Verset à verset Double colonne
Conduite a observer à l’égard des divers membres de l’Église et spécialement des veuves
Timothée doit traiter les membres de l’Église selon leur âge (1, 2).
Quant aux veuves, il doit honorer celles qui le sont véritablement ; celles qui ont des enfants, doivent recevoir les soins de ces derniers (3, 4).
Caractéristiques de la véritable veuve chrétienne et de celle qui ne l’est pas ; avertissement à cet égard ; celui qui n’a pas soin des siens a renié la foi (8-8).
Quant au registre des veuves dans l’Église, celles-là seules doivent y être inscrites qui, âgées de soixante ans au moins, ont le bon témoignage d’une vie consacrée à la piété et à la charité ; mais il faut refuser celles qui sont plus jeunes, parce qu’il peut arriver que, entraînées par la volupté loin de Christ, elles veuillent se remarier, violer leur engagement et qu’elles tombent ainsi dans l’oisiveté et la mondanité (9-13).
Paul veut donc que les jeunes se marient et deviennent de bonnes mères de famille, afin d’éviter les attaques de l’adversaire auxquelles déjà quelques-unes ont succombé. En tout cas, quiconque a des veuves dans sa famille doit en avoir soin et n’en pas charger l’Église (14-16).
L’intercession pour tous les hommes
Le devoir des Églises est, avant tout d’adresser à Dieu des prières pour tous les hommes, spécialement pour ceux qui les gouvernent, afin qu’ils assurent le bon ordre social (1, 2).
Motifs de ce devoir : Dieu le veut, parce qu’il veut le salut de tous, parce qu’il est le seul Dieu de tous et Jésus-Christ le seul médiateur de tous, qui s’est donné en rançon pour tous (3-6a).
Ce témoignage que Jésus est le Sauveur, a été rendu en son temps ; Paul a été établi pour le rendre parmi les Gentils : de là, l’autorité de son exhortation à la prière pour tous (6 à-8).
Ces conseils n’exigent aucune explication. Ils renferment en quelques lignes tout un traité de « prudence pastorale ».
Il est impossible de n’y pas admirer cette « sagesse qui est d’en haut et qui est pure, pacifique, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits » (Jacques 3.17).
Le mot rendu par un vieillard est le même que celui d’ancien, d’où quelques interprètes ont conclu qu’il s’agissait d’un homme revêtu de cette charge. L’ensemble de ces versets (1 Timothée 5.1-3) prouve le contraire.
Pour comprendre ces mots, il faut d’abord jeter un regard su l’ensemble de ce passage (1 Timothée 5.3-16).
Nous y apprenons quels soins particuliers les Églises primitives avaient de cette classe de leurs membres qui, de tout temps, a été l’objet d’une profonde compassion : les veuves.
Leur position dans ces temps difficiles pouvait être particulièrement malheureuse et entourée de grands dangers. Aussi voyons-nous que, dès l’origine (Actes 6.1 et suivants), ce fut surtout par égard pour elles que l’Église institua la charge des diacres et plus tard des diaconesse. Les veuves qui voulaient rester telles, s’employaient elles-mêmes au service du Seigneur et elles étaient soutenues par les Églises, qui en tenaient un registre (1 Timothée 5.9) et qui pourvoyaient à leurs besoins.
Mais nous voyons, dans les versets qui suivent, à quels abus cette excellente institution fut bientôt exposée : des veuves qui avaient des enfants ou des parents à leur aise croyaient néanmoins pouvoir rester à la charges de l’Église ; l’apôtre s’oppose formellement à cet abus (1 Timothée 5.4 ; 1 Timothée 5.8-16).
Il y avait en outre des veuves plus jeunes, qui pouvaient contracter un second mariage et qui, admises au nombre des autres veuves, devenaient pour ces dernières et pour toute l’Église une occasion de scandale, par leur légèreté et leur vie désœuvrée (1 Timothée 5.6 ; 1 Timothée 5.11 ; 1 Timothée 5.13 ; 1 Timothée 5.15). Il fallait porter à ces maux un prompt remède et tel est le but de l’apôtre dans les avertissements qui suivent.
Ainsi celles que l’apôtre appelle ici (1 Timothée 5.3 ; 1 Timothée 5.5) véritablement veuves, sont celle qui voulaient rester telles, qui étaient isolées (1 Timothée 5.5), et qui n’avaient personne dans leurs familles à même de les assister. L’apôtre recommande d’honorer de telles veuves, ce qui veut dire de leur témoigner le respect, les égards dus à leur triste position et de les secourir dans leurs besoins (1 Timothée 5.9, note. Comparer Matthieu 15.5).
C’est donc aux enfants ou petits-enfants d’une veuve que Paul ordonne d’exercer avant tout leur piété envers ce membre nécessiteux de leur famille, au lieu de le laisser à la charge de l’Église.
Ce mot de piété doit donc s’entendre dans le sens de piété filiale. Et Paul exprime cette idée d’une manière assez générale pour faire sentir la même obligation à tous les enfants à l’égard de leurs parents (1 Timothée 5.8).
Le sérieux motif que l’apôtre donne de ce devoir, c’est qu’il est agréable à Dieu, conforme au cinquième commandement. Et quand est-ce que des enfants auront rendu à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux, tout ce qu’ils en ont reçu ?
Plusieurs interprètes, Calvin entre autres, appliquent à la veuve ce que Paul dit aux enfants. C’est elle qui est invitée à prendre soin de sa maison. Cela n’est pas impossible au point de vue de la construction grammaticale, mais le contexte n’est point favorable à cette interprétation, puisqu’il parle de ce qui doit être fait pour les veuves.
Il fallait caractériser d’abord celle qui est véritablement veuve (1 Timothée 5.3), afin que Timothée comprît plus clairement ce qui va suivre.
Le nom même de veuve, en grec, signifie celle qui est dépouillée et Paul suppose ici qu’elle l’est doublement en tant qu’elle est demeurée seule, isolée, n’ayant personne dans sa famille qui puisse prendre soin d’elle (1 Timothée 5.4), et ne songeant plus à contracter une autre union.
Après avoir décrit ainsi sa position extérieure, l’apôtre retrace son caractère religieux, sa sainte vie (comparer 1 Timothée 5.10). Telle est la veuve que l’Église devait adopter pour en avoir soin et lui assigner une sphère d’activité.
Une telle veuve est spirituellement morte, étrangère à la sainte vie qui vient de Dieu (Matthieu 8.22 ; Éphésiens 2.1 ; Apocalypse 3.1). Quel contraste ces terribles paroles forment avec le verset qui précède !
Ou qu’un incrédule. Car les infidèles eux-mêmes, mus par les simples sentiments de la nature, ont soin des leurs. Comment donc ceux qui ne le font pas auraient-ils cette foi qui est « opérante par la charité » ? Ces paroles se rapportent au devoir retracé à 1 Timothée 5.4.
Comparer 1 Timothée 5.3, note et voir la note suivante.
Ces mots : avoir été la femme d’un seul mari (comparez 1 Timothée 3.2, note) ne nous paraissent pas signifier qu’il fallût exclure les veuves qui auraient été mariées deux fois, puisque l’apôtre lui-même conseille aux jeunes veuves de se remarier (1 Timothée 5.14) ; ces paroles désignent des femmes qui, divorcées, auraient contracté une autre union du vivant de leur premier mari, ou auraient vécu dans le désordre.
Du reste, les conditions que pose ici l’apôtre prouvent clairement qu’être enregistrée emportait plus que le droit de recevoir des secours de l’Église ; car, en exclure toutes les veuves dont la vie précédente n’aurait pas été irréprochable, même si elles s’étaient ensuite réellement converties ; surtout exclure des assistances toutes les veuves âgées de moins de soixante ans (comparez 1 Timothée 5.11), c’eût été contraire à toutes les inspirations de la charité et c’est à quoi l’apôtre ne pouvait pas penser.
Le rôle des veuves renfermait donc le nom de celles à qui certains services importants étaient confiés dans l’Église, qui remplissaient, pour les personnes de leur sexe, les mêmes fonctions que les diacres et les anciens. L’histoire de l’Église établit, par de nombreux témoignages, qu’il existait de telles charges dès les temps les plus reculés. On comprend que l’on ne pût les confier qu’à des femmes qui avaient, à tous égards, un bon témoignage (1 Timothée 5.10), et que leur âge, leur expérience chrétienne mettaient au-dessus de toutes les tentations du monde et de toutes ses calomnies.
Avec une telle vie pour leur servir de bon témoignage, ces veuves devaient inspirer confiance à tous.
Quelques-unes de ces œuvres de charité, humblement remplies, étaient, dans ces temps-là, d’une valeur toute spéciale. Ainsi exercer l’hospitalité (Romains 12.13, note) ; ainsi encore laver les pieds de ces frères qui en recevaient un vrai soulagement, après de longues marches dans des pays brûlants et n’ayant pour chaussure que de simples sandales ; c’était en Orient une partie essentielle de l’hospitalité et de la charité (comparer Luc 7.44 ; Jean 13.14).
La charité a divers caractères et diverses fonctions selon les divers sujets : zélée pour le règne de Dieu, à l’égard des enfants, par la bonne éducation ; libérale envers les étrangers ; humble envers les fidèles ; secourable envers ceux qui souffrent : toute à tous
Tel est bien le portrait que trace l’apôtre de la véritable veuve chrétienne, appelée à servir Jésus-Christ dans ses disciples.
C’est à tort qu’on a souvent entendu par cette première foi la fidélité de la veuve à la mémoire de son mari mort : car cette pensée serait en contradiction directe avec 1 Timothée 5.14.
Paul veut parler, soit de l’engagement qu’elles avaient pris de se consacrer au service de Christ, engagement qu’elles rompent pour se remarier (1 Timothée 5.11 et 1 Timothée 5.9, note), soit de la foi chrétienne en général (comparer 1 Timothée 5.13 et 1 Timothée 5.15). L’ordre de refuser de telles femmes se rapporte à ce rôle des veuves mentionné à 1 Timothée 5.9.
L’ensemble de ces deux versets prouve que tel en est le sens. En voici la traduction littérale : « Car quand elles sont devenues voluptueuses contre Christ, elles veulent se marier, ayant (en elles-mêmes) le jugement qu’elles ont rejeté la première foi ».
Ce jugement n’est ni celui de Dieu ni celui des hommes, mais celui de leur propre conscience. Il faut écarter ici toute idée d’un vœu qu’elles auraient fait, ou d’un blâme que l’apôtre prononcerait sur un second mariage (1 Timothée 5.14), et concentrer toute la pensée sur le motif qui leur fait préférer le mariage à l’état de veuves chrétiennes et au service de Christ. Le verset 1 Timothée 5.13 expose tout le développement moral de cette faute.
Il y a dans le texte original : « Je veux donc que celles qui sont plus jeunes se marient » ; d’où quelques interprètes ont conclu qu’il s’agissait non des jeunes veuves, mais des jeunes femmes en général. Cela n’est pas admissible.
Dans tout ce qui précède et ce qui suit, l’apôtre ne parle que des veuves ; il vient de les désigner (1 Timothée 5.11) par ces mêmes mots plus jeunes, qu’il reprend ici et n’a pas maintenant la moindre occasion de parler du mariage des jeunes femmes en général.
Du reste, son ordre actuel est en pleine harmonie avec ce qu’il dit ailleurs de la liberté des veuves à l’égard du mariage (1 Corinthiens 7.39). Que si, à Corinthe, il conseillait plutôt aux veuves et même aux jeunes personnes non mariées, de rester dans cet état, ce n’était point une règle permanente qu’il prescrivait, mais il avait égard « à la nécessité présente » (1 Corinthiens 7.26).
En d’autres temps et d’autres lieux, il pouvait donner un avis différent sur un sujet dans lequel le chrétien reste toujours libre et les pressants motifs que Paul voit dans l’état actuel des Églises d’Asie et que cette épître nous fait connaître, justifient abondamment son conseil. Il ne s’agissait de rien moins que de faire cesser dans les Églises un scandale et d’ôter à l’adversaire toute cause de médisance (grec : « d’injures »).
Le verset suivant (1 Timothée 5.15) montre de plus grands dangers encore.
Sont tout à fait déchues de la foi (comparer 1 Timothée 5.12).
Grec : « Si quelque croyant ou croyante a des veuves » (dans sa famille, dans sa parenté), qu’il les assiste (comparer 1 Timothée 5.3, note ; 1 Timothée 5.4, note).
D’importants manuscrits ont simplement : « Si quelque croyante a des veuves… »
Quant aux anciens il faut honorer doublement ceux qui remplissent bien toutes leurs fonctions, car cela est conforme à l’Écriture ; ne recevoir contre eux aucune accusation qui ne soit appuyée par des témoins ; reprendre publiquement ceux qui pèchent. Paul adjure son disciple d’observer fidèlement ces prescriptions (17-21).
Timothée ne doit imposer les mains à personne sans un sérieux examen, car il se rendrait solidaire des péchés de l’ancien indigne ; or il doit se maintenir pur, sans toutefois se livrer à un ascétisme exagéré. Il est des hommes dont le caractère moral, en mal ou en bien, est évident dès l’abord, il en est d’autres chez lesquels il ne se manifeste que plus tard (22-25).
L’apôtre a exposé ci-dessus longuement les qualités requises des anciens ou évêques (1 Timothée 3.1 et suivants). Il n’y revient pas ici ; mais il donne quelques conseils encore sur la manière dont les Églises doivent les honorer et pourvoir à leurs besoins. Ce sujet se présentait tout naturellement à son esprit après ce qu’il venait de dire des veuves qui remplissaient, pour leur sexe, des offices analogues à ceux des anciens (1 Timothée 5.9, note).
Ces paroles nous montrent trois sortes de fonctions confiées aux anciens : présider, par où il faut entendre, soit la direction des assemblées, soit le gouvernement de l’Église en général ; édifier l’Église par la parole, c’est-à-dire par les exhortations, l’exercice du don de prophétie, etc., enfin, l’instruire par l’enseignement proprement dit (Ces deux dernières fonctions sont aussi distinctes d’après d’autres passages, comme Romains 12.7 ; Romains 12.8).
On voit de plus ici que ces divers emplois se trouvaient tantôt réunis dans les mêmes personnes, tantôt séparés : ce qui était tout naturel dans ces premiers temps où les Églises, se recrutant surtout parmi les classes inférieures de la société, ne comptaient pas toujours dans leur sein des fidèles qui eussent les dons nécessaires à la prédication ou à l’enseignement. Un jugement sain, éclairé et sanctifié par l’Évangile pouvait d’ailleurs suffire pour le gouvernement de l’Église, en des hommes du reste peu instruits.
Quoi qu’il en soit, l’apôtre demande avec instance que les Églises apprennent à estimer la fidélité dans l’emploi de tous ces dons, surtout là où ils se trouvaient réunis dans les mêmes anciens.
Mais qu’est-ce que ce double honneur qui est requis pour eux ? Plusieurs interprètes, s’arrêtant uniquement au sens du verset suivant (1 Timothée 5.18), ont traduit ces mots par un double salaire ou honoraire (Ainsi la version de Lausanne).
Sans doute ce sens était dans la pensée de l’apôtre et le mot original peut être rendu ainsi ; il était naturel que des hommes qui donnaient tout leur temps au soin des troupeaux en fussent dédommagés, tandis que d’autres anciens, restant dans leur vocation temporelle, avaient moins besoin d’être soutenus par l’Église. Mais il faut conserver aussi à ces paroles leur sens moral d’estime et de respect, qui n’avait certainement pas moins d’importance aux yeux de l’apôtre (comparer 1 Timothée 5.3, note).
Deutéronome 25.4 ; comparez 1 Corinthiens 9.9, note, où l’apôtre cite ce passage dans le même sens et le même but.
Parole de Jésus-Christ, transmise à Paul par la tradition (Luc 10.7 ; comparez Matthieu 10.10).
Ce qu’exigeait déjà la loi mosaïque (Deutéronome 17.6 ; Deutéronome 19.15 ; comparez Matthieu 18.16 ; 2 Corinthiens 13.1)
Cette sage précaution était ici doublement nécessaire et commandée par cet honneur que Paul demande pour les anciens (1 Timothée 5.17).
Si, après la précaution requise au verset précédent, il y avait une faute évidente à reprocher à un ancien, cette répréhension devait être faite, devant tous les anciens, afin que les autres, les collègues du coupable, reçussent la salutaire impression d’une sainte discipline.
Ce qui précède semble indiquer qu’il s’agit ici des anciens trouvés en faute et que Timothée devait reprendre soit devant l’assemblée, soit plus probablement devant le presbytère.
D’autres exégètes, s’appuyant des prescriptions disciplinaires qui suivent (1 Timothée 5.22 ; 1 Timothée 5.24 ; 1 Timothée 5.25), admettent que cette répréhension est ordonnée en général pour tous ceux qui pèchent et devait se faire en présence de toute l’Église.
Cette solennelle adjuration se rapport à l’ordre renfermé dans les deux derniers versets et qui avait pour objet la discipline de l’Église. On voit quelle importance l’apôtre y attachait.
Les « anges élus » sont les plus élevés des anges, les plus excellentes des créatures célestes, par lesquelles Paul adjure son disciple, pour donner plus de solennité encore à ses paroles (comparer 2 Corinthiens 1.23 ; 2 Corinthiens 11.10).
Imposer les mains à un homme qui n’en serait pas digne par sa foi et par sa vie, pour lui conférer une charge quelconque dans l’Église, c’est participer au péché qu’il commet en acceptant cette charge et se rendre responsable devant Dieu de tout le mal qui en résulterait.
Cette exhortation toute paternelle de Paul à son disciple bien-aimé, ce tendre soin de sa santé, cette sympathie pour des maladies qui mettaient sa vie en danger, ne paraîtront indignes d’un apôtre qu’à ceux qui cherchent des motifs de rabaisser l’autorité de son caractère et de ses lettres.
Loin de parler contre Paul, ce passage est une des mille preuves de l’authenticité de cette épître, car où est le faussaire qui songerait à placer une telle recommandation dans une lettre supposée ?
Cette recommandation est motivée par celle que l’apôtre venait de faire à son disciple : « Conserve-toi pur » ; elle est destinée à y apporter une restriction. La discipline que Timothée doit exercer sur lui-même ne doit pas devenir un ascétisme qui le porterait à se priver de ce qui est nécessaire à sa santé.
Cette remarque sur la manière opposée dont se manifeste chez les hommes leur vrai caractère en mal ou en bien, est relative à la recommandation qu’a faite l’apôtre (1 Timothée 5.22) de n’imposer légèrement les mains à personne et en général à l’exercice de la discipline.
En disant, d’une part, que les péchés des uns et les bonnes œuvres des autres sont manifestes dès l’abord, Paul en conclut qu’il est facile de les juger avant de les recevoir à une charge dans l’Église ou d’exercer à leur égard quelque répréhension ; mais d’autre part, en admettant qu’il en est souvent autrement, que le regard le plus pénétrant peut y être trompé, il atténue la responsabilité qu’il a fait peser sur son disciple ; il craint que celui-ci ne se reproche les infidélités qu’il pourrait découvrir ensuite en des hommes auxquels il aurait imposé les mains, ou qu’il n’ait trop de regrets d’avoir refusé tels autres dont il n’avait pas su découvrir les excellentes qualités. Timothée devait en tout cas conclure de cette remarque qu’il fallait observer longtemps et scrupuleusement avant d’agir.
Le verset 1 Timothée 5.24 doit être rendu littéralement ainsi : « Les péchés de quelques hommes sont très évidents et vont devant en jugement ; mais en d’autres, ils suivent », c’est-à-dire ne sont reconnus qu’après. Ce qui fait penser que ce jugement n’est pas la sentence finale de Dieu sur eux, mais la délibération de l’Église appelée à juger si un homme est propre au ministère qu’il s’agit de lui confier. Cette interprétation convient bien à l’ensemble de la pensée.