Verset à verset Double colonne
1 Ceux donc de Kirjath-Jéarim vinrent et firent monter l’arche de l’Éternel et la mirent dans la maison d’Abinadab au coteau, et ils consacrèrent Éléazar, son fils, pour garder l’arche de l’Éternel.Abinadab : un homme considéré, peut-être de famille lévitique, puisqu’on consacre un de ses fils pour être le gardien de l’arche.
Un long temps, vingt années. Ce fut un temps de profonde humiliation et de préparation lente par le travail moral qu’exerça Samuel sur le peuple. Il n’y avait proprement plus de sanctuaire depuis que l’arche était séparée du Tabernacle. Les Philistins, quoique momentanément humiliés, restaient maîtres du pays. Le peuple se livrait à des pratiques idolâtres. La seule puissance capable de réagir contre une décadence politique et religieuse si profonde, était la personnalité de Samuel. Aussi l’a-t-on appelé le second fondateur de la théocratie. L’activité prophétique qu’il déploya durant cette période fut le point de départ du prophétisme suivi qui dès ce moment influa si puissamment sur l’histoire d’Israël. Le récit de ce temps est remarquablement bref.
Soupira après l’Éternel. Le réveil spirituel était la condition du relèvement temporel. Le besoin d’indépendance devait être sanctifié par la recherche de l’Éternel lui-même ; comparez 2 Corinthiens 7.10.
Mitspa : ville de Benjamin, aujourd’hui Nébi-Samwil, sur une colline élevée, d’où l’on domine toute la contrée environnante.
Ils puisèrent de l’eau. On a expliqué de bien des manières cette grande libation nationale dont il n’y a pas d’autre exemple. Il nous paraît que, comme le parfum offert sur l’autel était le symbole de la prière du peuple montant à son Dieu, cette eau solennellement répandue est le type de la pénitence et des larmes qu’Israël tout entier verse sur son péché après son long état d’infidélité (Lamentations 2.19).
Et Samuel jugea : présida l’assemblée et termina tous les différends qui pouvaient exister entre les membres du peuple, afin de préparer l’action commune qui allait commencer. Plusieurs voient ici l’indication du commencement de la judicature de Samuel ; mais qu’aurait-il fait pendant les vingt ans précédents, s’il n’avait déjà exercé l’office de juge ?
Samuel joue ici le rôle non seulement de prophète ou de juge, mais de souverain sacrificateur, d’intercesseur reconnu du peuple. Depuis Eli, la sacrificature officielle avait perdu sa dignité aux yeux du peuple.
Agneau de lait, tétant encore, la plus innocente et la plus pure victime que l’on pût choisir. Ce sacrifice est en dehors de toutes les prescriptions légales, comme la situation elle-même, qui était entièrement exceptionnelle, depuis la dissolution du sanctuaire central.
Bethcar : endroit inconnu.
Schen : dent, lieu inconnu ; probablement une pointe de rocher.
Eben-Ezer : la pierre du secours.
Jusqu’ici : jusqu’à ce jour. Cette première délivrance est aux yeux de Samuel le gage d’une délivrance plus complète.
Ne revinrent plus… pendant un certain temps ; et quand ils revinrent plus tard (1 Samuel 9.16 ; 1 Samuel 10.5 ; 1 Samuel 13.6 et suivants), l’Éternel, agissant par Samuel, ne permit pas que leur domination redevint ce qu’elle avait été précédemment. L’état des choses avait changé depuis la victoire d’Ebénézer. L’Écriture emploie souvent des expressions qu’il ne faut pas prendre dans un sens absolu. Comparez 2 Rois 6.23-24 ; Jean 3.32-33.
D’Ékron jusqu’à Gath. Les Philistins rendent aux Israélites les villes qu’ils leur avaient prises entre Ékron au nord et Gath au sud.
Et il y eut paix. Les tribus cananéennes habitant encore le pays d’Israël rentrèrent dans la soumission envers Israël. Comparez ce qui avait été dit Juges 1.34.
Tout le temps de sa vie. Il paraît que, même durant le règne de Saül, Samuel continua à exercer son office de juge, pour les affaires civiles qu’on venait lui soumettre à Rama ou pour lesquelles il parcourait de temps en temps le pays. À mesure qu’il vieillissait, il se faisait seconder dans cette fonction par ses fils.
Il bâtit un autel. On a allégué ce fait pour contester l’antiquité de la loi du Deutéronome à l’égard de l’unité du lieu de culte. Mais par la séparation du Tabernacle et de l’arche de l’alliance, il n’y avait plus en ce moment de sanctuaire proprement dit. Cet état de choses se prolongea jusqu’au règne de David par des raisons que nous ignorons. C’était Rama, où habitait Samuel, qui était alors le lieu de la révélation de l’Éternel, et, en raison de l’autorisation donnée expressément Exode 20.21, cet endroit devenait ainsi un lieu consacré et susceptible de recevoir un autel. Samuel offrait lui-même les sacrifices comme chargé de pouvoirs extraordinaires, dans ce moment où le sacerdoce avait perdu sa position et son autorité par la conduite d’Éli et de ses fils.
Les versets 16 et 17 résument toute la dernière partie de la vie de Samuel ; nous ignorons la durée de cette période, qui, d’après 1 Samuel 8.1, doit avoir été assez longue.