Verset à verset Double colonne
1 Et l’Éternel dit à Moïse : Rends-toi vers Pharaon et dis-lui : Ainsi a dit l’Éternel : Laisse aller mon peuple, et qu’il me serve.Dans le texte hébreu, les quatre premiers versets de ce chapitre appartiennent encore, au chapitre 7, de sorte que le verset 1 dans l’hébreu correspond au verset 5 de notre traduction et ainsi de suite.
Les petites grenouilles, appelées grenouilles du Nil et dont le nom égyptien est pareil au nom hébreu employé ici, sortent ordinairement du fleuve au moment où l’inondation commence à diminuer. La production de ces grenouilles est si considérable que les anciens les croyaient produites par le limon même du fleuve. À l’ordinaire, les ibis les mangent promptement et préservent ainsi le pays du fléau décrit dans l’Exode.
Mais, dans le cas actuel il n’est pas nécessaire d’attribuer l’apparition des grenouilles au débordement. Elle peut en être complètement indépendante. On a observé des fléaux semblables dans d’autres pays qui n’offrent aucun phénomène analogue au débordement du Nil ; Varron parle d’une ville de la Gaule et Justin d’une ville de Thrace, qui furent tellement envahies par les grenouilles que les habitants durent les abandonner.
Il est possible que le fléau fût en relation avec l’altération de l’eau du Nil, en ce sens qu’en se corrompant elle avait fait sortir en masse les grenouilles des marais, des étangs, des canaux et du lit même du fleuve. Le court intervalle d’une semaine qui sépara cette plaie de la précédente conduit à établir une relation entre l’une et l’autre. Cette plaie est rappelée ainsi que plusieurs autres, Psaumes 78.44-51 ; Psaumes 105.26-36
On a fait observer que les Égyptiens adoraient une déesse Héki qu’on représentait avec une tête de grenouille et qui était censée délivrer l’Égypte de cet animal. Cette plaie ferait éclater son impuissance.
Tes fours. Ou bien les fours sont creusés dans la terre, au milieu de la maison et garnis d’argile ; ou bien c’étaient de grands vases de pierre d’environ un mètre de haut qu’on remplissait de braises et sur les parois extérieures desquels on appliquait la pâte.
Lors même que les magiciens cette fois encore ont imité le miracle, Pharaon se montre disposé à céder. C’est que ces quelques nouvelles grenouilles amenées par eux ne le délivraient pas des anciennes.
La première plaie avait frappé le Nil ; la seconde était sortie de ce même fleuve, le bienfaiteur de l’Égypte ; la troisième tire son origine du sol nourricier si célèbre de ce pays.
Le mot hébreu que nous traduisons par moustique ne se trouve dans la Bible qu’à l’occasion de cette plaie ; il désigne dans le Talmud toutes les diverses espèces de petits insectes qui piquent (puces, poux, etc.). Les plus anciens interprètes l’entendent ici des moustiques qui sont encore chaque année un des fléaux de l’Égypte. Ils sortent de la poussière où ils ont déposé leurs œufs. Les voyageurs en parlent comme d’un épouvantable fléau : L’animal le plus inaperçu et, cependant le plus terrible de la création, dit Laborde ; un seul cousin d’Égypte suffit pour mettre au supplice.
Plus petits que nos cousins, ils pénètrent jusque dans le nez et les oreilles. Comme le sol fertile de l’Égypte était personnifié dans le dieu Seb, c’est peut-être sur cette divinité que porte ce coup.
C’est le doigt d’un dieu, c’est-à-dire l’indice d’un avertissement divin. Ils ne disent point que ce signe provient de l’Éternel, du Dieu d’Israël. Ce peut aussi être l’un des dieux de l’Égypte qui parle par ce moyen, parce qu’il envisage la demande d’Israël comme légitime. Pharaon doit craindre, par conséquent, que ses dieux mêmes ne l’accompagnent plus dans la voie où il marche.
Les trois premières plaies étaient plutôt incommodes que nuisibles. Les trois de la seconde série sont positivement malfaisantes : la première nuit aux végétaux, la seconde aux animaux, la troisième aux hommes.
Les Égyptiens ont enfin reconnu quo ces plaies viennent d’un dieu (verset 19). Il faut qu’ils reconnaissent qu’elles viennent du Dieu d’Israël. C’est ce que Dieu leur fait voir en tenant son peuple à l’abri de la quatrième et des suivantes.
On entend ordinairement par le terme hébreu une grosse mouche venimeuse, semblable au taon. Mais comment serait-il dit au verset 24 que tout le pays fut dévasté ? Les mouches ne dévastent pas une contrée. D’autres traduisent : des vers ou des gerces ou un mélange de mouches. Peut-être s’agit-il d’un scarabée, commun en Égypte, ou d’une espèce de cancrelas (blatta orientalis), qui ronge les denrées et particulièrement les grains.
S’il s’agit de scarabées, cette plaie serait aussi en rapport avec l’idolâtrie égyptienne ; car le scarabée, l’emblème de l’immortalité, est en Égypte le plus commun de tous les symboles religieux et se trouve figuré pour ainsi dire partout.
C’est un sacrilège… Les Hébreux couraient le risque d’offenser les Égyptiens en sacrifiant quelque animal représentant une de leurs divinités, ainsi le taureau, symbole d’Amon, le grand dieu de Thèbes, ou le bœuf, révéré comme symbole d’Osiris à Héliopolis, ou la vache, représentant la déesse Isis.
Seulement, que Pharaon… Ce seulement est la réponse de Moïse au seulement de Pharaon, verset 28. Réserve pour réserve !