1 Cantique des pèlerinages.
Ils m’ont assez tourmenté dès ma jeunesse ;
Qu’Israël le dise : 2 Ils m’ont assez tourmenté dès ma jeunesse ;
Pourtant ils ne m’ont rien pu ! 3 Sur mon dos ont labouré des laboureurs,
Ils y ont tracé leurs longs sillons. 4 L’Éternel est juste :
Il a coupé les cordes des méchants. 5 Qu’ils soient confus et reculent,
Tous ceux qui haïssent Sion ! 6 Qu’ils soient comme l’herbe des toits,
Qui, avant d’éclore, a séché ! 7 Le moissonneur n’en remplit point sa main,
Celui qui lie les gerbes n’en charge point son bras, 8 Et les passants ne disent point :
Que la bénédiction de l’Éternel soit sur vous !
Nous vous bénissons au nom de l’Éternel.
Ce psaume renoue directement avec le Psaume 126. Comme celui-ci, il parle des vains efforts tentés pour anéantir Israël.
Assez : même sens que Psaumes 120.6 ; Psaumes 123.4 ; on pourrait traduire : Assez et plus qu’assez.
Dès ma jeunesse. Les prophètes, comme notre psalmiste, aiment à parler de la jeunesse d’Israël (Osée 11.1 ; Jérémie 2.2 ; Ézéchiel 23.3, etc.). En Égypte déjà Israël fut opprimé, comme son ancêtre Jacob l’avait été à Charan.
Qu’Israël le dise… : voir Psaumes 124.2, note.
Ils ne m’ont rien pu. Pressé de toutes manières, mais pas réduit à l’extrémité (2 Corinthiens 4.8), Israël a subsisté en dépit de tout.
La première partie de ce verset est développée au verset 3, la seconde au verset 4.
Sur mon dos ont labouré des laboureurs. Ésaïe emploie une image analogue quand il dit : Tu as fait de ton dos un sol, une rue pour les passants (Ésaïe 51.23). Israël a été traité comme un sol que l’on foule aux pieds et qu’on laboure pour lui arracher ses richesses.
Il a coupé les cordes : les liens de l’esclavage.
Qu’ils soient confus, à l’avenir, comme cela a été le cas dans le passé.
Comme l’herbe des toits… Non seulement leur puissance sur Israël sera brisée, mais eux-mêmes périront, sans avoir réalisé leurs pensées. La même image se retrouve Ésaïe 37.27 ; mais notre psaume en fait tout un petit tableau. Sur les toits plats de l’Orient, l’herbe prend facilement racine ; mais, ne trouvant pas de sol suffisant, elle se flétrit promptement.
Avant d’éclore. On traduit aussi : avant qu’on l’arrache. Notre traduction, plus rapprochée du sens habituel du mot (sortir), est conforme au passage parallèle d’Ésaïe.
Sa main…, son bras. Celui qui fauche avec la faucille, comme on le fait en Orient, saisit de sa main gauche la poignée de blé, qu’il va abattre ; celui qui récolte emporte la gerbe sur son bras.
Les passants… C’est ici le dernier trait du tableau de la moisson. Le livre de Ruth (Ruth 2.4) nous offre un exemple de salutations semblables échangées entre un maître et ses serviteurs. En face d’une moisson aussi nulle que celle qui vient d’être décrite, les ennemis du peuple de Dieu n’entendront personne leur adresser la salutation que les passants jettent aux moissonneurs (Que la bénédiction de l’Éternel…). et eux-mêmes n’auront à dire à personne : Nous vous bénissons…
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