Verset à verset Double colonne
1 Élisée avait dit à la femme dont il avait fait revivre le fils : Lève-toi et pars, toi et ta maison, et va séjourner à l’étranger quelque part, car l’Éternel a appelé la famine, et même elle vient sur ce pays pour sept ans.On ne comprend pas, au premier coup d’œil, que, si ce récit est postérieur au châtiment de Guéhazi (2 Rois 5.27), le roi l’ait admis en sa présence. Mais, surtout après la délivrance de Samarie, le roi pouvait être curieux d’entendre le récit de quelques-unes des choses extraordinaires accomplies par Élisée (verset 4) et l’on pouvait au moyen de quelques précautions éviter le danger de contagion. Le Talmud dit que les lépreux pouvaient participer au culte synagogal dans une espèce de cellule établie pour eux dans la salle des cultes ; ils y entraient les premiers et en sortaient les derniers. Nous avons vu Naaman, tout lépreux qu’il était, commander l’armée des Syriens.
Séjourner à l’étranger. Sa richesse lui permettait de se déplacer ainsi avec sa famille.
La famine. Cette famine n’est pas nécessairement la même que celle de 2 Rois 4.38, dont nous ignorons la durée.
Le pays des Philistins : beaucoup plus fertile que celui des montagnes d’Israël.
Son mari, dont il n’est pas parlé, était mort sans doute dans l’intervalle ; en l’absence de cette famille, ses biens patrimoniaux avaient été saisis, soit au nom du fisc, soit par quelque parent se donnant pour héritier.
Et Élisée vint à Damas. Nous ignorons ce qui occasionna ce voyage d’Élisée. Avait-il entendu parler de la maladie de Ben-Hadad et pensait-il que c’était le moment d’exécuter l’ordre que Dieu avait donné à Élie en Sinaï et qui n’avait pas encore reçu son accomplissement (1 Rois 19.15) ? Car d’après ce passage même Élisée devait se considérer comme appelé à achever l’œuvre de son prédécesseur.
Est venu jusqu’ici. L’arrivée d’Élisée à Damas avait fait sensation ; le bruit en était arrivé jusqu’au palais.
Le roi ne voulait pas seulement connaître l’issue de sa maladie ; il espérait aussi obtenir sa guérison par l’intercession d’Élisée, comme le montre le présent considérable dont il accompagne son message.
Alla à sa rencontre : non comme si Élisée était encore en chemin, mais dans le sens d’aller le trouver avant toute démarche d’Élisée pour s’approcher du roi.
Une charge de quarante chameaux. Cette royale caravane arrivant devant la maison où logeait le prophète, devait flatter son orgueil et le disposer à intervenir auprès de son Dieu.
Élisée lui dit… : Tu ne vivras certainement pas. Presque tous les traducteurs et commentateurs entendent au contraire : Tu vivras certainement. On obtient ce sens au moyen d’une leçon qui se trouve en marge des manuscrits et qui, par le changement d’une seule lettre, fait de l’adverbe négatif non le pronom personnel lui, ainsi : Dis-lui : Tu vivras…, au lieu de : Dis : Tu ne vivras pas. Si tel était le sens, la pensée d’Élisée serait : Tu ne mourras pas (de ta maladie), mais tu n’en mourras pas moins certainement par une autre cause. Ces derniers mots seraient pour Hazaël seul ; c’est ce que montrerait le changement de tu en il. Dans notre sens la réponse d’Élisée est simplement négative : Le roi ne se relèvera pas de sa maladie. Il faut admettre qu’au verset 14, pour donner pleine sécurité au roi, Hazaël fait dire au prophète le contraire de ce qu’il a dit.
Israël a eu peu d’adversaires aussi redoutables que Hazaël (2 Rois 10.32 ; 2 Rois 13.3 ; 2 Rois 13.7 ; 2 Rois 13.22).
Genre de meurtre qui pouvait le plus aisément faire croire à une mort naturelle.
Comparez 2 Chroniques 21.1-20.
C’est donc encore sous le règne de Josaphat que Joram est devenu roi, ce qui prouve le fait de la régence de Joram vers la fin de la vie de Josaphat ; voir à 2 Rois 1.17.
Il introduisit en Juda, sous l’influence de sa femme Athalie, fille d’Achab, le culte phénicien de Baal, qu’Achab avait introduit en Israël, sous l’influence de sa femme Jézabel (2 Rois 11.18).
Cette rupture ouverte de l’alliance aurait mérité d’attirer sur la famille de David un jugement de complète destruction, qui fut uniquement conjuré par la promesse faite à David (2 Samuel 7.16 et 1 Rois 11.32-39).
Une lampe : un successeur de sa famille sur son trône ; ce fut ici Joas.
Si Dieu n’a pas détruit, il a pourtant châtié, en mutilant le royaume.
Tsaïr : localité inconnue.
Cette guerre de Joram contre Édom fut motivée par la révolte de ce dernier (2 Chroniques 21.1-8). Joram paraît avoir été cerné par les Édomites et n’avoir échappé qu’en faisant de nuit une trouée à travers les ennemis. Mais ce ne fut pas une victoire ; il ne réussit qu’à ramener son armée saine et sauve ; sa tentative de replacer Édom sous son pouvoir échoua.
Jusqu’à ce jour : jusqu’à la composition de l’écrit dans lequel puise l’auteur de notre livre. Cet écrit doit dater d’une époque très ancienne, puisque déjà sous Amatsia et Ozias les Édomites furent de nouveau assujétis à Juda (2 Rois 14.7, 22).
Libna : ville de Juda sur les confins de la Philistie. Cette défection coïncida probablement avec la grande invasion de Juda par les Philistins et les Arabes (2 Chroniques 21.16-17).
Sur la mort horrible de Joram, comparez 2 Chroniques 21.18-19.
Comparez 2 Chroniques 22.1-17.
Achazia est nommé, 2 Chroniques 21.17, Joachaz ; c’est le même nom : l’Éternel soutient, à cette différence près que le nom de l’Éternel est ici suffixe et là préfixe.
C’était le seul des fils de Joram qui n’eût pas été emporté par l’invasion des Philistins et des Arabes. On est étonné de retrouver dans ce nom, aussi bien que dans ceux de Joram et de Joas, le nom de Jéhova. Était-ce un effet de l’usage, une concession à la religion ancienne, ou le nom de Jéhova désignait-il parfois la divinité en général ?
Athalie, fille d’Omri : en réalité fille d’Achab (verset 18), petite-fille d’Omri. Fille signifie ici descendante. Omri est toujours mentionné comme le chef et fondateur de la dynastie. C’était à lui que remontait l’introduction en Israël de l’idolâtrie sidonienne par le mariage de son fils Achab avec Jézabel.
Comparez 2 Chroniques 22.3, qui montre la funeste influence qu’Athalie exerça sur son fils.
À Ramoth de Galaad ; pour la défendre ; elle devait avoir été rendue précédemment à Israël.
Jizréel ; résidence royale plus rapprochée et plus facile à atteindre que Samarie.
Était malade : on peut supposer que sa blessure s’était envenimée.
Descendit ; de Ramoth, où il était resté à l’armée.