Réponse de Job à Éliphaz (chapitres 23 et 24)
Les paroles conciliantes prononcées par Éliphaz à la fin de son dernier discours influent sur la réponse de Job : elle sera moins violente que les précédents discours, mais le fond des idées n’a pas changé : les voies de Dieu sont incompréhensibles et ne se laissent pas réduire à une formule simple et claire, comme les amis le prétendent. Tel était déjà le thème du chapitre 21. Les principes du gouvernement divin sont malaisés à discerner dans la vie de Job (chapitre 23) et dans celle des hommes en général (chapitre 24).
Job ne demande pas autre chose que d’être admis à plaider sa cause devant Dieu (2-13)
Aujourd’hui encore. Ces débats ont donc duré plusieurs jours.
Mon discours vous paraîtra une révolte : contre Dieu. D’autres entendent : Mon discours (sera) une révolte contre vous, je ne puis accepter vos accusations.
Ma main, appliquée sur ma bouche… Une légère modification (jadô au lieu de jadi) permettrait de ne rien sous-entendre entre le premier et le deuxième membre du verset et de lire : La main de Dieu pèse sur mon soupir ; Dieu étouffe mes plaintes.
Je saurais les raisons à… Dieu ne pourrait plus persister dans son mutisme.
Job est persuadé qu’il sortirait justifié de cette épreuve ; mais, Dieu ne voulant pas l’entendre, tout est inutile (6-9)
Dans la plénitude de sa force : en déployant toute sa majesté, tous ses redoutables attributs ? Non ! car alors Job serait écrasé (Job 9.31 ; Job 13.21). Ce que je voudrais, c’est que Dieu fit simplement attention à moi.
Les Massorètes semblent avoir entendu : Non ! Il viendrait seul, sans appareil de gloire, écouter un instant mes raisons.
Tout en sachant Job innocent, Dieu ne veut pas revenir en arrière (10-13)
Comme de l’or, au sortir du creuset.
Ce qui fait trembler Job, ce n’est pas tant son malheur que la fatalité qui semble y présider.
Car. On pourrait aussi traduire : Oui, il accomplira.
Il a bien des projets semblables. Je ne suis pas le seul à souffrir de cette fatalité.
L’obscurité et les ténèbres sont les malheurs qui le frappent. Ce n’est pas là ce qui le décourage le plus, mais bien ce mystère dont Dieu s’enveloppe.