L’allégorie développée dans ce chapitre se rattache à l’image dont s’était servi Jérémie 2.21, comme celle-ci ne faisait que continuer le tableau Ésaïe 5.4 et suivants. Dans Ésaïe, Israël était une vigne stérile. Jérémie représentait cette vigne comme revenue à l’état de vigne sauvage (comparez Psaumes 80.9-17). Ézéchiel demande s’il reste encore à une vigne pareille quelque supériorité sur les autres arbres de la forêt ; et il trouve que par son bois elle n’est pas même leur égale en valeur, puisqu’il n’est pas propre, comme le leur, à être taillé. Ce qui fait la valeur de la vigne c’est son fruit ; dès que le fruit manque, la vigne est le dernier des arbres. L’application est poignante. Du moment ou Israël, en s’appropriant l’idolâtrie des peuples païens, s’assimile à eux, non seulement il cesse d’être le premier des peuples, le peuple de Dieu ; mais il devient le plus dégradé de tous.
Le sarment est mince, courbe, cassant ; on n’en peut fabriquer quoi que ce soit, non pas même une cheville à suspendre les objets.
On le met au feu : c’est tout ce qu’il reste à en faire ; comparez Jean 15.6.
Les deux bouts. À supposer qu’après l’avoir mis au feu, on l’en retire à demi consumé, on pourra bien moins encore l’employer à quelque usage. Telle est Jérusalem. Déjà la Samarie au nord et Juda au sud sont dévastés. Jérusalem reste là outre les deux contrées désolées ; elle a même senti plus d’une fois l’atteinte du feu : à quoi Jéhova pourrait-il l’employer encore, puisqu’il n’a pu en tirer aucun parti dans le temps où elle était intacte ?
Les habitants actuels de Jérusalem ont échappé, il est vrai, aux catastrophes précédentes ; mais ils n’en succomberont pas moins à la dernière, qui approche.
Infidèles : proprement félons.