1 Et lorsque David eut fini de parler à Saül, l’âme de Jonathan fut liée à l’âme de David, et Jonathan l’aima comme son âme.
Amitié de Jonathan pour David (1-5)
Le spectacle extraordinaire du jeune David rapportant la tête de Goliath, au lieu de remplir Jonathan de jalousie, fait jaillir en lui, comme une flamme subite, l’amitié la plus ardente.
2 Et ce jour même Saül le prit chez lui, et ne le laissa pas retourner dans la maison de son père.
Ne le laissa pas retourner : allusion à la conduite contraire qu’il avait tenue précédemment à son égard.
3 Et Jonathan fit alliance avec David parce qu’il l’aimait comme son âme.
Alliance : un serment d’éternelle union.
4 Et il ôta le manteau qu’il portait et le donna à David, ainsi que ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture.
Signe de fraternité chevaleresque.
5 Et David sortait en campagne ; partout où Saül l’envoyait, il se montrait habile, et Saül le mit à la tête des gens de guerre ; et il était bien vu de tout le peuple, même des serviteurs de Saül.
Ce verset ne signifie pas que David devint le général de l’armée à la place d’Abner, mais qu’il eut sous ses ordres un corps de troupes particulier, avec lequel il s’acquittait des commissions et expéditions dont le chargeait Saül. En même temps sa modestie empêchait qu’il ne devint l’objet de la jalousie des autres serviteurs du roi. Ce coup d’œil général est une anticipation, car ce qui suit se rattache au récit du combat avec Goliath.
6 Et quand ils firent leur entrée, quand David revint après qu’il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël, en chantant et en dansant, au-devant du roi Saül, avec des tambourins et des triangles, et avec des cris de joie ;
Jalousie de Saül (6-16)
Il s’agit ici de la rentrée triomphale de l’armée, une fois l’expédition terminée (Juges 11.34).
7 et les femmes en dansant se répondaient les unes aux autres et disaient : Saül a frappé ses mille Et David ses dix mille. 8 Et Saül fut très irrité, et cela lui déplut, et il dit : On en donne dix mille à David et à moi on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté. 9 Et Saül voyait David de mauvais œil, à partir de ce jour. 10 Dès le lendemain, un mauvais esprit [envoyé] de Dieu saisit Saül, et il se démenait au milieu de sa maison, et David jouait jour après jour, et Saül avait sa lance à la main.
Mauvais espritenvoyéde Dieu : voir 1 Samuel 16.14, note.
Se démenait, littéralement faisait le prophète.
Sa lance à la main. Arme que Saül tenait ordinairement (1 Samuel 19.10 ; 1 Samuel 20.33 ; 1 Samuel 26.7) en guise de sceptre.
11 Et Saül brandit sa lance en disant : Je frapperai David et la paroi. Mais David esquiva le coup par deux fois.
David et la paroi : de manière à clouer le premier à la seconde.
12 Et Saül craignait David, parce que l’Éternel était avec David et s’était retiré de lui. 13 Et Saül l’éloigna de lui et le fit chef de mille hommes, et David sortait et rentrait à la vue du peuple ; 14 et David se montrait habile en toute circonstance, et l’Éternel était avec lui. 15 Et Saül vit qu’il était très habile, et il le redoutait. 16 Et tout Israël et Juda aimaient David, parce qu’il rentrait et sortait sous leurs yeux. 17 Et Saül dit à David : Voici ma fille aînée Mérab ; c’est elle que je te donnerai pour femme ; seulement sois-moi un vaillant homme et combats les combats de l’Éternel. Et Saül se disait : Que ma main ne soit pas sur lui, mais que la main des Philistins soit sur lui !
Il semble que Saül aurait dû lui donner sa fille en mariage immédiatement après sa victoire sur Goliath, d’après la promesse 1 Samuel 17.25. La seule excuse qu’il puisse y avoir pour cette infraction à la parole donnée, c’est que David n’était pas en position de payer un douaire convenable pour obtenir une fille de roi, voir versets 18 et 23. L’intention de Saül en parlant ainsi était déjà celle qui est exprimée au verset 25. Mais le refus de David en fit échouer l’exécution.
18 Et David dit à Saül : Qui suis-je, et quelle est ma position, la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ? 19 Et il arriva qu’au temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Méhola.
Sans doute Mérab aimait cet homme et non David. Peut-être aussi offrait-il à Saül un gros douaire.
20 Et Mical, fille de Saül, aimait David, et on le rapporta à Saül et cela lui plut.
Saül n’abandonne pas son perfide dessein contre la vie de David ; il cherche à l’exécuter par le moyen de sa seconde fille.
21 Et Saül se dit : Je la lui donnerai, afin qu’elle lui soit en piège et que la main des Philistins soit sur lui. Et Saül dit à David : Aujourd’hui, pour la seconde fois, tu peux devenir mon gendre. 22 Et Saül donna cet ordre à ses serviteurs : Parlez confidentiellement à David, et dites-lui : Voici, le roi t’a pris en affection, et tous ses serviteurs t’aiment ; maintenant deviens gendre du roi. 23 Et les serviteurs de Saül firent entendre ces paroles à David ; et David dit : Est-ce peu de chose à vos yeux que de devenir le gendre du roi ? Moi, je suis un homme pauvre et de peu d’importance. 24 Et les serviteurs de Saül lui rapportèrent ce qu’avait répondu David.
Pour la seconde fois. On pourrait aussi entendre : à deux conditions, dont David doit choisir l’une : une dot convenable, ou cent prépuces.
25 Et Saül dit : Vous parlerez ainsi à David : Le roi ne demande pas d’autre dot que cent prépuces de Philistins, pour tirer vengeance de ses ennemis. Et Saül pensait faire tomber David par les mains des Philistins. 26 Et les serviteurs de Saül rapportèrent ces paroles à David, et David agréa de devenir ainsi gendre du roi. Et le temps fixé n’était pas achevé,
Temps fixé : le temps qui avait été fixé, sans que le fait ait été raconté ; ou bien le temps ordinaire des fiancailles.
27 que David se mit en marche avec ses gens, et tua aux Philistins deux cents hommes ; et David apporta leurs prépuces et les remit au complet au roi, pour devenir le gendre du roi ; et Saül lui donna sa fille Mical pour femme.
Deux cents : le double de ce qui lui avait été demandé.
28 Et Saül vit et comprit que l’Éternel était avec David, et Mical, fille de Saül, l’aimait.
Ce que Saül avait pensé en mal, tourne en bien à David et devient en même temps la cause d’un endurcissement croissant pour Saül.
29 Et Saül continua à craindre David encore davantage, et Saül fut hostile à David toute sa vie. 30 Et les chefs des Philistins faisaient des campagnes, et à chaque fois David était de tous les officiers de Saül le plus heureux, et son nom devint très célèbre.
Faisaient des campagnes : pour se venger de l’outrage que David leur avait infligé, en la personne de Goliath.