Thola et Jaïr (1-5)
Les données qui concernent ces deux Juges (le sixième et le septième) sont très sommaires, bien que leurs magistratures aient été de longue durée. Aucun récit contemporain de leur activité n’avait été conservé. Il y a là une garantie de la vérité des récits détaillés relatifs à d’autres juges.
Pour délivrer. Comme l’auteur ne raconte pas d’exploit particulier accompli par lui, il est probable que ce mot indique simplement que, par son administration ferme et pieuse, il préserva les tribus qui l’acceptaient pour chef de retomber dans l’idolâtrie et par là sous l’oppression des peuples voisins. Peut-être eut-il à repousser quelques agressions isolées.
Les noms de Thola et de Pua se trouvent déjà Genèse 46.13 et Nombres 26.23, parmi ceux des fils d’Issacar, fondateurs des familles de cette tribu.
Samir. Ne pas confondre avec la ville de ce nom qui se trouvait en Juda (Josué 15.48).
Dans la montagne d’Éphraïm. Comme il est peu probable que Thola ait vécu et ait été enterré hors de sa tribu, on doit supposer que la tribu d’Issacar possédait la partie nord de la montagne d’Éphraïm.
Trente ânons : monture très estimée alors qu’on ne possédait pas de chevaux (Juges 5.10).
Bourgs de Jaïr. Ce nom datait déjà d’une époque plus ancienne (Nombres 32.41). Les fils du juge Jaïr remirent cette désignation en usage ou même, selon d’autres, reconquirent ces bourgs qui étaient retombés au pouvoir de l’étranger.
Kamon : bien probablement en Galaad. Polybe place près de Pella une ville du nom de Kamoun.
Jephthé (10.6 à 12.7)
La nouvelle phase de la période des Juges qui s’ouvre ici et qui va de la mort de Jaïr à l’apparition de Samuel comme prophète, fut un temps de profond abaissement : Israël fut opprimé de deux côtés à la fois par deux peuples ennemis, à l’est du Jourdain par les Ammonites, à l’ouest par les Philistins, voir l’Introduction.
Versets 6 à 18 — Nouvelle apostasie d’Israël et nouveau châtiment
Ce morceau forme l’introduction non seulement de l’histoire de Jephthé et des Juges qui lui succédèrent, mais aussi de celle de Samson. Cette introduction est générale dans les versets 6 à 16 et particulière à Jephthé dans les versets 17 et 18.
L’infidélité d’Israël dépasse alors en étendue et en grossièreté tout ce qu’on avait vu précédemment, tellement que la Palestine devient comme le panthéon des dieux de tous les pays voisins.
Nomenclature des sept divinités païennes que servit Israël :
- les Baals et les Astartés, cananéens, Juges 2.11
- les dieux de Syrie, Rimmon, 2 Rois 5.18
- les dieux de Sidon, l’Astarté phénicienne, 1 Rois 11.5
- les dieux de Moab, Camos, Jérémie 48.7, note
- les dieux des fils d’Ammon, Milcom, 1 Rois 11.5, ou Moloch, Lévitique 18.24, note
- les dieux des Philistins, Dagon, Juges 16.23
Ne servirent pas. Complet oubli de Dieu disparition de son culte.
Ils : les fils d’Ammon, dernier nom indiqué au verset 7.
En cette année-là : la première des dix-huit que dura l’oppression de Galaad. Sur Galaad (tout le pays à l’est du Jourdain, aussi loin que les Israélites l’avaient enlevé aux Amorrhéens), voir Genèse 31.21, note.
Les Baals : désignation générale de tous les faux dieux ; voir Juges 2.11 et Jérémie 7.18, notes.
Et l’Éternel dit : nous ignorons par quel moyen : par un prophète, ou par le souverain sacrificateur, ou par la conscience du peuple, Dieu leur remettant en mémoire ses bienfaits et leur infidélité.
Sept délivrances (11-12)
- Égyptiens, Exode chapitres 1 à 14
- Cananéens, Nombres chapitre 21
- Ammonites, Juges 3.12
- Philistins, Juges 3.3 ; voir aussi 1 Samuel 12.9, où les Philistins sont nommés entre Sisera et Moab
- Sidoniens ; dans plusieurs passages le terme de Sidoniens paraît désigner tous les Cananéens du nord : 1 Rois 11.5 ; 1 Rois 11.33 ; 2 Rois 23.13, etc. ; comparez Genèse 10.15 ; il peut donc servir à désigner l’oppression de Jabin, chapitre 4
- Amalek, Exode 17.8 ; Juges 3.13 ; Juges 6.3
- Maon : peuplade de l’Arabie Pétrée. On a retrouvé un lieu du nom de Maan au sud-est de la mer Morte. Dans 2 Chroniques 26.7 (comparez 1 Chroniques 4.41), il est parlé des Maoniens comme d’un peuple vaincu par le roi Ozias en même temps que les Philistins et les Arabes. Toutefois on se demande s’il ne faut pas lire Madian, que présentent plusieurs manuscrits et les Septante. En effet, les Madianites avaient joué un rôle important dans l’histoire des malheurs d’Israël (Nombres 22.2-9 ; Nombres 24.17 ; Juges 3.12) et il serait étonnant qu’ils manquassent dans celle récapitulation. Cependant il faut remarquer que Moab, qu’on s’attendrait à trouver ici, d’après chapitre 3, n’est pas non plus mentionné.
Son âme ne put supporter…, expression saisissante de la compassion divine.
Introduction spéciale à l’histoire de Jephthé (17-18)
Mitspa. Il s’agit, ici de Mitspa à l’est du Jourdain, appelée aussi Ramath-Mitspé (Josué 13.26) ou Ramoth de Galaad (Juges 20.8), aujourd’hui peut-être Es-Salt.
Les fils d’Israël : les tribus à l’est du Jourdain (verset 18 : les chefs de Galaad).