1 Quand Israël sortit d’Égypte,
La maison de Jacob du milieu d’un peuple au langage étranger, 2 Juda devint son sanctuaire,
Israël son empire. 3 La mer le vit et s’enfuit,
Le Jourdain retourna en arrière. 4 Les montagnes sautèrent comme des béliers,
Les collines comme des agneaux. 5 Qu’as-tu, mer, pour t’enfuir,
Jourdain, pour retourner en arrière, 6 Vous, montagnes, pour sauter comme des béliers,
Et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant le Seigneur,
Devant le Dieu de Jacob, 8 Qui change le rocher en étangs d’eau,
La pierre la plus dure en sources d’eau !
Ce psaume, que l’on chantait à l’entrée du repas de la Pâque (voir introduction au Psaume 113), rappelle d’une façon aussi brève que pittoresque et saisissante les grands phénomènes de la nature qui accompagnèrent la sortie d’Israël d’Égypte et son entrée en Canaan. Le psalmiste, prêtant intelligence et conscience à la mer Rouge au Jourdain, au Sinaï, voit la mer s’enfuir, le Jourdain reculer, les montagnes tressaillir au passage d’Israël. Et pourquoi cela ? Parce que ce peuple est devenu le sanctuaire de l’Éternel. C’est devant Dieu que tremble toute la création. On comprend quel encouragement donnaient de telles paroles au peuple revenu de l’exil, si petit et si faible encore en face des puissances terrestres qui l’entouraient et quelle exhortation se dégageait en même temps de ces souvenirs pour Israël. Absolument impuissant par lui-même, il est plus que vainqueur s’il est sur la terre le peuple de l’Éternel.
Le psaume comprend quatre strophes, de deux versets chacune.
Un peuple au langage étranger, littéralement : bégayant, balbutiant, que l’on ne comprend pas. Ce qui donne le plus vivement à un voyageur une impression d’isolement, dans un pays étranger, c’est le fait que la langue qu’on y parle lui fait l’effet d’un bredouillement inintelligible. Comparez Ésaïe 28.11, note. Cette impression n’était, il est vrai, pas celle des Hébreux qui avaient séjourné en Égypte, mais le psalmiste se sert néanmoins de cette image, pour faire sentir quelle barrière a toujours séparé son peuple des Égyptiens.
Juda… Déjà au moment de la sortie d’Égypte, Dieu voyait en Juda le futur gardien du sanctuaire (Psaumes 78.68) tandis qu’Israël, dans son ensemble, constituait son empire (littéralement : ses empires). Cette expression d’empire, qui rappelle l’autorité de l’Éternel, sert de lien entre cette strophe et le reste du psaume.
Comme des béliers : allusion à l’ébranlement du Sinaï et des montagnes avoisinantes, lors de la promulgation de la loi (Exode 19.18 ; Psaumes 68.9-9).
Comme s’il était spectateur de ces choses, le psalmiste s’étonne de ces phénomènes, incompréhensibles pour quiconque n’est pas au courant de l’œuvre divine qui s’accomplit dans le monde.
Tremble… Tu as raison de trembler ainsi ; sache le faire encore à l’avenir !
Qui change le rocher en étangs… Le même Dieu qui a ébranlé la terre a su aussi et saura de nouveau faire jaillir pour son peuple au sein du désert les eaux vives et salutaires, la vie même au sein de la mort. Comparez Ésaïe 35.6-7 ; Ésaïe 41.18.
Vous êtes actuellement sur une version optimisée pour mobile, si vous souhaitez basculer sur la version complète suivez le lien suivant : Le livre des Psaumes 114