La vision continue. Au spectacle du péché actuel succède celui du châtiment prochain : et d’abord l’extermination de la population idolâtre de Jérusalem, accompagnée d’une promesse de salut en faveur des habitants qui protestent contre l’infidélité générale.
Préposés. Cet ordre est adressé aux êtres célestes qui ont reçu charge de surveiller la ville de Jérusalem et qui en conséquence ont mission de punir les rebelles et de protéger les fidèles ; comparez sur ce double rôle des anges Genèse 3.24 ; Genèse 19.1 et suivants ; Zacharie 1.20-21 ; et dans le Nouveau Testament Matthieu 13.41 ; Apocalypse 15.1 ; Apocalypse 16.1.
Les anges, agents de la justice divine, étaient tout prêts, n’attendant que l’appel de leur Maître.
Le nombre sept n’est nullement emprunté à la notion persane des sept Amschaspands ou assesseurs divins. Car ce nombre a sa valeur propre dans la religion israélite où il est toujours l’expression d’une totalité divine.
Le septième est expressément distingué des six autres. Il est mentionné à part ; il a un vêtement spécial, tel que celui que portait le souverain sacrificateur lorsqu’il entrait dans le Lieu très saint au jour solennel des expiations (Lévitique 16.4 ; Lévitique 16.23) ; c’est lui qui forme le centre de la troupe. Enfin il remplit une fonction qui va, non à la destruction, mais au salut. Il s’agit donc d’un ange supérieur en dignité aux six autres. Une distinction semblable se retrouve Zacharie 1.8 ; Zacharie 1.10 entre l’homme qui se tient à cheval dans le bosquet de myrtes et les anges, ses messagers, qui viennent lui faire leur rapport. Zacharie désigne expressément cet homme, au verset 12 comme l’Ange de l’Éternel. Ce passage parallèle parle fortement en faveur de l’interprétation qui reconnaît dans le septième ange d’Ézéchiel ce personnage divin et mystérieux. Le rôle de miséricorde qu’il lui attribue s’accorde bien avec la fonction d’intercesseur de l’Ange de l’Éternel (Zacharie 1.12 ; comparez Ésaïe 53.9).
La porte supérieure : celle qui conduisait de la partie septentrionale du parvis extérieur dans le parvis intérieur ; ainsi la même dont il était parlé Ézéchiel 8.3 ; Ézéchiel 8.5 (Plan, lettre F) ; elle est appelée supérieure, peut-être parce que le parvis intérieur était élevé de huit degrés au-dessus de l’autre. Les deux autres portes du même parvis étaient sans doute moins fréquentées.
Une écritoire sur sa hanche. Encore aujourd’hui les écrivains orientaux portent leur écritoire engagée, comme un poignard, au côté gauche de leur large ceinture. La plume, qui est un roseau taillé, se porte dans la gaine ; l’encre est contenue dans le petit réservoir placé au côté de la gaine.
Près de l’autel d’airain. C’était l’autel des holocaustes (Plan, lettre D), placé en face de l’entrée du temple où l’Éternel allait se placer pour leur donner ses ordres.
La gloire de l’Éternel avait jusqu’à ce moment plané sur les chérubins (chapitre 1), en sa place ordinaire, au-dessus du Lieu très saint (Lévitique 16.2). Pour accomplir l’acte judiciaire qui va suivre, l’Éternel se transporte au seuil de la maison (Plan, lettre C), en face des anges qui sont chargés de l’exécution et qui se tiennent près de l’autel.
Le chérubin. Ézéchiel désigne par ce terme collectif tout l’ensemble du chariot vivant, décrit chapitre 1. Il est remarquable que Jéhova se rend au seuil du temple sans s’y faire transporter par les chérubins. L’Éternel est indépendant de ce chariot céleste, qui n’est que la représentation sensible de son action partout présente.
Marque d’un Thau. Le mot Thav (d’où Thau) signifie un signe ; et l’on avait donné ce nom à la dernière lettre de l’alphabet hébreu, lettre qui sous sa forme la plus ancienne avait la figure d’une croix (d’où notre signe T). Comme ce signe est le plus simple de tous, il était employé, ainsi qu’il l’est encore aujourd’hui, pour servir de marque, spécialement pour remplacer la signature de ceux qui ne savaient pas écrire leur nom. On peut comparer ici, pour l’emploi de ce terme, Job 31.35 (thavi, mon écrit), et, pour l’idée de sceau ou de marque, Exode 12.13 ; Exode 12.22 ; Apocalypse 7.3 ; Apocalypse 14.1 ; Apocalypse 13.16.
Les hommes qui soupirent. Au milieu d’une génération livrée au vertige de la mondanité et de la révolte, il y a des âmes recueillies qui prennent à cœur la cause de Dieu et souffrent de toutes ces profanations, lors même que leur zèle ne peut s’exprimer que par des larmes. Le Seigneur les voit et les compte (2 Timothée 2.19).
Grâce au signe apposé sur leur front, ces fidèles se trouvaient désormais placés sous la protection spéciale de Dieu (Apocalypse 7.2 ; Malachie 3.16 ; Malachie 3.17).
Commencez par mon sanctuaire. C’est-à-dire par les sacrificateurs qui se trouvaient dans le parvis ; ainsi les vingt-cinq hommes de Ézéchiel 8.16. Les grands jugements de Dieu ont pour prélude les actes par lesquels il épure son église (1 Pierre 4.17).
Souillez… La présence d’un cadavre suffisait pour souiller une maison ; à plus forte raison le temple.
Seul : le seul d’entre les prêtres actuellement présent dans le parvis. Ce trait exprime d’une manière saisissante la corruption du sacerdoce à ce moment-là. Mais les versets 4 et 11 rappellent qu’il existait de nombreuses exceptions à l’infidélité générale.
Ézéchiel joue ici un rôle semblable à celui d’Abraham (Genèse 18.23), tandis que Jérusalem a pris maintenant la place de Sodome.
Car ils disent : voir Ézéchiel 8.12, note.
Et moi aussi… : Puisque vous dites : Il ne voit rien, je vous laisserai aussi écraser comme si je ne le voyais pas.