Verset à verset Double colonne
1 Et il se trouvait là un homme pervers nommé Séba, fils de Bicri, Benjamite ; et il sonna de la trompette et dit : Nous n’avons point de part à David, et rien de commun avec le fils d’Isaï. Chacun à sa tente, Israël !Cette scène se passa sans doute à Guilgal (verset 2). Le personnage de Séba est inconnu ; il occupait certainement une position influente en Israël.
Chacun à sa tente, c’est-à-dire chez soi, en abandonnant David.
Benjamite. C’est en Benjamin, la tribu de Saül, que se trouvait toujours l’esprit de révolte contre David (Abner ; Siméi).
Comparez 2 Samuel 16.21 et suivants.
La commission que David donne ici à Amasa n’était pas encore son élévation effective au commandement de l’armée (2 Samuel 19.13) ; elle n’en était que l’acheminement. Cette commission n’ayant pu s’exécuter aussi promptement que l’espérait David, il envoie le corps des troupes permanentes qui se trouvait à Jérusalem, les hommes de Joab, avec sa propre garde-du-corps et l’élite des vaillants hommes (probablement ceux dont il est parlé 1 Rois 1.8 et 1 Chroniques 11.11), contre Séba, avant que celui-ci se soit rendu maître de quelques places fortes propres à servir de point d’appui à la révolte. D’après le verset 6, David confia le commandement de cette troupe à Abisaï ; son ressentiment contre Joab étant encore trop vif pourqu’il pût se résoudre à recourir à lui. Mais Joab n’en accompagne pas moins l’expédition et en prend de plus en plus la direction.
À Gabaon. Amasa revenait du nord il ne s’était pas contenté de convoquer les milices de Juda. Joab, jaloux d’Amasa, veut à tout prix se débarrasser de lui.
Un manteau : sous lequel était cachée l’épée dont il comptait se servir (verset 10).
Sur ce manteau était ceinte une épée. Cette épée ostensible, Joab la laisse tomber à dessein, sans la ramasser et c’est ainsi qu’il s’avance vers Amasa, après lui avoir ôté tout sujet de crainte.
La barbe. Saisir la barbe de quelqu’un est en Orient une marque de politesse.
Joab l’en frappa. Tandis que de la droite il prend la barbe d’Amasa, de la gauche il tire l’autre épée de dessous le manteau et l’enfonce dans son ventre.
Cet homme était posté là par Joab pour empêcher que les gens ne s’attroupassent autour du corps et pour les stimuler à la poursuite.
Et Joab passa. Le sujet du verbe n’est pas nommé en hébreu et plusieurs pensent qu’il s’agit de Séba. La suite montre le contraire.
Abel (prairies) et Beth-Maaca (endroit d’oppression), deux endroits tout à fait voisins, envisagés comme un seul au verset 15 ; c’était très probablement une localité située tout au nord de la Palestine, au pied sud-est du Hermon, entre Panéas et Damas.
Les Bériens. Ce mot inconnu a été interprété au moyen d’un léger changement de lettres dans le sens de hommes d’élite, ou bien, en suppléant la lettre C dans le sens de Bicrites, les parents de Séba (verset 1).
Une femme bien avisée. Joab avait conclu précipitamment du fait que la ville avait reçu Séba, qu’elle favorisait la rébellion et l’avait attaquée sans les pourparlers préalables ordonnés par la loi (Deutéronome 20.10). La ville s’était mise immédiatement en défense. Cette femme sage et énergique, sachant qu’il y a là un malentendu, ne craint pas de se mettre en avant pour le dissiper.
Cette ville paraît avoir possédé des hommes célèbres pour leur justice et leur savoir-faire, de sorte qu’on allait volontiers y prendre conseil dans les cas difficiles. Comme l’indiquent les mots suivants, elle jouait ainsi, au milieu des localités voisines, le rôle d’arbitre et de conciliatrice.
Je suis. Elle parle au nom de la ville entière, dont elle est en ce moment la personnification.
Mère en Israël : une ville importante, exerçant autour d’elle une influence bienfaisante.
Cette liste, qui termine la seconde partie de notre livre, ne fait pas double emploi avec celle de 2 Samuel 8.16-18 ; elle s’applique à une période plus avancée, comme le montrent les différences qui l’en distinguent.
Sont ajoutés ici Adoram et Ira. Adoram (forme abrégée de Adoniram) était préposé aux travaux publics. Il se retrouve encore comme tel au temps de Salomon (1 Rois 4.6) et même au commencement du règne de Roboam (1 Rois 12.18). Il était donc fort jeune sous le règne de David, ce qui s’accorde avec le fait qu’il n’est pas nommé au chapitre 8. Il n’était entré en fonctions que vers la fin du règne de David.
Séïa, voir 2 Samuel 8.17, note.
Ira, originaire de la tribu de Manassé, à l’est du Jourdain, était conseiller intime ; littéralement : sacrificateur, mais non dans le sens absolu du mot. Le texte ajoute expressément ici : de David ; ce qui le distingue clairement des sacrificateurs de l’Éternel ; voir à 2 Samuel 8.18. Les fils de David ne sont plus nommés ici comme possesseurs de cette charge. Cela s’explique par la conduite et la disparition d’Amnon et d’Absalom. Ira parait avoir été appelé à leur place comme premier conseiller du roi.