Plan du commentaire biblique L’Éternel règne
À côté des psaumes proprement messianiques, pour lesquels le grand événement à venir est la domination de l’Oint de l’Éternel sur la terre entière (2, 22, 45, 110), il en est d’autres qui célèbrent la royauté de l’Éternel lui-même et qui ont pour thème et pour cri de triomphe : L’Éternel règne ! Mais ces deux perspectives se confondent en une seule, puisque l’Oint de l’Éternel ne tire jamais son pouvoir et sa gloire que du fait qu’il est le représentant visible de la royauté divine elle-même. Cependant, la dualité de la conception prophétique ne disparaîtra complètement qu’à l’avènement glorieux de ce Messie, fils de David et Fils de Dieu, qu’Ésaïe appelle Emmanuel, Dieu fort, Père à toujours (Ésaïe 7.14 ; Ésaïe 9.5 ) et en qui l’Éternel est venu sauver son peuple.
Le Psaume 93 se rattache étroitement au Psaume 92, qui représente l’Éternel comme étant seul haut élevé, après la ruine de tous ses ennemis (Psaumes 92.9 ). Les deux psaumes se rapprochent aussi par cette forme de style qui consiste à interrompre par une invocation une phrase commencée, pour la reprendre et la terminer au vers suivant :
Car voici. ô Éternel ! Car voici, tes ennemis périront
Les fleuves ont élevé, ô Éternel ! Les fleuves ont élevé leur voix. (Psaumes 93.3 ).
Ces deux cantiques ouvrent une série de psaumes (92 à 100) qui tous célèbrent la royauté de l’Éternel. Il se peut qu’ils datent de l’époque qui a suivi le retour de l’exil, ce retour prédit, mais qui semblait impossible et par lequel l’Éternel montrait d’une manière si manifeste qu’il disposait en maître des rois et des empires de la terre. L’Éternel règne ! S’écriait l’Israélite pieux, à la vue des événements qui confirmaient d’une manière si éclatante les déclarations des prophètes, et, en dépit de l’état misérable où se trouvait encore son peuple, il annonçait comme certain l’établissement visible de sa royauté sur toute la terre. Ajoutons que l’effacement de la famille de David, à cette époque, pouvait porter les croyants à regarder directement à l’Éternel comme à leur roi.
Après avoir proclamé l’avènement du Roi divin, qui, du reste, était roi dès l’origine (versets 1 et 2), notre psaume montre la vanité, des efforts tentés pour ébranler son trône (versets 3 à 4). De ce fait ressortent d’une manière éclatante la vérité des témoignages de Dieu et la sainteté de la maison qui est le signe visible de son habitation au milieu de son peuple (verset 5).