Quinzième discours
1 La Sagesse ne crie-t-elle pas ? L’intelligence ne fait-elle pas entendre sa voix ?2 Elle se tient au sommet des éminences, auprès des routes, À l’endroit où se croisent les chemins.
3 À côté des portes, devant la ville, Près des entrées, elle s’écrie
4 C’est à vous, hommes, que je parle ; Ma voix s’adresse aux fils des hommes.
5 Vous, simples, apprenez la prudence !
Et vous, insensés, apprenez le bon sens.
6 Écoutez ! Je dirai des choses excellentes ; Ce qui sortira de mes lèvres est la droiture même.
7 Car mon palais profère ce qui est vrai, Mes lèvres ont en abomination l’iniquité.
8 Tous les discours de ma bouche sont selon la justice ; Il n’y a rien en eux de tortueux, ni de détourné.
9 Tous ils sont clairs pour l’homme intelligent ; Ils sont droits pour ceux qui possèdent la connaissance.
10 Préférez ma discipline à l’argent,
Et la sagesse à l’or fin.
11 Car la sagesse vaut mieux que le corail,
Et aucun trésor ne saurait l’égaler.
12 Moi, la Sagesse, j’habite avec la prudence,
Et je possède la science des avis sensés.
13 La crainte de l’Éternel, c’est de haïr le mal ; L’orgueil, l’arrogance, la voie du mal
Et la bouche perverse, voilà ce que je hais.
14 À moi le conseil et le succès ! Je suis l’intelligence ; à moi la force !
15 C’est par moi que règnent les rois
Et que les princes décrètent ce qui est juste.
16 Par moi gouvernent les chefs, Les grands, tous les juges de la terre.
17 J’aime ceux qui m’aiment ; Ceux qui me cherchent me trouveront.
18 La richesse et l’honneur sont auprès de moi, Les biens durables et la justice.
19 Mon fruit vaut mieux que l’or, que l’or pur ; Ce que je rapporte est préférable à l’argent de choix.
20 Je marche dans les voies de la justice, Au milieu des sentiers du droit,
21 Pour mettre ceux qui m’aiment en possession de biens réels,
Et je remplis leurs trésors.
22 L’Éternel m’a possédée comme prémices de ses voies, Comme première de ses œuvres, dès les temps anciens.
23 J’ai été établie dès les temps éternels, Dès le commencement, avant la création de la terre.
24 Quand il n’y avait point encore d’abîmes, j’ai été enfantée, Avant les sources aux eaux abondantes.
25 Avant que les montagnes fussent fondées, Avant les collines, j’ai été enfantée,
26 Avant qu’il eût créé la terre et les campagnes,
Et l’ensemble de la poussière du monde.
27 J’étais là quand il disposa les cieux, Quand il traça un cercle sur la surface de l’abîme.
28 Quand il fixa les nuages en haut, Quand les sources de l’abîme jaillirent,
29 Quand il assigna à la mer une limite Que ses eaux ne devaient pas franchir, Quand il traça les fondements de la terre,
30 J’étais à ses côtés, son ouvrière, J’étais toute allégresse, jour après jour, M’égayant devant lui sans cesse,
31 M’égayant sur le sol fertile de sa terre, Trouvant ma joie dans les fils des hommes.
32 Maintenant, mes fils, écoutez-moi ! Heureux qui garde mes sentiers !
33 Écoutez la répréhension et devenez sages,
Et ne la repoussez pas !
34 Heureux l’homme qui m’écoute, Qui veille à ma porte chaque jour,
Et qui garde le seuil de ma maison !
35 Car qui me trouve, a trouvé la vie
Et obtient la faveur de l’Éternel.
36 Mais qui me manque, se fait tort à soi-même ; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort.