La loi des sacrifices d’actions de grâces
Un sacrifice d’actions de grâces. C’est ici encore la réglementation d’un genre de sacrifice déjà existant depuis la plus haute antiquité (Genèse 31.54 ; Exode 10.25 ; Exode 18.12 ; Exode 32.6). Mais ce n’est qu’une réglementation sommaire. Elle sera complétée plus tard (Lévitique 7.30 et suivants).
Les sacrifices d’actions de grâces avaient avec les holocaustes plusieurs points communs : victime sans défaut, imposition des mains, immolation et aspersion du sang tout autour de l’autel. Mais ce qui les en distinguait surtout, c’était le repas qui terminait l’acte du sacrifice et auquel participaient celui qui offrait le sacrifice et tous les membres de sa famille lévitiquement purs (Lévitique 7.19 et suivants). À cela s’ajoutaient quelques différences secondaires :
- Les oiseaux étaient exclus, comme offrandes trop peu considérables pour servir d’aliment dans le repas ;
- les vaches, brebis et chèvres étaient agréées ;
- rien n’était stipulé relativement à l’âge de la victime ;
- au lieu d’être brûlée tout entière, la victime était divisée en trois parts : la graisse seule, une certaine graisse seulement était brûlée ; c’était la part de l’Éternel ; la poitrine et la cuisse droite étaient aussi offertes à Dieu, mais elles étaient rendues par lui aux sacrificateurs, dont c’était la part (Lévitique 7.30 et suivants) ; tout le reste était consommé dans le repas de famille, que complétaient les oblations dont parle le chapitre 2 et les libations mentionnées Lévitique 7.12 et Nombres 15.4-5.
Il offrira. D’après Lévitique 7.30, l’Israélite lui-même. C’est lui qui remet au sacrificateur les pièces qui composent la part de l’Éternel et que le sacrificateur doit brûler (verset 5). Ces pièces sont au nombre de quatre :
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La graisse qui couvre les entrailles : une masse de nature très grasse qui s’étend depuis l’estomac sur les intestins et les recouvre d’une couche très considérable, surtout chez les mammifères ruminants ;
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la graisse qui s’attache aux entrailles, formant des appendices aux intestins inférieurs ;
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les deux rognons et la graisse très abondante (Ésaïe 24.6) qui les enveloppe et qui tient aux lombes (qui s’étend jusqu’aux lombes), dans la région ombilicale ;
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la taie du foie, ou plutôt un prolongement très gras s’étendant du foie jusqu’aux rognons ; ce morceau de graisse devait être coupé près des rognons.
L’intérieur d’un animal ne présente pas d’autre graisse que ces quatre pièces. En les offrant à l’Éternel on accomplissait la règle du verset 16 : Toute graisse à l’Éternel ! Cette graisse, qui tout entière devait être brûlée sur l’autel (Lévitique 7.23-25), ne comprenait point ce que nous appelons de ce nom, c’est-à-dire la graisse extérieure, qui se trouve immédiatement sous la peau et qui est intimement unie aux muscles. La graisse intérieure, dont parle ici le texte, était ce qu’il y avait de meilleur. Comparez les expressions : graisse de la terre, de l’huile, etc (Genèse 45.18 ; Nombres 18.12 ; Deutéronome 32.14). Et comme c’était ce qu’il y avait en quelque sorte de plus central dans l’animal, on comprend que l’on y ait vu parfois le symbole de l’homme intérieur, cette partie de notre être par laquelle doit commencer notre consécration à Dieu.
Avec l’holocauste : on peut même traduire : par-dessus l’holocauste. Le sacrifice d’actions de grâces était habituellement joint à un holocauste ; que si on l’offrait seul, il pouvait être offert en même temps que l’holocauste quotidien du matin et du soir (Lévitique 6.12).
Un agneau : ordinairement d’un an (Lévitique 23.19 ; Nombres 7.17-23). Dans Lévitique 9.4 ; Nombres 6.14, l’agneau est remplacé par un bélier. Ce sacrifice ressemble en toute chose au précédent, sauf en ce qui est dit au verset 9 de la queue. Les moutons de Syrie et d’Afrique ont une queue très grosse et tout enveloppée d’une excroissance graisseuse qui, chez certaines espèces pèse jusqu’à quinze livres et plus, de sorte qu’on la place sur une planchette munie de roues, qui ressemble à un petit chariot attelé à l’animal. Cette queue est envisagée comme le meilleur morceau.
L’échine : terme qui ne se rencontre qu’ici ; littéralement sacrum, os faisant la transition entre les vertèbres du dos et celles de la queue.
Un mets. La graisse ainsi brûlée est le mets servi à Dieu : les hommes mangent le reste (Lévitique 21.6 et 8 et 17 et 21 ; Nombres 28.2-24).
Offert par le feu. Voir au verset Lévitique 1.9.
Une chèvre, ou un bouc indifféremment (Nombres 7.17 ; Nombres 7.23 etc.).
Toute graisse. Voir Lévitique 7.25
Ceci sera repris avec plus de détail Lévitique 7.23-25
Avant de passer aux sacrifices nouveaux que Moïse instituera, rappelons brièvement l’idée des trois sacrifices primitifs, que nous venons d’étudier.
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L’holocauste répond au besoin que l’homme éprouve de se consacrer complètement à un Dieu qu’il a irrité, mais qu’il s’est rendu propice.
- Dans l’oblation il s’agit pour l’homme de montrer à Dieu qu’il ne veut point jouir sans lui des biens qu’il lui accorde.
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Le sacrifice d’actions de grâces est l’hommage de reconnaissance que l’homme offre à Dieu pour la réconciliation qu’il lui a accordée et pour tous les bienfaits dont il jouit dans cet état.