1 Au maître chantre. Psaume de David. 2 Heureux celui qui se conduit sagement envers l’affligé ; Au jour du malheur, l’Éternel le délivrera. 3 L’Éternel le gardera et le conservera en vie ; Il sera heureux sur la terre,
Et tu ne le livreras pas aux désirs de ses ennemis. 4 L’Éternel le soutiendra, quand il sera sur un lit de souffrance ; Tu transformeras entièrement sa couche, quand il sera malade. 5 Pour moi, je dis : Éternel, aie pitié de moi, Guéris mon âme, car j’ai péché contre toi. 6 Mes ennemis disent méchamment à mon sujet : Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ? 7 L’un d’eux vient-il me voir ? Il parle faussement, Son cœur amasse de mauvaises pensées. Il sort, et il se met à parler. 8 Réunis, tous ceux qui me haïssent chuchotent contre moi, Contre moi ils se livrent à de mauvaises pensées. 9 Un mal pernicieux s’est emparé de lui. Gisant comme il l’est, il ne se relèvera pas. 10 Même mon ami, à qui je me fiais, qui mangeait mon pain, À levé le talon contre moi. 11 Mais, toi, Éternel, aie pitié de moi, et relève-moi,
Et que je leur paie leur salaire ! 12 À ceci je reconnaîtrai que tu prends plaisir en moi, Si mon ennemi n’a pas lieu de triompher de joie à mon sujet. 13 Pour moi, tu m’as soutenu dans mon intégrité,
Et tu m’as établi en ta présence pour toujours. 14 Béni soit l’Éternel, le dieu d’Israël, d’éternité en éternité ! Amen, amen.
L’auteur de ce psaume est un homme puissant, entouré d’ennemis qui, tout en le redoutant, désirent sa mort. Malade, il voit venir à lui des visiteurs qui cachent leur joie sous de faux airs de sympathie et se hâtent d’aller ensuite annoncer à d’autres la gravité de son mal. L’attitude d’un homme qu’il a traité comme son ami et son confident le peine particulièrement. Ce dernier trait a fait penser à Ahithophel, qui devint le conseiller d’Absalom, après avoir été celui de David. Il faudrait supposer dans ce cas que la révolte racontée 2 Samuel 15.1 n’a pas encore éclaté. Le roi, abattu par la maladie, aussi bien que par le souvenir de ses fautes et des crimes qui se sont commis dans sa maison (2 Samuel 13.1), voit se préparer l’orage, sans se sentir l’énergie nécessaire pour le conjurer. Il comprend qu’Ahithophel prépare sa trahison.
Le psaume se compose de douze versets, dont les trois premiers forment l’introduction (versets 2 à 4), les trois derniers la conclusion (versets 11 à 13) et les six versets intermédiaires le corps du cantique (versets 5 à 10). Le verset 14 ne fait pas partie du psaume. C’est une parole d’adoration, introduite à la fin du premier livre des Psaumes par les scribes qui ont divisé le recueil total en cinq livres (voir l’introduction).
Avant de parler de ses ennemis, David parle de ses amis et les bénit.
Heureux… Le dernier psaume du livre commence comme le premier (Psaumes 1.1). C’est peut-être cette ressemblance qui lui a fait assigner la place qu’il occupe.
Qui se conduit sagement, littéralement : avec intelligence, c’est-à-dire sans s’arrêter aux apparences qui pourraient faire supposer que l’affligé est abandonné de Dieu. La vraie compassion est l’intelligence du cœur.
Tu ne le livreras pas… Le passage de la troisième à la seconde personne et vice versa se rencontre fréquemment dans les psaumes de David.
Quand il sera malade. Malade lui-même, David annonce à ses amis bienfait pour bienfait.
J’ai péché… La culpabilité de David vis-à-vis de l’Éternel ne justifie nullement méchanceté de ses ennemis.
Il parle faussement. Sous de faux semblants, David discerne la réalité. Il décrit d’une manière très vivante, quoique brève, les pensées secrètes du visiteur, la hâte qu’il a de porter à ses amis des nouvelles qui leur procurent une joie méchante, les rassemblements et chuchotements de ces derniers.
Un mal pernicieux s’est emparé…, littéralement : une parole (ou une chose) de Bélial s’est coulée en lui. Peut-être Bélial a-t-il déjà ici, dans le langage malveillant des ennemis, la valeur d’un nom propre que lui donne 2 Corinthiens 6.15. Il s’agirait ici d’une maladie dans laquelle on verrait méchamment une possession de Satan. Calvin prend cette parole tout entière au sens moral : un crime diabolique est attaché à sa personne.
Mon ami, hébreu : l’homme de ma paix, avec qui j’étais en relations cordiales.
L’expression : À levé le talon, désigne une ruade brutale. Le Seigneur s’est approprié cette plainte, en disant qu’il fallait que l’Écriture s’accomplît à son égard (Jean 13.18). Notre psaume n’est pourtant pas directement messianique (voir verset 5). Mais ce trait du juste souffrant ne pouvait pas manquer aux souffrances du juste parfait. En Jésus sont consommées la consécration à Dieu (Psaumes 40.7-9), aussi bien que la souffrance des hommes de Dieu de tous les temps.
Relève-moi : à tous égards, l’âme aussi bien que le corps.
Que je leur paie leur salaire. Sans oublier que celui qui parle ici est un roi, ministre de Dieu et vengeur pour punir celui qui agit mal (Romains 13.4), nous ne pouvons méconnaître dans ce passage un désir personnel de vengeance qui nous fait mesurer la distance existant entre les plus grands, parmi ceux qui sont nés de femme et les plus petits dans le royaume de Dieu (Luc 7.28). Jésus sait que le châtiment atteindra ses meurtriers et leur ville, mais il en pleure (Luc 19.41 ; Luc 23.29).
Pour moi : par opposition aux ennemis, qu’il voit déjà abattus.
Dans mon intégrité. David a reconnu son péché (verset 5), mais en pensant à la duplicité de ses ennemis, il a conscience d’être sincère dans son désir de servir l’Éternel (Psaumes 7.9 ; Psaumes 25.21 ; Psaumes 26.2, etc.).
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