Verset à verset Double colonne
1 En ce temps-là Abija, fils de Jéroboam, fut malade.Jéroboam s’obstinant dans son endurcissement, Dieu le frappe dans sa famille, et, à l’occasion de cette épreuve, le prophète Ahija lui fait annoncer non seulement l’anéantissement de sa maison, mais encore la captivité de son peuple dans le pays situé au-delà de l’Euphrate. Cetle prédiction d’Ahija est en quelque sorte le type original de toutes les prophéties subséquentes, relatives aux rois et au peuple des dix tribus.
En ce temps-là : peu de temps après.
Abija, fils de Jéroboam : son fils aîné et son héritier, jeune homme de grande espérance (verset 13).
Déguise-toi. Il redoute avec raison une réponse défavorable d’Ahija, dont il n’avait pas respecté les recommandations (1 Rois 11.38) et veut essayer de tromper sur son identité le vieux prophète aveugle.
Dix pains, des gâteaux et une cruche de miel. Elle devait, selon l’usage, offrir au prophète quelques présents (1 Samuel 9.8). Afin de se faire passer pour une pauvre femme du peuple, elle doit préparer un présent extrêmement simple.
Ses yeux étaient fixes : paralysés (1 Samuel 3.2).
Telle et telle chose : formule abrégée résumant la prédiction qui va suivre (versets 6 à 16), pour ne pas la dire deux fois.
Que tu as fait le mal plus que tous ceux… Aucun des prédécesseurs de Jéroboam, rois ou juges, n’avait, par ambition personnelle, érigé un culte illégal en lui donnant le caractère d’une institution officielle et nationale.
Que tu es allé te faire d’autres dieux. Alors même que le culte des veaux d’or était censé s’adresser à l’Éternel, ce culte n’en était pas moins le premier degré de l’idolâtrie, lequel devait inévitablement prendre un caractère toujours plus grave.
Tout mâle, littéralement : tous ceux qui urinent contre la muraille ; tous les mâles de la maison de Jéroboam ; comparez 1 Samuel 25.22.
Mineur ou majeur, littéralement : tant ce qui est renfermé que ce qui est relâché ; locution proverbiale dont le sens est sans doute : aussi bien les enfants que l’on garde à la maison que les adultes qui sont émancipés. On a entendu aussi : esclaves ou libres (Deutéronome 32.36).
Le mépris pour Dieu (verset 9) trouvera son châtiment correspondant, en vertu du principe 1 Samuel 2.30. La privation de sépulture était envisagée comme un signe de la malédiction divine (Deutéronome 28.26).
Les chiens le mangeront. En Orient, les chiens errants circulent dans les rues et se nourrissent des ordures et même des cadavres.
La mort immédiate de ce fils sera le gage et le commencement de l’accomplissement de la prophétie d’Ahija.
Tout Israël mènera deuil ; particulièrement en raison des belles qualités de l’enfant ou du jeune homme, déjà connues.
Celui-ci seul… Jéroboam lui-même mourut naturellement et fut enterré (verset 20).
L’explication la plus simple de ce passage obscur est celle-ci : L’Éternel suscitera sur Israël un roi qui, en ce jour-là , retranchera la maison de Jéroboam. Mais que dis-je : dans ce jour-là ? Déjà maintenant le vengeur est là !
Le peuple aussi, qui s’est rendu complice des péchés du roi, aura son châtiment et il sera terrible.
Comme le roseau agité ; image de l’instabilité politique et sociale de ce petit État.
Il les dispersera… : prévision de la captivité assyrienne, 2 Rois 15.29 ; 2 Rois 18.11 ; comparez déjà Deutéronome 29.28.
Des aschères : troncs d’arbres représentant la divinité phénicienne Astarté.
Thirtsa. Jéroboam avait transporté sa résidence dans cette ville, située dans une riante contrée, non loin de Sichem (comparez Josué 12.24 ; Cantique 6.4).
Dans le livre des Annales… : voir 1 Rois 11.41, note.
Vingt-deux ans ; de 975 à 953 avant Jésus-Christ, selon la chronologie indiquée dans les Prophètes (Bible annotée) ; mais de nouvelles découvertes devront peut-être modifier ces dates, ainsi que celles de la suite des rois d’Israël et de Juda.
Et il s’endormit avec ses pères : à la suite d’une maladie soudaine qui le frappa après la guerre malheureuse qu’il soutint contre Abijam, roi de Juda (2 Chroniques 13.20).
Roboam, en Juda (975-957).
Ce morceau reprend le récit interrompu du règne de Roboam (1 Rois 12.1-24), en le complétant par quelques détails (voir 2 Chroniques chapitres 11 et 12).
Agé de quarante-et-un an. Roboam était donc déjà né au moment de l’avènement de son père, car Salomon a régné quarante ans (1 Rois 11.42).
La ville que l’Éternel avait choisie…, en opposition aux capitales successives du royaume des dix-tribus (Sichem, Thirtsa, Samarie).
Le nom de sa mère était Naama, une Ammonite (verset 31). La mère de chacun des rois de Juda est toujours mentionnée, à cause de l’autorité dont jouissait la reine-mère et de l’influence qu’elle exerçait sur le roi et le gouvernement (1 Rois 15.2 ; 1 Rois 15.13 ; 1 Rois 22.42, etc.)
Et Juda fit ce qui était mal… Il résulte de 2 Chroniques 11.17 que Roboam et son peuple demeurèrent fidèles à l’Éternel pendant trois années. Le texte donne à penser que le mal partit du peuple plutôt que du roi.
Ils le provoquèrent à jalousie. La relation de Dieu avec son peuple est souvent présentée sous l’image de l’union conjugale.
Eux aussi… : aussi bien que les Israélites des dix tribus.
Des statues ; des colonnes, des pierres taillées représentant la divinité masculine des Cananéens (Baal), tandis que les aschères, simples troncs d’arbre, représentaient la divinité féminine. Le culte de l’Éternel n’en continuait pas moins à être célébré dans le temple avec une grande pompe par le roi lui-même (verset 28).
Sur toute colline élevée et sous tout arbre vert : Deutéronome 12.2, note.
Des prostitués. Le mot signifie proprement : consacrés ; genre de prostitution plus odieux encore que celui pratiqué par les femmes en l’honneur de la déesse (Deutéronome 23.17).
Les mots : dans le pays, indiquent que c’étaient des étrangers, Cananéens ou Phéniciens (et non des Israélites), qui, pour exercer ce métier, étaient venus s’établir dans le pays.
Le châtiment ne tarde pas à suivre le crime. Sur l’invasion de Sisak, comparez 2 Chroniques 12.2. Peut-être le roi d’Égypte entreprit-il cette campagne contre Juda à l’instigation de Jéroboam, qui avait été son protégé et qui, d’après la tradition, était même devenu son gendre.
Sisak ou Shéshonk : voir 1 Rois 11.40. Cette expédition de Sisak en Judée est confirmée par un monument découvert à Karnak, dans la Haute-Égypte, sur lequel ce roi avait fait graver le nom des cent trente-trois villes de Palestine conquises par lui (on y voit même le portrait d’un roi vaincu qui doit être celui de Roboam).
Les boucliers d’or : Comparez 1 Rois 10.16. Cette expédition fut surtout une campagne de pillage.
Chefs des coureurs : chefs des gardes du corps qui servaient de messagers (2 Rois 11.4).
Dans la chambre des coureurs : non dans la maison du Liban où avaient été déposés les boucliers d’or (1 Rois 10.17).
Le livre des Annales des rois de Juda : voir verset 19.
Il y eut toujours guerre… ; non guerre proprement dite, car le récit plus détaillé des Chroniques ne parle d’aucune guerre déclarée, mais mésintelligence habituelle qui se manifestait par des hostilités partielles. Roboam avait bien compris que la rupture était définitive et il ne songea pas à reconquérir le royaume dissident (1 Rois 12.24).
Abijam. Les Chroniques l’appellent Abija, autre forme plus ordinaire du même nom.