Septième morceau
1 Une mouche morte rend infecte et gâte l’huile des parfumeurs ; un peu de folie l’emporte sur la sagesse et l’honneur.2 Le cœur du sage est à sa droite et le cœur du fou à sa gauche.
3 Et quelque chemin que suive le fou, il manque de sens et il montre à tous qu’il est un fou.
4 Si la colère du souverain s’élève contre toi, ne déserte pas ton poste, car le calme prévient de grands péchés.
5 Il est un mal que j’ai vu sous le soleil, une erreur provenant de celui qui gouverne :
6 la folie occupe un poste très élevé, et des riches demeurent dans l’abaissement.
7 J’ai vu des esclaves sur des chevaux et des princes allant à pied comme des esclaves.
8 Tel qui creuse un fossé y tombe, qui démolit un mur est mordu par un serpent,
9 qui arrache des pierres se blesse, qui fend du bois est en danger.
10 Si le fer est émoussé et qu’on n’en ait pas aiguisé le tranchant, il faut redoubler d’efforts, mais la sagesse a l’avantage de la réussite.
11 Si le serpent mord parce qu’il n’a pas été charmé, l’enchanteur devient inutile.
12 Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce, mais les lèvres de l’insensé le perdent ;
13 le début des paroles de sa bouche est folie, et le terme de ce qu’il dit est une extravagance funeste.
14 L’insensé multiplie les paroles, alors que nul homme ne sait ce qui adviendra ; et qui lui dira ce qui sera après lui ?
15 C’est un travail d’insensé que celui dont il se fatigue, lui qui ne sait pas [même] le chemin de la ville.
16 Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant et dont les princes festoient dès le matin !
17 Heureux es-tu, pays dont le roi est de noble race et dont les princes se jettent à table en temps convenable, en hommes, et non en buveurs.
18 Quand il y a paresse, la charpente se disloque, quand les mains sont lâches, la maison a des gouttières.
19 On fait des repas pour se divertir ; le vin égaie la vie, et l’argent répond à tout.
20 Ne maudis pas le roi, même en pensée ; et ne maudis pas le riche, même dans ta chambre à coucher, car l’oiseau du ciel transporterait tes propos et la gent ailée publierait tes discours.