Verset à verset Double colonne
1 Maîtres, rendez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un Maître dans le ciel.Paul a dit aux esclaves : « Il n’y a point d’acception de personnes » (Colossiens 3.25) ; il dit aux maîtres (grec : « seigneurs ») : Vous avez un Seigneur dans le ciel ; là se retrouve l’égalité, le motif suprême de tous les devoirs, fondé en Dieu même. On pourrait demander à la « morale indépendante » comment elle remplace ce motif, surtout pour de pauvres esclaves, en présence de l’égoïsme humain.
Persévérez dans la prière, la vigilance, la reconnaissance et demandez à Dieu, pour moi aussi, le plein succès de la prédication de l’Évangile (2-4).
Usez de sagesse envers le monde, saisissez l’occasion de faire le bien, en particulier par tous vos entretiens (5, 6).
Voir Éphésiens 6.18-20, note. Là se retrouve la même pensée plus développée. Voir encore sur ce mystère de Christ : Colossiens 1.26 ; Colossiens 2.2 ; Éphésiens 3.3 et suivants.
Grec : « ouvrir une porte pour la Parole », les uns entendent par là (d’après Éphésiens 6.19) ouvrir la bouche de l’apôtre pour parler avec hardiesse ; d’autres, ouvrir les cœurs à cette parole ; d’autres encore, donner les occasions extérieures de l’annoncer. Tout cela est nécessaire et doit s’obtenir de Dieu par la prière.
Persévérons, parce que Dieu veut être importuné. Veillons, parce que Dieu a ses moments de lumières, de grâces de miséricorde et de visites libérales et salutaires. Soyons pleins de reconnaissance, parce que c’est elle qui ouvre la main de miséricorde pour répandre et le cœur du pauvre pour recevoir. Qu’est-ce qui ouvre la porte de la Parole, sinon une langue arrosée des prières de l’Église et de l’onction du Saint-Esprit et des cœurs ouverts et préparés par le Seigneur ? C’est de lui que tout dépend, c’est à lui qu’il faut offrir les âmes avant de leur parler. Saint Paul, lié, ne demande point une porte pour sortir de prison, mais une entrée pour introduire Jésus-Christ dans les cœurs.
Voir Éphésiens 5.15, note.
Ceux qui sont hors de Christ et de son Église (1 Corinthiens 5.12 ; 1 Corinthiens 5.13 ; 1 Thessaloniciens 4.12). C’est à l’égard de ceux-là qu’il importe le plus de se conduire avec sagesse.
Voir Éphésiens 5.16, note. Là, l’apôtre ajoute : « car les jours sont mauvais », difficiles pour faire le bien, ce qui prouve qu’il veut dire par ce précepte : saisissez l’occasion, profitez du moment.
Grec : « Que votre parole soit toujours gracieuse (en grâce), assaisonnée de sel, pour savoir comment il vous faut répondre à un chacun ».
La grâce de Dieu dans le cœur donne à la parole cette grâce que Paul recommande et la communique aux autres (Éphésiens 4.29, note).
Mais la douceur de la grâce ne doit pas rendre les discours doucereux ; la vérité, la crainte de Dieu, le sérieux de la vie chrétienne lui donneront toujours ce sel dont l’action rend les aliments savoureux, digestibles et en éloigne la corruption (Marc 9.50 note). Quiconque ne possède pas ce sel restera muet quand il faudra répondre, ou répétera à chacun les mêmes paroles, devenues insipides par leur banalité. La grâce et le sel de la parole l’approprient à un chacun.
Paul envoie à Colosses Tychique et Onésime qui feront connaître aux fidèles de cette ville son état actuel (7-9).
L’apôtre envoie aux Colossiens les salutations d’Aristarque, de Marc, de Juste, ses compagnons d’œuvre ; spécialement d’Epaphras, qui ne cesse de prier et de travailler pour leur perfectionnement ; enfin de Luc et de Démas (10-14).
Paul lui-même fait saluer les frères de Laodicée, il demande que sa lettre soit lue aussi par les fidèles de cette ville ; il transmet une exhortation à Archippe, salue l’Église de sa propre main, lui demande de se souvenir de lui dans ses liens et lui souhaite la grâce (15-18).
Comparer Éphésiens 6.21 ; Éphésiens 6.22, note et l’introduction à l’épître aux Éphésiens. Tychique était donc auprès de l’apôtre. En lui rendant un beau témoignage, afin qu’il soit reçu à Colosses avec d’autant plus de respect et d’amour, Paul l’envoie aux chrétiens de cette ville dans le dessein exprès (pour cela même) qu’ils connaissent son état et que par là leur cœur soit consolé. Toujours les attentions de la charité !
Le texte reçu, en disant : « Afin qu’il connaisse votre état », dénature la pensée de l’apôtre.
L’esclave converti de Philémon (Philémon 1.10).
Actes 19.29 ; Actes 20.4 ; Philémon 1.24.
Probablement l’évangéliste (comparer Actes 12.12-25 ; Actes 13.13 ; Actes 15.37-39 ; 2 Timothée 4.11 ; Philémon 1.24).
Nous voyons ici que Marc était cousin de Barnabas, ce qui explique bien des choses dans la contestation qui s’éleva un jour entre ce dernier et Paul au sujet de ce même Marc (Actes 15.37-39).
Mais nous voyons ici, par les paroles affectueuses de l’apôtre, qui avait Marc auprès de lui dans sa captivité, que depuis longtemps ce souvenir était effacé de son cœur.
On ne sait pas quels étaient ces ordres. Quelques-uns ont pensé qu’il s’agissait de ce qui suit immédiatement, c’est-à-dire de le bien recevoir s’il allait à Colosses, ce qui est peu probable.
Ce nom n’est pas connu d’ailleurs.
C’est-à-dire les seuls Juifs, ou de la circoncision. Car déjà à Rome les chrétiens judaïsants s’éloignaient de l’apôtre (Philippiens 1.15 ; Philippiens 1.16).
D’autres entendent par ces mots que c’étaient là les seuls qui eussent donné de la consolation à l’apôtre, par cela même qu’ils étaient ses compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu, c’est-à-dire qu’ils annonçaient avec lui l’Évangile.
Epaphras avait été l’évangéliste de Colosses, le fondateur de cette Église (Colossiens 1.7), peut-être aussi des Églises voisines (verset 13) ; de plus, il était lui-même de Colosses (des vôtres) : autant de raisons qui expliquent le combat de ses prières pour que ses compatriotes et ses frères, convertis par son moyen à Jésus-Christ, ne fussent pas séduits par les faux docteurs, mais restassent fermes au milieu des séductions et des dangers, parfaits par le développement de la vie chrétienne (Colossiens 1.28 ; Jacques 1.4), et pleinement persuadés (vrai texte, au lieu de « accomplis »).
Les derniers mots : dans toute volonté de Dieu peuvent se rapporter aux trois termes qui précèdent. De là le témoignage que l’apôtre rend à Epaphras (verset 13).
« Luc, le médecin, le bien-aimé », c’est l’auteur du précieux Évangile qui porte son nom et du livre des Actes. Il se trouvait alors auprès de l’apôtre (Philémon 1.24 ; 2 Timothée 4.11).
La même plume qui salue ici une église au nom de Démas et qui lui donnait ailleurs le titre de « compagnon d’œuvre » (Philémon 1.24), dut écrire plus tard : « Démas m’a abandonné, ayant aimé le présent siècle » (2 Timothée 4.10). « Que celui qui est debout prenne garde qu’il ne tombe » !
Qui s’y assemble (Romains 16.5). Ce Nymphas n’est connu que pour avoir fait de sa demeure une maison de Dieu. C’est une assez belle part dans l’histoire évangélique.
Est-ce la lettre encyclique adressée d’abord aux Éphésiens et que les Colossiens devaient recevoir après l’Église de Laodicée ? S’agit-il d’une lettre de Paul aux Laodicéens ? Dans ce cas elle ne nous est pas parvenue.
De ces hypothèses et de plusieurs autres imaginées pour expliquer ce verset, la plus vraisemblable est que Paul parle d’une lettre qu’il écrivait aux Laodicéens en même temps que celle-ci et qui fut envoyée aussi par Tychique (verset 7). Les deux Églises, où se faisaient sentir alors les mêmes besoins et qui occupaient également la pensée de l’apôtre (Colossiens 2.1), devaient faire échange de ces lettres.
Archippe (comparez Philémon 1.2) avait un ministère, un service quelconque dans l’Église ; peut-être la manière dont il le remplissait rendait-elle nécessaire cet avertissement à lui transmis par l’Église entière ; peut-être aussi, nouvellement installé dans ses fonctions, devait-il recevoir cet encouragement à la fidélité, sans qu’il y eût de blâme dans l’intention de l’apôtre.
Quoi qu’il en soit, ces mots prouvent que Paul savait mettre dans ses rapports personnels avec ses frères ce sel qu’il recommande (verset 6).
Comparer 1 Corinthiens 16.21, note.
Dans vos cœurs, pour avoir égard à mes paroles et dans vos prières, pour porter avec moi mon fardeau. Je vous donne l’exemple de ce que je vous demande : La grâce soit avec vous !