaïe 46.7.
Pour tous les peuples. Parmi les nombreux passages où Ésaïe proclame la destination universelle du salut, comparez Ésaïe 2.3.
Cette montagne : celle de Sion (reprise de Ésaïe 24.23). Tous les peuples participeront au banquet, mais une gloire spéciale en rejaillira sur Israël, puisque c’est à Jérusalem qu’il aura lieu (comparez verset 8 : l’opprobre d’Israël enlevé et Ésaïe 4.2 ; Ésaïe 4.5).
Un festin. Les soixante-dix anciens sur le Sinaï virent Dieu et ils mangèrent et burent (Exode 24.11). Les repas qu’on célébrait après les sacrifices de prospérité et lors des grandes fêtes annuelles sont les types, présents à la pensée du prophète, du grand banquet auquel toutes les nations doivent être invitées un jour et par lequel elles célébreront la victoire du Christ sur le monde et la mort (Psaumes 22.27-30 ; comparez aussi la description des réjouissances qui solennisèrent la dédicace du temple de Salomon, 1 Rois 8.63-66). Ce banquet est l’image de la joie parfaite dans la communion avec Dieu. Le même symbole se retrouve dans la sainte Cène. Le Nouveau Testament présente la félicité des élus sous l’image d’un festin de noce (Matthieu 22.1-14 ; Apocalypse 19.7-9).
Vins pris sur la lie et clarifiés : vins vieux, qu’on a longtemps laissés sur la lie pour leur conserver leur force et leur couleur, puis soigneusement filtrés.
Voile, couverture : symboles du deuil (2 Samuel 15.30 ; 2 Samuel 19.4). L’humanité, assujettie à la souffrance et à la mort, est comme couverte d’un voile de deuil mais cette servitude doit un jour cesser (Romains 8.21-23).
Il détruira la mort, c’est-à-dire qu’elle sera pour toujours abolie ; on ne mourra plus. Accomplissement de Osée 13.14. Comparez Ésaïe 35.10 et les citations de notre passage dans le Nouveau Testament : 1 Corinthiens 15.54 ; Apocalypse 7.17 ; Apocalypse 21.4 ; comparez Apocalypse 20.14.
L’opprobre de son peuple : la captivité et l’assujettissement aux païens (Sophonie 3.18-20).
Cette seconde scène, où domine l’idée du salut (voir la note d’introduction aux chapitres 24 à 27), s’ouvre par un court tableau du jugement du monde, représenté ici par Moab (versets 9 à 12). À ce tableau, qui correspond à la description du jugement universel dans la première partie (chapitre 24), succède un cantique où les élus louent la justice des voies de Dieu (chapitre 26). Ce cantique est le pendant du chant de louange Ésaïe 25.1-5 dans la première partie ; il se termine par la prophétie de la résurrection des morts, qui forme le point culminant du salut ; cette perspective suprême dépasse ce qui avait été promis dans le tableau Ésaïe 25.6-8 : là il s’agissait simplement de la cessation de la mort ; ici est promis le retour à la vie de ceux qui déjà sont morts. Il y a donc dans la seconde scène progrès sur la première.
Comparez Ésaïe 12.1 et suivants.
Le en ce jour-là est l’ouverture de la seconde partie. Comparez Ésaïe 27.1. Ce jour est celui du jugement indiqué Ésaïe 24.21.
Cette montagne : voyez verset 6.
Moab est ici le type de tous les ennemis du peuple de Dieu (comme Édom représente au chapitre 34 tout le monde païen). Ésaïe le choisit entre tous, à cause de son ancienne et persistante hostilité contre Juda et surtout de son indomptable orgueil (comparez Ésaïe 16.6). Ce choix indique un temps où Moab était encore assez puissant pour faire souffrir Israël ; il en était bien ainsi à l’époque d’Ésaïe ; ce trait témoigne en faveur de l’authenticité des chapitres 24 à 27, qui est, à tort selon nous, contestée par plusieurs. Le prophète emprunte ici, comme ailleurs, aux circonstances de son temps les couleurs sous lesquelles il peint les derniers jours (voir Ésaïe 11.14, note).
Les efforts de Moab pour échapper au châtiment (comparez Ésaïe 16.12) sont comparés à ceux du nageur pour se soutenir au-dessus de l’eau. C’est dans la mare à fumier que le prophète le représente se débattant : énergique manière de peindre sa ruine ignominieuse.
Tes murs. Ceci S’adresse à Moab. Voir Ésaïe 15.1 ; Ésaïe 16.14.
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