Ce chapitre nous fait suivre David dans sa retraite et montre combien son retour était urgent.
1 Et lorsque David arriva avec ses hommes à Tsiklag, le troisième jour, il se trouva que les Amalékites s’étaient jetés sur la contrée du Midi et sur Tsiklag ; et ils avaient pris Tsiklag et l’avaient incendiée.
Les Amalékites. La défaite de ce peuple par Saül ne l’avait pas anéanti ; une partie de la tribu avait échappé, en s’enfuyant dans le désert.
2 Et ils s’étaient emparés des femmes et de ceux qui s’y trouvaient, petits et grands, sans faire mourir personne, et ils les avaient emmenés et s’en retournaient. 3 Et quand David et ses hommes arrivèrent à la ville, voici elle était brûlée, et leurs femmes et leurs fils et leurs filles avaient été emmenés captifs. 4 Et David et la troupe qui était avec lui élevèrent leurs voix et pleurèrent, jusqu’à ce qu’il n’y eut plus en eux de force pour pleurer. 5 Et les deux femmes de David avaient été emmenées captives, Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, femme de Nabal, du Carmel. 6 Et David fut en grande détresse, car la troupe partait de le lapider, parce qu’ils avaient tous l’âme pleine d’amertume, chacun au sujet de ses fils et de ses filles ; et David se fortifia en l’Éternel son Dieu.
Les gens de David lui reprochaient sans doute d’avoir marché avec Akis ou du moins de n’avoir pas laissé une garnison pour garder Tsiklag.
Se fortifia en l’Éternel : par la prière de la foi. Précédemment, dans une position aussi fâcheuse, Jonathan l’avait fortifié en Dieu (chapitre 23) ; maintenant, dans son isolement, il se fortifie lui-même.
Son Dieu : celui dont le secours lui est assuré en vertu de ses promesses.
7 Et David dit à Abiathar, le sacrificateur, fils d’Ahimélec : Je te prie, apporte-moi l’éphod ! Et Abiathar apporta l’éphod à David.
L’éphod : voir 1 Samuel 23.6.
8 Et David consulta l’Éternel, disant : Poursuivrai-je cette bande ? L’atteindrai-je ? Et il répondit : Poursuis, car tu atteindras certainement et tu recouvreras. 9 Et David partit avec les six cents hommes qui étaient avec lui, et ils arrivèrent au torrent de Bésor ; et les traînards s’arrêtèrent là.
Bésor : probablement le Wadi Schériah, qui se jette dans la Méditerranée au sud de Gaza.
10 Et David continua la poursuite avec quatre cents hommes ; car deux cents hommes s’étaient arrêtés, étant trop fatigués pour passer le torrent de Bésor. 11 Et ils trouvèrent dans la campagne un homme égyptien, et l’amenèrent à David ; et ils lui donnèrent du pain, et il mangea, et ils lui donnèrent de l’eau. 12 Et ils lui donnèrent un morceau d’un gâteau de figues et deux gâteaux de raisins secs ; et il en mangea et revint à lui, car il n’avait ni mangé ni bu pendant trois jours et trois nuits. 13 Et David lui dit : À qui es-tu et d’où es-tu ? Et il dit : Je suis un garçon égyptien, esclave d’un Amalékite ; mon maître m’a abandonné parce que je suis malade depuis trois jours. 14 Et nous avons fait une incursion dans le midi des Kéréthiens, et sur le territoire de Juda et au midi de Caleb, et nous avons incendié Tsiklag.
Kéréthiens (probablement, Crétois) ; ce sont les Philistins du midi (Ézéchiel 25.16 ; Sophonie 2.5).
15 Et David lui dit : Me ferais-tu descendre vers cette bande ? Et il dit : Jure-moi par Dieu que tu ne me tueras pas et que tu ne me livreras pas à mon maître, et je te ferai descendre vers cette bande. 16 Et il le fit descendre ; et voici, ils étaient répandus sur la face de tout le pays, mangeant, buvant et dansant, à cause de tout le grand butin qu’ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda. 17 Et David les battit depuis l’aube du jour jusqu’au soir du lendemain, et aucun d’eux n’échappa, excepté quatre cents jeunes gens qui montèrent sur des chameaux et s’enfuirent. 18 Et David recouvra tout ce que les Amalékites avaient pris ; David délivra aussi ses deux femmes. 19 Il ne leur manqua personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni aucune partie du butin, ni rien de ce qu’on leur avait enlevé ; David ramena tout. 20 Et David prit tout le menu et le gros bétail. Ils se mirent en route en tête de ce troupeau, et ils disaient : C’est ici le butin de David.
Le butin de David : en d’autres termes : sa propriété et celle des siens. Ils réclament pour David et pour ceux qui l’ont accompagné jusqu’au bout le plein droit de propriété sur tous les troupeaux, non seulement sur ceux qui avaient appartenu aux Amalékites, mais aussi sur ceux des Israélites que les Amalékites avaient emmenés de Tsiklag ; ils estiment que ces derniers avaient cessé d’appartenir à leurs anciens propriétaires par le fait qu’ils étaient tombés au pouvoir des Amalékites. La conséquence pratique de cette parole était donc qu’on ne rendrait rien aux deux cents qui s’étaient arrêtés au Bésor de tout ce qui leur avait appartenu. Probablement ces deux cents venaient en ce moment tout joyeux au-devant de David et ce cri malveillant est à leur adresse.
21 Et David revint vers les deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qu’on avait laissés au torrent de Bésor. Et ils s’avancèrent à la rencontre de David et de la troupe qui était avec lui ; et David s’approcha d’eux et les salua.
David au contraire agit avec équité envers eux. Il ne veut pas laisser la dissension se mettre dans sa petite troupe.
22 Et tous les hommes méchants et pervers d’entre les hommes qui étaient allés avec David dirent : Puisqu’ils ne sont pas venus avec nous, on ne leur donnera rien du butin que nous avons repris, sinon à chacun sa femme et ses fils ; qu’ils les emmènent et qu’ils s’en aillent.
Les plus mauvais d’entre les quatre cents réclament avec insistance.
23 Et David dit : N’agissez point ainsi, mes frères, avec ce que l’Éternel nous a donné : il nous a gardé, et il a livré entre nos mains la bande qui était venue contre nous. 24 Et qui vous écouterait dans cette affaire ? Car telle la part de celui qui est descendu au combat, telle doit être aussi la part de celui qui est resté au bagage ; ils partageront ensemble.
Resté au bagage. Ce n’était pas précisément la raison pour laquelle les deux cents étaient restés en arrière, mais David trouve bon de présenter la chose sous ce jour et peut-être le fait était-il réel dans une certaine mesure.
25 Il en fut ainsi dès ce jour et dans la suite, et c’est devenu loi et règle en Israël jusqu’à ce jour. 26 Et David arriva à Tsiklag, et il envoya une partie du butin aux Anciens de Juda, ses amis, en disant : Voici un présent pour vous, du butin des ennemis de l’Éternel.
Du butin : non sur ce qu’il avait recouvré du butin israélite emporté de Tsiklag, mais sur ce qui avait appartenu aux Amalékites.
Ses amis : tous ceux qui lui avaient rendu quelque service dans le temps où il était poursuivi par Saül.
27 [Il l’envoya] à ceux de Béthel, à ceux de Ramoth du midi, à ceux de Jatthir,
Béthel : non pas la ville de ce nom bien connue en Benjamin, mais probablement une ville des Siméonites. Voir Josué 15.30, note. La tribu de Siméon était si étroitement liée à celle de Juda que l’indication du verset 26 : Anciens de Juda, se justifie même en admettant dans notre liste une ville siméonite. Voir Josué 19.1-9, note.
Ramoth du midi : dans Josué 19.8, Ramath du midi.
Jatthir : Josué 15.48.
28 à ceux d’Aroër, à ceux de Siphmoth, à ceux d’Esthémoa,
Aroër : 1 Chroniques 11.44.
Siphmoth : voir peut-être 1 Chroniques 27.27.
Esthémoa, dans Josué 15.50, Esthémo.
29 à ceux de Racal, à ceux des villes des Jérahméélites, à ceux des villes des Kéniens,
Racal : inconnue.
Sur les Jérahméélites et les Kéniens, voir 1 Samuel 27.10, note.
30 à ceux de Horma, à ceux de Cor-Asan, à ceux d’Athac,
Horma : Josué 15.30.
Cor-Asan, probablement identique avec Asan, Josué 15.42.
Athac : inconnue, à moins qu’on n’y voie une autre forme de Ether, Josué 15.42.
31 à ceux d’Hébron et dans tous les lieux où David et ses gens avaient passé.