Histoire de Néhémie
Ailleurs, au commencement de livres prophétiques (Jérémie 1.1 ; Amos 1.1, etc.), nous avons rendu par paroles le mot dibré que nous rendons ici par histoire, comme nous l’avons fait dans 1 Chroniques 29.29 ; 1 Rois 11.41 ; 1 Rois 14.19 et en général quand il s’agit de faits plutôt que de discours ou de révélations.
Néhémie (l’Éternel console) était fils de Hacalia (qui signifie peut-être l’Éternel afflige). Hacalia n’est pas un personnage connu et son nom ne sert qu’à distinguer son Fils d’autres Néhémies (Néhémie 3.16 ; Esdras 2.2). D’après le verset 11 Néhémie était échanson du roi de Perse et sur sa demande le roi le nomma gouverneur du pays de Juda (Néhémie 5.14 ; Néhémie 8.9 ; Néhémie 10.1 ; Néhémie 12.26).
Kislev : le neuvième mois (Esdras 10.9), qui commençait vers le milieu de novembre. Voir Zacharie 7.1, note et 1 Maccabées 1.54. Le nom de Kislev est d’origine assyrienne et se trouve dans les inscriptions de Ninive sous la forme Kisilivou. Avant l’exil, les Israélites avaient d’autres mois (par exemple Abib, Exode 13.4 ; Ziv, 1 Rois 6.1 ; Ethanim, 1 Rois 8.2 ; Bul, 1 Rois 6.38) dont les noms ne sont pas tous connus, parce qu’on se contentait d’ordinaire de les indiquer par leurs numéros d’ordre : quatrième mois, deuxième mois etc. Après l’exil, ils ont peu à peu adopté le calendrier assyro-babylonien, dont ils se servent encore aujourd’hui.
La vingtième année d’Artaxerxès (Néhémie 2.1) : donc environ douze ou treize ans après l’arrivée d’Esdras à Jérusalem (Esdras 7.7), 445 ans avant notre ère. Artaxerxès Longuemain était le fils de Xerxès ; c’est lui qui accueillit Thémistocle exilé d’Athènes.
J’étais. Néhémie parle de lui-même à la première personne, depuis ici jusqu’à Néhémie 7.5 ; puis de Néhémie 12.27-43 et enfin de Néhémie 13.4 à la fin du livre. Ce sont donc là des morceaux qui ont incontestablement Néhémie pour auteur.
Suse, en hébreu Schuschân. Voir Daniel 8.2, note. Dans les inscriptions cunéiformes : Susaan, capitale du pays d’Elam.
La forteresse : non que la ville fût tout entière une forteresse (voir Esdras 6.2) ; il s’agit de l’acropole de Suse, où se trouvait le palais royal. Cette forteresse était assez remarquable et indépendante pour que les Grecs lui donnassent un nom particulier : Memnonéion. C’était la résidence d’hiver des rois perses.
Hanani, un de mes frères. Frère en hébreu signifie souvent parent ; mais d’après Néhémie 7.2 il faut prendre ce mot au sens propre.
Dans la province (de Judée). Comparez dans Esdras 2.1 l’expression gens de la province.
Dans l’opprobre. N’ayant pas de ville murée, la colonie était exposée à toutes les humiliations.
Et la muraille de Jérusalem est renversée… Nous dirions : Car la muraille… Plusieurs estiment que ces mots se rapportent à l’état de choses tel qu’il existait depuis la ruine de Jérusalem par Nébucadnetsar. Il n’a en effet pas été parlé dans ce qui précède de murs relevés ; dans Néhémie 2.13 ; Néhémie 2.17 Néhémie, parlant de l’état misérable de Jérusalem, ne fait allusion à aucun malheur récent. Mais le douloureux étonnement qu’éprouve Néhémie à cette nouvelle (verset 4), ne s’explique pas, si les murs de Jérusalem sont depuis près de 143 ans dans le même état (la ruine de Jérusalem ayant eu lieu en 588). Nous admettons plutôt (voir nos conclusions sur le livre d’Esdras) qu’à la suite de l’expulsion des femmes païennes par Esdras il se produisit un réveil national qui porta le peuple, menacé de toutes parts par ceux qu’avait froissés cette mesure, à commencer la reconstruction des murs de Jérusalem. Mais alors survinrent Réhum et Simsaï et tout fut de nouveau détruit (Esdras 4.23). C’est là ce que Hanani raconta à Néhémie, lequel fut d’autant plus bouleversé qu’il savait Esdras à Jérusalem et qu’il avait sans doute fondé de grandes espérances sur la présence d’un homme de cette valeur au milieu de ses compatriotes.
Le Dieu des cieux. Cette manière de désigner l’Éternel est moins israélite que perse (2 Chroniques 36.23 ; Esdras 1.2 ; Esdras 6.10 ; Esdras 7.12 ; Esdras 7.21 ; Esdras 7.23) ; elle se retrouve souvent dans notre livre (verset 5 ; Néhémie 2.4 ; Néhémie 2.20, etc.), ce qui montre que Néhémie avait vécu en Perse.
Le Dieu grand et redoutable. Voir Deutéronome 7.21, où on a traduit à tort : un Dieu redoutable et terrible.
Qui garde l’alliance… comparez Deutéronome 7.9 ; Exode 20.5-6 et surtout Daniel 9.4.
Jour et nuit : voir au verset 4 l’expression plusieurs jours.
Moi aussi et la maison de mon père. Ces mots seraient particulièrement en place dans le cas où Néhémie descendrait de David, comme Zorobabel. D’après Eusèbe, il appartenait à la tribu de Juda.
Nous avons très mal agi… : C’est ce qui explique les maux si persistants qui nous frappent.
Reproduction libre de divers passages, tels que Deutéronome 30.1-5.
Au lieu que j’ai choisi… : Jérusalem (Deutéronome 12.11). Si Dieu a fidèlement exécuté ses menaces, il existe aussi des promesses !
Un second mobile : ceux pour qui je te prie sont tes serviteurs.
Que tu as rachetés (d’Égypte) : Tu ne peux, maintenant, les abandonner.
Prière spéciale pour lui-même.
Fais réussir…, donne-lui… Néhémie ne dit pas quel projet il a formé dans son cœur. Ce n’est qu’au chapitre suivant qu’il dévoilera son secret.
Trouver compassion… Comparez 1 Rois 8.50.
Cet homme. On a conclu de ces mots que Néhémie a présenté cette prière silencieusement en présence du roi. Mais c’est bien plutôt chez lui qu’il doit l’avoir faite. Il demande à Dieu de toucher le cœur de cet homme duquel dépend l’exécution de son entreprise.
Or j’étais échanson du roi. Cette notice explique de quel homme il est question dans la phrase qui précède.
Échanson : un échanson, un des échansons. Les rois de Perse en avaient beaucoup, qui probablement fonctionnaient à tour de rôle.