1 Et on vint dire à David : Voici, les Philistins ont attaqué Kéila et ils pillent les aires.
David à Kéila et dans les déserts de Ziph et de Maon
Kéila : ville de Juda ; voir Josué 15.1, note. Il existe aujourd’hui un village en ruine, nommé Kurbeth-Kîla, à 11 km à l’est de Beth-Djibrin ou Eleuthéropolis. C’est une des clefs du plateau de Juda du côté de l’ouest. Dans les environs se trouvent de grandes étendues de champs de blé (aires).
2 Et David consulta l’Éternel en disant : Irai-je et battrai-je ces Philistins ? Et l’Éternel dit à David : Va, tu battras les Philistins et tu délivreras Kéila.
Consulta l’Éternel. Il n’est pas dit par quel moyen. Ce pouvait être par l’intermédiaire de Gad, si ce prophète était avec lui, ou bien aussi par l’Urim et le Thummim. Dans ce second cas il faudrait admettre une légère inexactitude au verset 6, où il est dit qu’Abiathar ne vint rejoindre David qu’à Kéila.
Même dans sa position de fugitif, David se sent appelé à défendre le peuple de Dieu.
3 Et les hommes de David lui dirent : Voici, nous-mêmes ici en Juda sommes dans la crainte ; irions-nous bien à Kéila contre les troupes rangées des Philistins ? 4 Et David consulta encore l’Éternel, et l’Éternel lui répondit et dit : Lève-toi, descends à Kéila, car je livre les Philistins entre tes mains.
David tient compte de l’opposition de ses gens et, pour dissiper leurs doutes, consulte une seconde fois.
5 Et David alla avec ses hommes à Kéila et il attaqua les Philistins ; et il emmena leurs troupeaux, et leur fit éprouver une grande défaite ; et David délivra les habitants de Kéila. 6 Et quand Abiathar, fils d’Ahimélec, s’enfuit vers David à Kéila, l’éphod était tombé entre ses mains.
Voir au verset 2.
7 Et on fit savoir à Saül que David était venu à Kéila et Saül dit : Dieu l’a rejeté [et livré] entre mes mains, car il est venu s’enfermer dans une ville à portes et barres. 8 Et Saül convoqua tout le peuple pour la guerre, afin de descendre à Kéila et d’assiéger David et ses hommes. 9 Et David sut que c’était à lui que Saül en voulait, et il dit à Abiathar le sacrificateur : Apporte l’éphod ! 10 Et David dit : Éternel, Dieu d’Israël, ton serviteur a appris que Saül cherche à entrer à Kéila, pour détruire la ville à cause de moi. 11 Les hommes de Kéila me livreront-ils en sa main ? Saül descendra-t-il, comme ton serviteur l’a entendu dire ? Éternel, Dieu d’Israël, déclare-le, je te prie, à ton serviteur ! Et l’Éternel dit : Il descendra.
Saül descendra-t-il ? pour : Et, avant tout, Saül descendra-t-il ?
12 Et David dit : Les hommes de Kéila me livreront-ils, moi et mes hommes, entre les mains de Saül ? Et l’Éternel dit : Ils [vous] livreront. 13 Et David se leva avec ses gens, environ six cents hommes, et ils sortirent de Kéila, et allaient et venaient à l’aventure. Et on fit savoir à Saül que David s’était échappé de Kéila, et il renonça à cette expédition. 14 Et David demeura au désert, dans des lieux forts, et il resta dans la montagne du désert de Ziph ; et Saül le cherchait continuellement, et Dieu ne le livra pas entre ses mains.
Ziph : voir Josué 15.55, note. Harper parle d’une colline nommée Tell-Ziph, à une journée de marche de Kéila, dans la direction de En-Guédi. La contrée est désolée, déchirée, abondante en grottes, presque sans végétation et parcourue par des troupes d’ibex (bouquetins) et des vols de perdrix.
15 Et David vit que Saül s’était mis en campagne pour chercher sa vie, et il resta dans le désert de Ziph, dans la forêt. 16 Et Jonathan, fils de Saül, se leva et vint vers David dans la forêt ; et il fortifia sa main en Dieu. 17 Et il lui dit : Ne crains pas, car la main de Saül mon père ne t’atteindra pas toi, tu régneras sur Israël, et moi je serai le second après toi ; et Saül mon père le sait bien aussi.
Le second après toi. Évidemment il suppose son père mort.
18 Et ils firent tous deux alliance devant l’Éternel, et David resta dans la forêt, et Jonathan s’en alla dans sa maison.
Ce fut leur dernière entrevue. Jonathan craint que le courage de David, dans ces circonstances difficiles, ne vienne à lui manquer.
19 Et les Ziphiens montèrent vers Saül à Guibéa et dirent : David ne se tient-il pas caché parmi nous dans des lieux forts, dans la forêt, sur la colline de Hakila qui est au midi de la lande ?
Les Ziphiens. Peut-être la présence de cette troupe de gens sans asile les inquiétait-elle.
Hakila, nom inconnu ; mais on signale dans cette contrée une colline qui domine tous les environs.
Au midi de la lande. Nous trouvons ici le mot de jéschimôn, qui désigne le désert décidément non cultivable, tandis que le mot ordinaire de midbar désigne simplement le sol non cultivé et servant de pâturage.
20 Et maintenant, puisque c’est tout le désir de ton âme, ô roi, de descendre, descends, et à nous de le livrer entre les mains du roi. 21 Et Saül dit : Soyez bénis par l’Éternel, de ce que vous avez eu pitié de moi ! 22 Allez donc, informez-vous encore mieux, et sachez et voyez le lieu où il se trouve, où il pose son pied, qui l’a vu là ; car on m’a dit qu’il est très rusé. 23 Et voyez et sachez toutes les retraites où il se cache ; et vous reviendrez vers moi pour me donner des informations sûres, et j’irai avec vous ; et s’il est dans le pays, je le découvrirai parmi tous les milliers de Juda. 24 Et ils se levèrent et allèrent à Ziph avant Saül ; et David et ses hommes étaient au désert de Maon, dans la plaine au midi de la lande.
Maon : voir Josué 15.55, note.
25 Et Saül partit avec ses hommes à la recherche [de David] ; et on en informa David, qui descendit du rocher et resta dans le désert de Maon ; et Saül l’apprit et poursuivit David dans le désert de Maon.
Du rocher : voir verset 19. David, craignant que Saül ne l’enferme sur cette colline, prévient ce danger en prenant le large.
26 Et Saül marchait d’un côté de la montagne, et David, avec ses hommes, de l’autre côté de la montagne ; et comme David se hâtait pour échapper à Saül et que Saül et ses hommes cernaient David et ses hommes pour s’emparer d’eux, 27 un messager arriva vers Saül en disant : Hâte-toi de venir, car les Philistins ont fait invasion dans le pays.
Encore cette fois David est providentiellement délivré ; comparez avec ce récit le Psaume 54.
28 Et Saül revint de la poursuite de David, et marcha à la rencontre des Philistins. C’est pourquoi l’on nomma ce lieu : Rocher d’évasion.