Verset à verset Double colonne
Élie disparaît de la scène pour un temps, tandis qu’Achab et son peuple sont absorbés par les soins de la guerre avec les Syriens. Grâce à la présence des sept mille, l’assistance divine n’est point entièrement retirée à Israël ; Dieu délivre miraculeusement son peuple.
Ben-Hadad. Ce roi était probablement le fils de celui dont il a été parlé 1 Rois 15.18 (voir note). Il est mentionné dans les inscriptions assyriennes de Salmanazar II sous le nom de Dad-Idri, de Damas et en même temps comme allié d’Achab, d’Israël, du roi de Hamath et de dix autres rois du pays des Héthiens (voir la notice à la fin du chapitre 22). En effet, notre Ben-Hadad fit plus tard alliance avec Achab (verset 34).
Trente-deux rois : les chefs de certains districts, qui étaient vassaux du roi de Damas et lui payaient tribut. C’est à cette condition de vassal qu’il voulait réduire aussi le roi d’Israël.
Pour éviter à Samarie les horreurs d’un long siège et d’une prise d’assaut, Achab se résigne à cette exigence ; la ville ne renfermait pas plus de 7000 défenseurs valides (verset 15).
Ben-Hadad, enhardi par la timidité d’Achab, augmente ses prétentions : il entend, avant de retourner à Damas, pouvoir s’emparer de tout ce qu’il y a de précieux dans le palais d’Achab et dans les maisons de ses principaux serviteurs. Ce sera son indemnité de guerre.
Les Anciens du pays. Ils s’étaient réfugiés dans la ville avec leurs trésors devant l’invasion syrienne et assistaient le roi comme assemblée nationale.
Je ne lui ai rien refusé : Je n’ai pas été opiniâtre, j’ai concédé tout ce que je pouvais, jusqu’à mon indépendance ; dois-je aller plus loin et me remettre entièrement avec vous à la merci du vainqueur ?
La poussière de Samarie… : Mes troupes sont si nombreuses que la poussière de ta capitale réduite en cendres ne suffira pas pour remplir la main de chacun de mes hommes.
On ne doit pas se glorifier de la victoire avant la bataille.
Dans les tentes. Le mot indique des cabanes de branchages et de verdure.
Un prophète : sans doute l’un de ceux auxquels Abdias avait sauvé la vie (1 Rois 18.13).
Par les valets des chefs de provinces. Chaque district du royaume avait son chef, en quelque sorte son préfet et chacun de ces chefs avait une troupe d’élite sous ses ordres ; ils étaient maintenant tous réunis dans la capitale assiégée. Sous Salomon déjà nous avons vu (1 Rois 4.12) une semblable division du pays en provinces, qui ne tenait pas compte de la division en tribus.
Toi ! Ce mot ne signifie pas qu’Achab doive sortir lui-même à leur tête (verset 21), mais que c’est Israël qui doit attaquer le premier.
Ces sept mille n’ont rien de commun avec ceux de 1 Rois 19.18. Le nombre est ici purement historique.
Et ils sortirent, comme avant-garde.
La troupe qui les suivait : une partie des sept mille.
Et le roi d’Israël sortit : avec le reste des troupes jusqu’alors chargées de garder la ville
Les chevaux et les chars. On n’avait pas eu le temps d’atteler tous les chariots.
La sécurité orgueilleuse suit souvent une victoire inespérée. Le prophète, qui a promis celle-ci, cherche à prévenir celle-là . Achab doit se rappeler que le secours divin continue à lui être indispensable.
Des dieux de montagnes. La contrée où se trouve la ville de Samarie est très montagneuse et les sanctuaires israélites étaient en général des hauts-lieux.
Toi, fais-ceci. Une seconde précaution à prendre immédiatement : ôter le commandement des troupes aux rois vassaux qui se sont montrés lâches, pour le donner à des capitaines syriens.
Avec cela il suffira du même nombre de troupes pour obtenir un tout autre résultat.
Aphek (forteresse) est un nom porté par plusieurs villes. Ici il s’agit de celle mentionnée Josué 12.8 et 1 Samuel 29.1, près de Jizréel.
Comme deux petits troupeaux… Les Israélites étaient divisés en deux troupes si petites qu’on les remarquait à peine sur le versant de la montagne.
Ils apprendront que le Dieu d’Israël est celui de toute la terre, l’unique.
Vingt-sept mille. Ce chiffre invraisemblable est probablement dû à une erreur de copiste. Nous ignorons la cause de la chute de cette muraille.
La chambre la plus reculée : le texte ne dit pas dans quelle maison.
Sacs, cordes ; signes de la reddition. Quelque cruels que se soient souvent montrés les souverains Israélites, il y avait pourtant entre eux et les rois voisins une différence généralement sentie. La foi en un Dieu tel que le leur et le sentiment de leur responsabilité devant lui, leur imposait une certaine modération.
Même péché que Saül (1 Samuel 15.9). Cette conduite ne venait pas d’un mouvement de charité, mais d’un principe de vanité. Il voulait se montrer à son peuple en roi, avec un roi à ses côtés.
Il est mon frère. C’était dire non seulement qu’il lui accorderait la vie, mais qu’il le traiterait en roi, son égal. Il oublie le mépris de l’Éternel et la haine du peuple que Ben-Hadad avait constamment montrés.
Les serviteurs de Ben-Hadad relèvent avec empressement ce terme, comme pour voir s’ils l’ont bien compris. Achab le leur confirme par un ordre qui est une promesse.
Les villes que mon père a prises à ton père… : le père de Ben-Hadad, à Omri, père d’Achab. Ce fait n’est pas mentionné dans le récit de la vie d’Omri.
Des rues à Damas : des bazars israélites à Damas, comme les Syriens avaient obtenu d’établir leurs bazars à Samarie.
Et le laissa aller : celui qui avait fait tant de mal à Israël et déshonoré son Dieu ! Ce n’était pas un ennemi personnel qu’Achab épargnait ; c’était l’ennemi acharné de son peuple. Il y avait là de sa part un manque de dignité théocratique qui devait être sévèrement blâmé par l’un de ces mêmes prophètes dont un autre avait encouragé et soutenu le roi dans l’épreuve.
Un d’entre les fils… : l’un des membres d’une des communautés prophétiques (voir 1 Samuel 10.5, note).
Frappe-moi : afin que je ressemble à un blessé se sauvant du champ de bataille. L’autre refusa… Ce refus était coupable parce qu’il aurait dû comprendre que, ce service lui étant demandé par un prophète, cette prière provenait de l’Éternel. Il paiera de sa vie sa fausse charité.
Un autre homme : un homme ordinaire, qui, quoique non prophète, comprend mieux le caractère exceptionnel de la demande qui lui est faite.
Sur le chemin du roi : afin que la répréhension qu’il a en vue, ait lieu publiquement, en plein triomphe du roi pécheur !
Était au milieu du combat. C’est ce que devait servir à prouver la blessure qu’il portait ; elle était peut-être aussi destinée à rappeler à Achab les sanglantes blessures que lui et son peuple avaient reçues des mains de celui qu’il épargnait si légèrement, Le prophète emploie ici avec le roi la même méthode que Nathan avec David, afin de l’amener à prononcer lui-même la condamnation qui doit le frapper.
Un talent d’argent : environ 50 kg, ce qui suppose que ce prisonnier était un personnage de haut rang, comme il devait l’être pour représenter, dans cette espèce de parabole, le roi de Syrie.
Roi et peuple sont solidaires ; leur vie et leur bien-être seront le salaire qu’ils devront payer en réparation de la vie de Ben-Hadad qu’ils ont épargnée, tandis que Dieu leur avait livré cet ennemi pour qu’ils missent fin à son pouvoir.
L’homme que j’avais voué à la destruction, littéralement l’homme de mon interdit ; un homme qui, à mes yeux, ne méritait que la mort. Tu seras interdit à sa place, voir Lévitique 27.21, Lévitique 27.28, note.