Joie en Dieu
Sans nom d’auteur, sans allusion à un événement spécial, ce psaume est l’expression de la joie qui doit être un des éléments permanents de la vie du peuple de Dieu. C’est pour tout croyant un sujet perpétuel d’allégresse de savoir que son Dieu est Celui dont la puissance, la justice et la bonté gouvernent le monde (versets 4 à 11) et qui suit avec sollicitude ceux qui s’attendent à lui, prêt à les sauver dans le danger (versets 12 à 19). La pensée de la puissance de l’Éternel et celle de la protection dont il couvre les siens sont développées chacune en huit versets. L’introduction et la conclusion comprennent l’une et l’autre trois versets. On voit combien est régulière l’ordonnance de ce cantique, qui, dans son ensemble comme dans ses détails, a un caractère de grandeur bien conforme au sujet qu’il traite.
Invitation aux justes à se réjouir en l’Éternel (1-3)
Justes : voir Psaumes 31.11, note. Ici, comme partout dans les Psaumes, ce mot doit être pris dans un sens relatif ; il est déterminé ici même par le terme d’hommes droits, hébreu jaschar, qui indique, non la justice parfaite, mais la rectitude de la volonté. Un diminutif de cet adjectif, Jésurun, est employé dans Deutéronome 33.5, etc., ainsi que dans Ésaïe 44.2, comme nom propre donné à Israël.
En l’Éternel. C’est une joie qui a sa source, aussi bien que son objet, en Dieu. Comparez Philippiens 3.1.
La louange sied aux hommes droits. Elle ne sied pas à d’autres, mais pour ceux-là elle est un devoir et un honneur, un service raisonnable (Romains 12.1).
Un cantique nouveau. En face de la bonté de Dieu, qui se renouvelle chaque matin, la louange jaillit de l’âme croyante comme une source d’eau vive (Jean 4.14). C’est particulièrement, le cas pour le fidèle, après une grande délivrance, et, pour le peuple de Dieu, au commencement d’une phase nouvelle de l’œuvre du salut (Psaumes 40.4 ; Apocalypse 5.9). Toutes les époques de renouvellement religieux (réformation, réveils) ont créé de nouveaux chants.
L’Éternel, créateur et maître du monde (4-11)
La parole de l’Éternel est droite. Ce qu’il dit est l’exacte expression de sa volonté sainte : aussi est-il fidèle à accomplir ce qu’il a promis.
Cette parole a déployé en quelque sorte son contenu divin dans la création de la terre, si riche, des cieux, avec leur armée et de la mer, si redoutable, mais domptée et enfermée dans des limites qu’elle ne peut franchir.
Le souffle (ou l’esprit) de sa bouche accompagne la parole créatrice. Pour communiquer aux créatures un principe de vie (Genèse 1.2 ; Nombres 16.22).
L’idée de puissance, à laquelle vient de s’arrêter le psalmiste, remplit cette nouvelle strophe.
L’Éternel protecteur et sauveur de son peuple (12-19)
Heureuse est la nation… C’est ici la parole centrale du psaume, celle à laquelle aboutit ce qui précède et qui domine ce qui suit.
Pour héritage : voir Psaumes 38.9.
L’Éternel suit du regard toutes ces individualités humaines qui lui doivent leurs aptitudes diverses. Il surveille l’usage qu’elles font des forces qu’il leur a données.
L’Éternel seul peut sauver (16-19)
La guerre et la famine, souvent réunies, représentent ici toutes les calamités possibles.
Car notre cœur… L’Éternel n’est un bouclier que pour ceux dont le cœur s’assure en lui.