Contenu et division
Ce livre nous raconte comment Dieu a délivré les Israélites de la servitude d’Égypte pour en faire un peuple qui lui appartînt en propre et comment il a renouvelé avec eux l’alliance faite jadis avec leurs pères, la rendant plus étroite encore en venant habiter au milieu d’eux.
Ce livre se compose en conséquence de deux parties bien distinctes. Dans la première, nous voyons Israël soustrait à la domination des rois de la terre ; dans la seconde, nous voyons le Seigneur se faisant le roi du peuple d’Israël, lui donnant sa constitution et établissant chez lui sa résidence.
La première partie (chapitres 1 à 18) conduit le peuple jusqu’auprès du Sinaï et aboutit à cette parole (Exode 18.10) : Béni soit l’Éternel qui nous a délivrés de la main des Égyptiens et de la main de Pharaon !
La seconde (chapitres 19 à 40) aboutit à la construction de la demeure royale et à ces mots (Exode 40.35) : La gloire de l’Éternel remplit l’habitation.
Le sujet du livre est résumé dans ce verset (Exode 29.46), qui en indique en même temps la division : Ils sauront que je suis l’Éternel leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux.
Le titre d’Exode (en grec sortie) n’est donc proprement que celui de la première partie ; d’après un usage fréquent chez les anciens, il a été étendu à tout le livre, comme les titres des livres des Nombres et de Samuel, qui ne conviennent proprement qu’aux premières pages de ces livres-là.
Nous faisons précéder l’étude de ce livre d’une courte note historique destinée à exposer les relations entre les faits qui y sont rapportés et ce que nous connaissons de l’histoire d’Égypte à cette époque.
Coup d’œil sur l’état de l’Égypte à l’époque de l’exode d’Israël
Pouvons-nous déterminer d’après l’histoire égyptienne sous quel Pharaon les Israélites sont sortis d’Égypte ? Nous ne devons pas nous attendre à trouver dans les annales officielles du pays le récit d’un événement aussi humiliant pour l’orgueil national des Égyptiens ; mais il est possible d’établir certains rapprochements entre notre récit biblique et les renseignements fournis par les découvertes des égyptologues.
Nous savons en effet que l’Égypte était arrivée à un degré remarquable de civilisation et qu’elle comptait déjà de nombreuses dynasties royales, quand elle fut envahie par des hordes de bergers sémites qui s’établirent dans la région du Delta et qui finirent par s’emparer du pouvoir. Ces étrangers, appelés Hyksos ou rois pasteurs, régnèrent pendant cinq siècles sur la Basse-Égypte ; ils ne tardèrent pas à subir l’influence de la haute culture du peuple qu’ils avaient conquis ; ils abandonnèrent leur vie nomade et adoptèrent si complètement les mœurs égyptiennes qu’il aurait été difficile de les distinguer des indigènes.
Cependant les anciens princes, fuyant devant cette invasion, s’étaient retirés dans la Haute-Égypte : ils n’avaient point renoncé à leurs droits sur le Delta et quand les circonstances leur parurent favorables, ils attaquèrent les Hyksos et après de longues luttes ils parvinrent à les expulser de la vallée du Nil et à les refouler en Asie. C’est aux rois de la 18e dynastie que revient la gloire de cette entreprise ; Ahmès porta les premiers coups ; les succès qu’il remporta engagèrent ses successeurs à poursuivre ces expéditions militaires. Puis les rois égyptiens envahirent à leur tour l’Asie ; Tutmès III parait avoir été le plus vaillant de ces conquérants et il donna à son empire des frontières qui ne devaient jamais être dépassées. Une grande inscription à Karnak contient le récit de ses expéditions ; il traversa le pays de Canaan et la Syrie et s’avança jusqu’en Mésopotamie ; Ninive et Babylone furent conquises et ses flottes s’emparèrent de toutes les côtes de la Méditerranée orientale.
Ses successeurs continuèrent la même politique et maintinrent l’Égypte à l’apogée de sa puissance. Sous les premiers rois de la 19e dynastie, cette puissance commence à être ébranlée. Séthos maintient sous sa domination Babylone, Ninive et l’Arménie ; mais son fils Ramsès Il Méiamun (le Sésostris des Grecs), qu’il s’associa comme co-régent pendant son long règne de soixante-sept ans, eut à lutter contre des soulèvements de presque toutes les provinces de son immense empire. Il eut à comprimer en particulier une révolte des Héthiens et son expédition est racontée dans un poème que nous possédons encore. C’était un tyran qui aimait le faste ; il a couvert l’Égypte de constructions immenses auxquelles il employait les innombrables captifs qu’il ramenait de ses expéditions militaires ; il a écrit sur plus d’un monument qu’aucun indigène n’avait travaillé à l’élever. Plusieurs villes portent son nom. Avec son fils Ménephta commence la décadence ; l’Égypte perd successivement toutes les provinces qu’elle avait conquises au dehors et se voit envahie elle-même par les Lybiens.
Il est probable et c’est l’opinion la plus généralement admise aujourd’hui, que ce Ramsès Il fut le Pharaon qui opprima les Israélites. Ceux-ci n’avaient pas été expulsés avec les Hyksos parce qu’ils n’avaient point été associés à leur domination ; ils étaient demeurés paisibles dans le pays de Gossen. Mais Ramsès II, qui redoutait de les voir se joindre un jour à ses ennemis du dehors et qui voulait avoir des ouvriers pour ses nombreuses constructions, les astreignit à ces rudes travaux dont parle l’Exode. Nous les voyons même occupés à construire une de ces nombreuses villes du nom de Ramsès dont nous avons parlé. Il n’est guère possible non plus que les Israélites aient quitté, l’Égypte avant le règne de Ramsès ; car nos livres sacrés ne font aucune mention des nombreuses expéditions des Pharaons en Syrie et cependant le gouvernement de Josué et des Juges n’aurait pu manquer d’en être troublé. C’est ce qui nous engage à faire de Ramsès le Pharaon de l’oppression, sous le règne duquel naquit Moïse et de son fils Ménephta le Pharaon sous lequel les Israélites sortirent d’Égypte.
S’il en est ainsi, la famille de Jacob se serait établie en Égypte pendant la domination des Hyksos, 430 ans avant le règne de Ménephta ; voir Exode 12.40. Ainsi s’explique la facilité avec laquelle Joseph put s’élever aux honneurs suprêmes et un chef nomade comme Jacob obtenir une vaste concession de territoire dans la meilleure partie du pays, lors même que les Égyptiens avaient les bergers en horreur. Le roi, qui était lui-même d’origine étrangère, ne partageait pas cette aversion. Il serait possible qu’Abraham lui-même eût rencontré déjà en Égypte un roi hyksos, puisque Pharaon n’hésite pas à s’allier avec la famille de ce berger nomade.
Il est bien peu probable, en échange, qu’un des rois de la 19e dynastie, qui travaillaient à expulser les Hyksos, eût autorisé l’établissement d’une nouvelle colonie asiatique et sémitique en pleine Égypte et tout près de la frontière orientale.
Nous admettons, avec Exode Exode 12.40, que le séjour des Israélites en Égypte fut de 430 ans, malgré les objections que l’on a fait valoir contre cette date. La version grecque des LXX corrige le texte original en faisant rentrer dans ces 430 ans les 215 ans que les patriarches passèrent dans le pays de Canaan depuis la vocation d’Abraham jusqu’au départ de Jacob pour l’Égypte. Paul parait suivre cette opinion Galates 3.17 ; mais en examinant le texte grec, on se convainc facilement que les LXX ont fait une correction et que l’hébreu est le vrai texte original. C’est ce que confirme la prophétie Genèse 15.13-16 qui annonce à Abraham en chiffres ronds que sa postérité sera asservie pendant quatre cents ans dans un pays étranger.
On a opposé à cette manière de voir les généalogies de la famille de Lévi que nous trouvons Exode 6.16-25 et Nombres 26.59, d’après lesquelles Amram, le père de Moïse, serait le petit-fils de Lévi et aurait épousé sa tante Jokébed, propre fille de Lévi. Cette difficulté serait insoluble si nous ne pouvions pas supposer que ces généalogies sont incomplètes et qu’il y a des chaînons omis ; c’est ce dont nous nous convaincrons en constatant que pendant le séjour en Égypte la famille d’Éphraïm a compté dix générations (1 Chroniques 7.22-27). On ne comprendrait pas d’ailleurs comment en un temps plus court la famille de Jacob aurait pu se transformer en un peuple aussi nombreux.
Si la chronologie des dynasties égyptiennes était fixée d’une manière précise, nous pourrions déterminer la date de la sortie, mais jusqu’ici les savants qui s’occupent de ces questions n’ont pu réussir à se mettre d’accord. L’un des plus autorisés (Brugsch) affirme que ce n’est qu’à partir de la 26e dynastie, ainsi depuis un temps bien postérieur, que la chronologie est fondée sur des dates dont l’exactitude laisse peu à désirer. Nous avons dans 1 Rois 6.1 une importante donnée qui fixe à quatre cent quatre-vingts ans le temps qui s’est écoulé depuis la sortie d’Égypte jusqu’à la quatrième année de Salomon ; ce chiffre pourrait bien n’être qu’approximatif et reposer sur le calcul de douze générations à quarante ans chacune. Mais cet espace de temps n’est certes pas trop long s’il faut y placer le voyage des Israélites dans le désert, la conquête du pays de Canaan par Josué, les longues années de servitude et de guerre des Juges, les règnes de Saül et de David. D’après cette date, l’exode aurait eu lieu vers l’an 1500 avant Jésus-Christ. Plusieurs égyptologues actuels, se basant sur des calculs astronomiques, le placent beaucoup plus tard, vers 1320 ; mais cette date qui bouleverserait notre chronologie biblique, n’est point si généralement admise que nous ne puissions suspendre notre jugement et attendre des informations plus sûres avant de chercher à résoudre les difficultés auxquelles elle conduirait.
La délivrance (chapitres 1 à 18)
Cette première partie se compose de dix sections formant deux séries de cinq sections chacune. Les événements rapportés dans la première série se passent en Égypte et se terminent par le passage de la mer Rouge (Exode 1.1 à 15.21) ; la seconde a pour sujet le voyage dans le désert, de la mer Rouge au Sinaï (Exode 15.22 à 18.27).
Les cinq sections dont se compose la première série forment un récit complet dans lequel l’action marche d’une manière vraiment dramatique. On dirait les cinq actes d’une tragédie. Chaque section est séparée de la précédente par une remarque servant de conclusion et indiquant le point où en est la foi d’Israël :
- Dans la première section, on voit l’asservissement du peuple hébreu, la naissance de Moïse et sa première tentative en faveur de son peuple ; cette tentative est inutile parce qu’il l’a entreprise de son chef et rien n’est changé à l’état d’Israël. Mais à la fin de cette section se trouve un fait qui prépare et amène la suivante : Israël crie à Dieu et son appel monte à lui (Exode 2.23-25).
- Dans la seconde, Dieu apparaît à Moïse et le charge de la délivrance de son peuple ; Israël reçoit ce message avec foi (Exode 4.31).
- Le dénouement semble proche, mais les démarches faites auprès de Pharaon amènent un résultat contraire à celui qu’espérait Israël ; sa servitude est aggravée. et quand Moïse lui parle de nouveau de la part de l’Éternel, il refuse d’écouter (Exode 6.9).
- Alors Dieu intervient lui-même à main forte ; la défaite de Pharaon et la délivrance d’Israël sont complètes ; Israël croit à l’Éternel et à Moïse son serviteur (Exode 14.31).
- La cinquième section couronne le récit par un chant de triomphe qui célèbre cette victoire de l’Éternel et en prédit de nouvelles.
La seconde série, beaucoup plus courte, comprend aussi cinq sections, racontant chacune un fait spécial du voyage dans le désert. Dans les trois premières, on voit les trois premières de ces scènes de plaintes et de murmures qui, plus tard, se renouvelèrent encore. La quatrième et la cinquième nous montrent les premières relations que les Israélites, constitués en nation, soutiennent avec les étrangers, relations hostiles avec les Amalékites, amicales avec Jéthro et sa tribu et qui les amenèrent plus tard à détruire les uns, tandis qu’ils accordèrent aux autres d’habiter avec eux dans leur pays.
En Égypte
Chapitres 1 et 2 — Israël dans la servitude
Chapitre 1 — Multiplication et oppression d’Israël
Ce chapitre, qui sert d’introduction à tout le livre, le relie en même temps au livre de la Genèse, comme l’indique expressément la conjonction et, par laquelle il commence. En effet, il répète, en le résumant, ce qui a été dit Genèse 46.8-27 ; puis il montre l’accomplissement de ce que Dieu avait prédit à Abraham et à Jacob (Genèse 15.13 ; Genèse 46.3). D’après ces passages, Dieu avait deux buts en faisant séjourner son peuple en Égypte : il voulait qu’il y multipliât et qu’il y fût opprimé. Nul pays n’était plus propre à réaliser cette double intention, car :
- l’espèce humaine, aussi bien que les espèces animales, s’y propagent plus qu’en aucun autre et l’étonnante fertilité du sol suffit à nourrir une population considérable ;
- l’Égypte a toujours été une maison de servitude, comme l’attestent les pyramides et les travaux immenses que les Pharaons faisaient exécuter par leurs prisonniers de guerre.
Sa famille : y compris les serviteurs, qui devaient être nombreux ; car Abraham en avait déjà trois cent dix-huit en état de porter les armes (Genèse 14.14).
Les mots : il s’éleva et un nouveau roi, ainsi que la remarque que ce roi ne savait rien de Joseph, font supposer qu’il s’agit du chef d’une nouvelle dynastie. Ce roi pourrait donc être Ahmès, de la 18e dynastie, celui qui chassa les Hyksos, ou peut-être Ramsès I, premier roi de la 19e. Le roi sous lequel naquit Moïse et dont la mort est mentionnée Exode 2.23, parait en tout cas avoir été Ramsès II (voir ci-dessus la note historique). Mais il est difficile d’admettre que l’oppression d’Israël qui, d’après l’Exode, avait déjà passé par plusieurs phases avant la naissance de Moïse, n’ait commencé que sous ce règne.
Villes de greniers, littéralement : villes de magasins. Il s’agit probablement ici de ces grands magasins à blé, dont Joseph avait le premier donné l’idée.
Pithom et Ramsès. Ces deux villes, dont on croit avoir tout récemment retrouvé l’emplacement et les ruines, doivent en tout cas avoir été situées dans la vallée qui s’étend de l’ouest à l’est entre le Nil et le lac des Crocodiles, qui formait alors l’extrémité nord de la mer Rouge.
Briques. Les briques, dans lesquelles on mêlait à l’argile de la paille hachée pour les rendre plus solides (voyez le chapitre 5), étaient fort employées en Égypte et l’on en trouve encore aujourd’hui des masses énormes dans le pays de Gossen.
Une peinture de ce temps-là, à Thèbes, que nous reproduisons ici, nous montre des étrangers fabriquant des briques sous le commandement d’intendants égyptiens.
Et travaux de campagne : outre la culture elle-même, le creusage et l’entretien des canaux d’irrigation, travail pénible et malsain.
D’après la ponctuation massorétique il faudrait traduire : aux sages-femmes hébraïques
; mais rien dans le texte même, n’empêche de traduire, comme le font les LXX : les sages-femmes des hébraïques. Elles pourraient dans ce cas avoir été Égyptiennes. Il n’est pas vraisemblable, en effet, que Pharaon eût confié cette mission à des femmes hébraïques. Les deux sages-femmes nommées ici étaient sans doute les chefs de toute la corporation ou les principales sages-femmes de la capitale. Leurs noms n’ont point encore été expliqués sûrement ni par l’hébreu ni par l’égyptien.
Le fait allégué par les sages-femmes, pour s’excuser auprès du roi, peut avoir été vrai dans bien des cas, mais non dans tous. On comprend que des femmes païennes ou même israélites se soient permis un mensonge pour sauver la vie de tant d’enfants. Mais on s’est étonné quelquefois que Dieu leur ait fait du bien à cause de cela.
Remarquons que ce n’est pas leur mensonge que Dieu a récompensé, mais leur foi et leur humanité, bien qu’entachées encore d’un vice provenant de l’infériorité de leur développement religieux. Elles ont eu assez de foi pour craindre Dieu, mais pas assez pour ne craindre que lui. Si Dieu ne bénissait que les actions entièrement pures, où seraient, même chez les chrétiens, celles qu’il pourrait bénir ?
L’ordre du roi ne pouvait s’exécuter que dans le voisinage du Nil. Lui-même sans doute ne s’attendait pas à ce qu’on lui obéît ailleurs que dans les districts où les Hébreux étaient mêlés avec les Égyptiens et en minorité. La tribu qui habitait la capitale ou qui était la plus voisine fut nécessairement celle qui eut le plus à souffrir.
Le chapitre suivant nous prouve que cette tribu était celle de Lévi. Cela explique pourquoi, lors du dénombrement, la tribu de Lévi se trouva de beaucoup la moins nombreuse (Nombres 3.39) : mais elle parait avoir été la plus instruite, ce qui s’expliquerait aussi par cette proximité de la capitale.
Nous pouvons recueillir dans l’Écriture quelques données qui nous permettent de faire certaines inductions relativement à la situation qu’occupaient les tribus pendant le séjour d’Israël en Égypte.
Le fait que celles de Gad et de Ruben étaient restées nomades (Nombres 23.1) prouve qu’elles habitaient hors du pays cultivable, au nord-est sans doute et sur les confins du désert. Celle de Juda, au contraire, parait avoir vécu dans les villes et être devenue une tribu d’artisans (voir Exode 31.2 ; 1 Chroniques 4.14 ; 1 Chroniques 4.21 ; 1 Chroniques 4.23).
La tribu d’Éphraïm doit avoir été agricole et aussi guerrière. Le passage 1 Chroniques 7.21 montre qu’elle n’était pas très éloignée du territoire des Philistins et habitait une contrée cultivable.
La tribu de Manassé, sœur de celle d’Éphraïm et qui était en partie nomade et en partie agricole, avait sans doute son siège entre les pâturages de Gad et Ruben et la terre arable d’Éphraïm.
Le séjour d’Israël en Égypte ne servit pas seulement à son accroissement et à son éducation morale, comme nous l’avons vu plus haut : ce fut encore pour lui un moyen d’instruction intellectuelle et un apprentissage de la vie agricole et des divers arts. Ce qui montre l’importance de cet apprentissage, c’est le rôle prépondérant que prirent plus tard Lévi, Juda et les guerriers d’Éphraïm et le rôle effacé des deux tribus et demie qui n’avaient rien appris et étaient restées des peuples pasteurs.