1 Au maître chantre. Sur Meurs pour le fils. Psaume de David. 2 Je veux louer l’Éternel de tout mon cœur.
Je raconterai toutes tes merveilles, 3 Je me réjouirai et m’égaierai en toi,
Je chanterai ton nom, ô Très-Haut ! 4 Car mes ennemis reculent,
Ils trébuchent et périssent devant ta face. 5 Car tu as pris en mains mon droit et ma cause,
Tu t’es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as tancé les nations, tu as fait périr le méchant,
Tu as effacé leur nom à toujours et à perpétuité. 7 C’en est fait de mes ennemis ! Ruines éternelles !
Tu as extirpé leurs villes ; leur souvenir a péri avec eux. 8 Mais l’Éternel !… il siégera à toujours.
Il a dressé son trône pour le jugement, 9 Il jugera le monde avec justice ;
Il rendra la sentence des peuples avec droiture. 10 Et l’Éternel sera une haute retraite pour l’opprimé,
Une haute retraite dans les temps de détresse. 11 Ceux qui connaissent ton nom se confieront en toi,
Car tu n’abandonnes pas ceux qui te cherchent, ô Éternel ! 12 Chantez à l’Éternel, qui habite en Sion ;
Publiez parmi les peuples ses hauts faits ; 13 Car le vengeur du sang versé s’est souvenu d’eux,
Il n’oublie pas le cri des affligés. 14 Fais-moi grâce, Éternel ; vois le misérable état où m’ont réduit ceux qui me haïssent,
Toi, qui me fais remonter des portes de la mort, 15 Afin que je publie toutes tes louanges dans les portes de la fille de Sion,
Et que je me réjouisse de ton salut. 16 Les nations se sont enfoncées dans la fosse qu’elles avaient faite ;
Ce filet qu’elles avaient caché, leur pied s’y prend. 17 L’Éternel s’est fait connaître, il a fait justice,
En enlaçant le méchant dans l’œuvre de ses mains.
(Harpes ; jeu d’instruments). 18 Les méchants s’en retourneront dans le séjour des morts,
Toutes les nations oublieuses de Dieu ; 19 Car ce n’est pas pour toujours qu’est oublié le pauvre,
L’espoir des affligés ne périra pas à toujours. 20 Lève-toi, Éternel, que le mortel ne soit pas le plus fort !
Que les nations soient jugées devant ta face ! 21 Jette, ô Éternel, l’épouvante sur elles ;
Qu’elles reconnaissent qu’elles ne sont que des hommes !
(Jeu d’instruments).
Ce psaume a été composé après une victoire remportée par Israël sur les nations voisines. Peut-être les paroles triomphantes des versets 6 et 7 font-elles allusion à la destruction des Syriens et des Ammonites (2 Samuel chapitres 10 et 11). L’auteur y parle constamment des nations comme d’ennemis qui lui sont personnels. Un roi seul pouvait ainsi confondre sa cause avec celle de son peuple, et, parmi les rois, aucun n’a su, comme David, s’identifier avec le peuple de Dieu de tous les temps.
Nous trouvons ici le premier exemple des psaumes alphabétiques (voir l’introduction). Tous les vers de la première strophe commencent, dans le texte hébreu, par la lettre Aleph, ce qui naturellement ne pourrait être rendu en d’autres langues que par une traduction très libre dont nous donnons ici un spécimen :
Ah ! Que je loue l’Éternel de tout mon cœur !
Aimons à raconter toutes ses merveilles,
À nous réjouir et nous égayer en toi,
À chanter ton nom, ô Éternel !
Le premier vers de la seconde strophe commence par la lettre B, le premier de la troisième strophe par la lettre G (troisième lettre hébraïque). Cependant l’ordre alphabétique n’est pas régulièrement suivi. Le psaume, qui n’a que dix strophes, se termine bien avant que le nombre des lettres de l’alphabet soit épuisé. Le psaume 10, qui est aussi alphabétique, se rattache directement, par ses lettres initiales, au psaume 9, ou plutôt il le continue, sa première strophe commençant par L (voir l’introduction à ce psaume).
Après une première strophe, dans laquelle le psalmiste s’exhorte lui-même à louer l’Éternel (versets 2 et 3), deux parties, de quatre strophes chacune. La première (versets 4 à 11) raconte la délivrance reçue et en fait ressortir une glorieuse certitude pour l’avenir. La seconde (versets 12 à 19), plus générale annonce que la même délivrance est réservée à tous les opprimés qui crient à l’Éternel. Le psaume se termine par une courte prière (versets 20 et 21).
Meurs pour le fils. C’étaient là probablement les premières paroles d’un chant à la mélodie duquel était adapté notre psaume.
La victoire remportée (versets 4 à 7) ; confiance pour l’avenir (versets 8 à 11).
Ils reculent…, trébuchent…, périssent : désastre toujours plus complet, ayant pour cause (verset 5) l’intervention de l’Éternel.
Tu t’es assis. Comparez Psaumes 7.8, note. La même idée reparaît au verset 8.
Les nations : les païens ; voir Psaumes 2.1, note.
Il a dressé son trône. En opposition aux villes disparues (verset 7), le psalmiste voit un trône haut élevé pour toujours. C’est celui de l’Éternel, qui jugera à l’avenir, comme il a jugé autrefois.
Une haute retraite. Menaçant pour les méchants, ce trône est un asile pour l’opprimé.
Le ton devient celui d’une prédication adressée à tous les peuples. Partout il y a des opprimés et des oppresseurs. De Sion, l’Éternel exercera partout sa justice.
Qui habite en Sion. David n’ignore pas que la vraie résidence de l’Éternel est dans les hauts lieux (Psaumes 7.8). Mais il a plu à Dieu de choisir Sion comme le lieu terrestre d’où sa gloire doit rayonner sur tous les peuples. Comparez Psaumes 18.50.
Vengeur du sang, littéralement : celui qui réclame comme sa propriété le sang versé. L’Éternel apparaît ici comme le plus proche parent de la victime (Nombres 35.9-12).
Fais-moi grâce… Ce cri d’appel surprend, au milieu d’un psaume de louange. Remarquons cependant le lien étroit que les mots misérable état établissent avec le verset 13. Avec la vivacité qui lui est propre, David fait entendre ce cri des affligés qu’il a si souvent poussé lui-même, comme pour exhorter tous les malheureux à le faire monter vers Dieu.
Les portes de la mort, hébreu : du Schéol, séjour des morts (Psaumes 6.6, note). Le terme de portes représente ce séjour comme une forteresse d’où ne peuvent sortir les captifs qui y ont été enfermés (Job 38.17 ; Ésaïe 38.10). Ce sont ces portes, devenues le symbole de toute la puissance de l’ennemi, qui ne prévaudront pas contre l’Église (Matthieu 16.18).
Les portes de la fille de Sion forment ici contraste avec celles de l’enfer. C’est aux portes des villes que se trouvaient, en Orient, les places publiques, où l’on convoquait le peuple pour toutes les assemblées importantes.
L’idée du salut, par laquelle se termine la strophe précédente, devient de nouveau dominante. Tandis que Dieu retire du Schéol le misérable qui crie à lui, les païens, ennemis de l’Éternel, y descendent, par un acte de la justice divine, qui les prend dans leurs propres pièges. C’est ce que David à constaté dans la victoire remportée (versets 16 et 17) et ce qu’il annonce comme devant se reproduire à l’avenir (versets 18 et 19).
Ils s’en retourneront. Comparez Psaumes 90.3. Par la mort, le corps retourne à la terre et l’âme, descendant au Schéol, rentre dans un état d’impuissance semblable, bien que non identique, au néant.
Oublié. Si Dieu est oublié des hommes (verset 18), le misérable ne l’est pas de Dieu.
Lève-toi ! Expression fréquente dans les Psaumes, particulièrement dans ceux qui sont attribués à David (Psaumes 3.8 ; Psaumes 8.7 ; Psaumes 10.12 ; Psaumes 17.13, etc.).
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