Attente humble et soumise
Ce psaume reproduit une des idées principales du Psaume 130, celle de l’attente confiante ; mais il le fait avec la note très fortement accentuée de l’humilité, qui a appris à ne rien prescrire à Dieu et qui s’en remet pour toutes choses à sa sagesse.
Tous les manuscrits et toutes les versions l’attribuent à David et la langue, au point de vue grammatical, ne renferme aucune des innovations particulières aux psaumes datant d’après l’exil. La disposition d’esprit qui se révèle dans ce psaume est bien celle qui a distingué à un haut degré l’homme selon le cœur de Dieu. Une chose, en effet, surprend entre toutes, en cet homme si admirablement doué des dons de l’intelligence et de l’imagination, au cœur si inflammable, à la volonté si forte, c’est qu’il ait toujours refusé de hâter par une démarche quelconque venant de lui-même l’accomplissement des plans de Dieu à son égard.
Mon cœur…, mes yeux… Des sentiments du cœur, le psalmiste passe à l’expression du visage, puis, à la fin du verset, aux actes et à la conduite. L’expression cœur enflé ou élevé désigne la confiance en soi-même (2 Chroniques 26.16 ; 2 Chroniques 32.25).
Des choses trop grandes et trop hautes… Comparez Romains 12.16.
Oui, j’ai apaisé… littéralement : Si je n’ai apaisé…, affirmation sous forme de serment.
Comme un enfant sevré. C’est ici l’expression d’une paix parfaite dans le sacrifice et d’un abandon plein de confiance et de soumission entre les mains de Dieu. Le psalmiste a appris à préférer aux choses grandes et extraordinaires qu’il recherchait autrefois, la grâce même de Dieu, qui lui suffit.
Attends-toi, Israël… L’humble confiance du psalmiste doit devenir celle d’Israël tout entier, qui est, comme peuple, dans une position analogue à celle de David comme individu : peuple roi, qui pourtant doit accepter de longs retards dans l’accomplissement des promesses divines.