Verset à verset Double colonne
L’emblème du vase de potier, chapitre 18, faisait surtout ressortir le droit de Dieu de traiter ses créatures selon la diversité de leur conduite. L’emblème de la cruche brisée, chapitre 19, annonce l’application qu’il va faire de ce droit en détruisant son peuple.
Le mot hébreu employé ici (bakbouk), que nous traduisons par cruche, est une onomatopée imitant le bruit du liquide sortant du vase. C’est ce qui explique le jeu de mots du verset 7, où le prophète annonce, en se servant du verbe bouk, que Dieu videra le conseil de Juda.
De potier : en opposition à un fabricant de vases de bois ou de métal.
Des anciens… : les représentants autorisés du peuple dans l’ordre politique et dans l’ordre religieux. Comparez 2 Rois 19.2.
Vallée du fils de Hinnom : voir Jérémie 7.31, note.
Porte Harsouth peut signifier : porte de la poterie ou des tessons. C’était l’une des portes par où l’on descendait dans la vallée de Hinnom ; peut-être la porte dite du fumier, comparez Néhémie 3.13-15. Plusieurs, guidés par une fausse étymologie, traduisent ; porte orientale. C’est là qu’était situé le quartier des potiers ; comparez Jérémie 18.2.
Rois. Le prophète s’adresse aux rois présents et futurs.
Aliéné. Le terme hébreu signifie : traité comme chose étrangère. Les rois et le peuple avaient comme vendu la ville sainte aux dieux étrangers mentionnés dans le second membre.
Le sang des innocents : celui des victimes de la tyrannie de Manassé ; 2 Rois 21.16 ; comparez Psaumes 106.37-38.
Les hauts-lieux de Baal. Voir Jérémie 7.31 ; 2 Rois 21.3.
Choses que je n’avais point commandées. Il y a de l’indignation dans cette réflexion. La religion mosaïque se distinguait des religions païennes en ce qu’elle interdisait formellement les sacrifices humains (Lévitique 18.21 ; Deutéronome 18.10). Il y a gradation entre commander, dire et monter dans la pensée. Cet acte est si odieux qu’il n’a pu sous aucune forme devenir l’objet de la volonté divine.
Des jours viennent : même menace Jérémie 7.32.
Première menace : Je viderai. Il est probable qu’en prononçant cette parole, Jérémie vida la cruche avant de la briser (verset 10) ; voir note verset 1.
Vider le conseil : le rendre vain.
Leurs cadavres ; comparez Jérémie 8.1-2.
Comparez Deutéronome 28.53 ; Lévitique 26.29. Cette menace s’est accomplie lors des deux destructions de Jérusalem, par Nébucadnetsar et par Titus (Lamentations 2.20 ; Lamentations 4.10 et Josèphe, Guerre des Juifs, 6.21).
Seconde menace : Je briserai. C’est ici la ruine elle-même.
On enterrera à Thopheth : comparez Jérémie 7.32.
En rendant cette ville telle que Thopheth. Terrible contre-partie de la promesse Jérémie 3.17. Là, il était annoncé que Jérusalem tout entière serait l’arche de l’alliance ; ici, il est dit que Jérusalem tout entière va devenir telle que Thopheth, une voierie couverte de débris et de cadavres. Sur la profanation de ce lieu par le roi Josias, comparez 2 Rois 23.10 ; 2 Rois 23.14-16.
Sur les toits. Comparez Sophonie 1.5 ; 2 Rois 23.12.
Dans le parvis, comme déjà Jérémie 7.2. Le parvis était la partie du sanctuaire accessible au peuple.