1 Psaume. Cantique de dédicace de la maison. De David. 2 Je t’exalte, ô Éternel ! Parce que tu m’as relevé. Tu n’as pas permis que mes ennemis se réjouissent à mon sujet. 3 Éternel, mon Dieu ! J’ai crié à toi, et tu m’as guéri. 4 Éternel ! Tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m’as fait revivre, pour que je ne descendisse pas dans la fosse. 5 Psalmodiez à l’Éternel, vous, ses bien-aimés,
Et célébrez la mémoire de sa sainteté, 6 Car sa colère dure un moment, Mais sa bienveillance toute une vie. Les pleurs viennent loger le soir ; Au matin, c’est un chant de triomphe. 7 Pour moi, je disais dans ma sécurité : Je ne serai jamais ébranlé. 8 Éternel ! Dans ta faveur, tu avais affermi ma montagne. Tu cachas ta face ; je fus éperdu. 9 Je criai à toi, Éternel ! J’adressai ma supplication à l’Éternel : 10 Quel profit y aura-t-il en mon sang, si je descends dans la fosse ? La poussière te loue-t-elle ? Raconte-t-elle ta fidélité ? 11 Écoute, ô Éternel !
Et prends pitié de moi ; Éternel ! Sois-moi en aide ! 12 Tu as changé ma lamentation en allégresse, Tu as détaché le sac dont j’étais couvert,
Et tu m’as donné la joie pour ceinture, 13 Afin que ma gloire psalmodie en ton honneur, et que je ne reste point muet ; Éternel, mon Dieu, je veux te louer à jamais.
Rien dans ce psaume ne fait allusion à la dédicace que mentionne la notice du verset 1. Ce silence prouve que cette notice n’est pas le résultat d’une supposition faite d’après le contenu du psaume. Elle doit venir de la main même de l’auteur ou de celle d’un de ses contemporains. On est réduit à des conjectures, en ce qui concerne la dédicace dont il s’agit ici. Peut-être est-ce celle du palais de David. On a pensé aussi à la consécration de l’aire d’Aratma comme emplacement du temple. L’événement, quel qu’il soit, auquel fait allusion la notice du titre doit avoir coïncidé avec la guérison d’une grave maladie dans laquelle David reconnut un châtiment de l’Éternel pour un mouvement d’orgueil.
La première strophe donne la note du cantique (versets 2 à 4). Les trois suivantes forment le corps du psaume (versets 5 à 11) ; puis vient une parole finale de louange (versets 12 à 13).
Cantique : hébreu, Schir, chant.
Je t’exalte…, tu m’as relevé…, tu as fait remonter mon âme… Il y a rapport voulu entre ces diverses expressions. Si David a été tiré du sépulcre, c’est pour qu’à son tour il élève bien haut le nom de Dieu.
Dans sa joie, David rappelle à tous les hommes pieux que Dieu aime à bénir plus qu’à punir (versets 5 et 6) ; il raconte sa faute, sa détresse et sa prière (versets 7 à 11).
Psalmodiez : Louez Dieu avec la lyre ou la harpe.
Un moment…, une vie. Saint Paul dit pareillement : Notre légère affliction, qui ne fait que passer, produit en nous le poids éternel d’une gloire infiniment excellente (2 Corinthiens 4.17). Comparez Psaumes 103.9, Psaumes 103.17 ; Ésaïe 54.7.
Le mot : moment, en français comme en hébreu, désigne un mouvement rapide, un clin d’œil. Je confesse bien, dit Calvin, que notre condition est enveloppée de tant de misères en ce monde… qu’il ne se passe quasi jour exempt d’ennui et de fâcherie : mais néanmoins, quoique Dieu épouvante et humilie ses fidèles par beaucoup de signes de son ire, tant y a qu’il les arrose toujours de quelque goutte de la douceur de sa grâce. Par quoi il sera trouvé vrai que son ire passe comme en un moment : au contraire que son bon plaisir s’étend jusques à la fin de la vie. Combien qu’il convient encore passer plus outre : car ce serait un abus d’enclore la grâce de Dieu dedans les limites de cette vie caduque…
Les pleurs viennent loger. C’est l’image d’un voyageur qui réclame un asile pour la nuit. Au matin, il se trouve remplacé par un hôte tout différent. Comparez Psaumes 126.5.
Pour moi. David a parlé d’une expérience générale. Il en vient maintenant à son cas particulier.
Je ne serai jamais ébranlé. Ce sentiment de satisfaction, qui semble si naturel dans la prospérité, n’en révèle pas moins une erreur coupable (Psaumes 10.6), l’homme se faisant un mérite de ce qu’il a reçu par grâce et remplaçant la reconnaissance par l’orgueil. La conséquence inévitable d’un tel sentiment, c’est que Dieu, auquel seul est due cette prospérité (verset 8), abandonne l’ingrat à son néant. Comparez Daniel 4.30-31 ; Proverbes 16.18.
Ma montagne : la montagne de Sion était pour David l’image de la stabilité de son règne.
Quel profit… ? Voir Psaumes 6.6, note.
Action de grâces finale. À remarquer le tu trois fois répété. David a appris à reconnaître que tout lui vient de Dieu.
Le sac : le vêtement de deuil et d’humiliation (Genèse 37.34 ; 1 Rois 21.27).
La gloire : mon âme, exaltée par la joie et la reconnaissance.
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