Paul envoie Timothée à Thessalonique
Deux raisons de cet envoi : d’abord, l’apôtre ne peut plus supporter l’absence de nouvelles de la jeune Église ; ensuite, il espère que Timothée l’affermira dans sa foi, en danger au sein des souffrances (1-3).
Ces souffrances, il les avait prédites à ses frères, afin qu’ils n’en fussent pas ébranlés et que son travail ne fût pas vain (4, 8).
Paul envoie Timothée à Thessalonique (1-15)
Actes 17.15. Tant était grande et vive sa sollicitude pour ces âmes qu’il avait enfantées à Christ, qu’il se prive de son cher compagnon d’œuvre au milieu de ses peines et reste seul à Athènes.
Le texte reçu porte : « et serviteur de Dieu et notre compagnon d’œuvre ». Outre cette variante, il s’en trouve un grand nombre d’autres dans les divers manuscrits, mais qui ne sont que des corrections provenant de la répugnance qu’inspirait ce beau titre de coopérateur de Dieu, ouvrier avec Dieu, terme qui n’est pourtant pas étranger à l’apôtre (1 Corinthiens 3.9).
C’est Dieu qui travaille dans l’Évangile, dans la prédication de cette bonne nouvelle et ceux qui l’annoncent fidèlement sont ouvriers avec lui, ou ses coopérateurs. Paul accumule au sujet de Timothée les épithètes les plus affectueuses et les plus honorables, afin de donner d’autant plus de poids aux paroles d’encouragement que les Thessaloniciens avaient entendues de ce fidèle évangéliste.
Tel était donc (versets 2-4) le but de l’envoi de Timothée. Paul devait craindre que dans une jeune Église à peine fondée plusieurs ne fussent ébranlés par la persécution (verset 5).
Il les avait déjà prévenus qu’ils auraient à souffrir et maintenant encore il fait de cette souffrance, pour ainsi dire, une loi du règne de Dieu : Nous sommes destinés à cela.
C’est que l’Évangile, dans ce monde, met partout en présence la lumière et les ténèbres, l’Esprit et la chair, la foi et l’incrédulité, l’amour et la haine (comparer 2 Timothée 3.12 ; Actes 14.22).
Encore ici, Paul attribue avec raison au tentateur les mauvaises actions des méchants (comparez 1 Thessaloniciens 2.18, note), ce qui ne l’empêche pas de considérer la persécution comme étant selon la volonté et sous le contrôle souverain de ce Dieu qui, changeant le mal en bien, fait trouver à ses enfants dans l’épreuve même un moyen d’avancer leur sanctification.
Les bonnes nouvelles rapportées par Timothée ont pleinement rassuré l’apôtre ; maintenant, il vit ! (6-8).
Il en rend à Dieu d’ardentes actions de grâces et il prie Dieu de lui ouvrir les voies pour retourner à Thessalonique, lui demandant aussi que ses frères abondent en charité et soient conservés irrépréhensibles pour la venue du Seigneur Jésus (9-13).
Retour de Timothée ; consolation, joie et vœux de l’apôtre (6-13)
Avec quelle émotion Paul décrit dans ces versets la consolation et la joie que lui causèrent les bonnes nouvelles apportées par Timothée ! Le salut des âmes était sa consolation, sa vie. Tel est le secret des immenses bénédictions dont son ministère fut accompagné.
Toute sa joie, toutes ses ardentes actions de grâces ne font qu’augmenter son vif désir de revoir ses frères de Thessalonique (1 Thessaloniciens 2.17), parce que les excellentes nouvelles qu’il a reçues de leur foi (versets 6 et 7) ne l’empêchent pas de sentir ce qui peut manquer encore à cette foi, surtout sous le rapport de la connaissance.
Cette prière de l’apôtre est remarquable, entre autres, parce qu’il l’adresse d’abord à notre Dieu et Père, puis au Seigneur Jésus (texte reçu : Jésus-Christ) (verset 11). C’est que son Sauveur est aussi pour lui son Seigneur et son Dieu (Jean 20.28 ; comparez Actes 7.59-60 ; Actes 9.14 ; 1 Corinthiens 1.2).
Le premier objet de cette prière de Paul est qu’il puisse enfin aller à Thessalonique, ce qui nous montre qu’il considère tous les événements de sa vie, tous les actes de son ministère comme étant dans la main de Dieu ; puis il demande pour ses lecteurs que Dieu les fasse abonder dans l’amour, qui est l’âme de la vie chrétienne et qui produit l’entière sanctification du cœur. Enfin la grande pensée du retour de Christ est toujours présente à l’esprit de l’apôtre et il y voit pour tous les fidèles un motif de demander à Dieu d’affermir leurs cœurs et de les conserver irrépréhensibles dans la sainteté.