Verset à verset Double colonne
Les chapitres 37 et 38 sont le tableau de l’agonie du peuple. Les rebelles semblent prendre à tâche de justifier le châtiment qui va les frapper, en se portant aux excès les plus odieux contre le représentant de la vérité. Dans ces chapitres se révèle en même temps le caractère de Sédécias, alliant à une certaine bienveillance naturelle la lâcheté la plus condamnable.
Il n’obéit pas. C’est le résumé de la carrière de Sédécias, tout semblable aux sommaires que nous trouvons sur chaque règne dans les livres des Rois. Dans ce jugement, les velléités de repentance ne sont pas prises en considération, parce qu’elles demeurèrent stériles. Sédécias ne fut, tout compte fait, qu’un rebelle.
Jéhucal : comparez Jérémie 38.1 ; Sophonie, fils de Maaséia : comparez Jérémie 21.1 ; Jérémie 29.25.
Veuille intercéder : nouvelle démarche analogue à celle racontée déjà Jérémie 21.2 (voir note). Sédécias croit à l’efficacité de la prière ; seulement il ne conformera pas sa conduite à la réponse de Dieu. S’il n’est pas incrédule comme Jéhojakim, il n’en est pas moins désobéissant.
Allait et venait : c’est ce qui explique le verset 12.
L’interruption du siège doit avoir été fort courte ; elle ne servit qu’à exciter des espérances illusoires.
Le Pharaon dont il s’agit ici, était Hophra ; comparez, Jérémie 44.30.
Ils se relèveraient. Les chances de la guerre n’entrent pour rien dans les prévisions du prophète ; le décret divin est irrévocable et les Chaldéens n’en sont que les instruments inconscients.
Un par tente. Nous rapportons ces mots, non au verbe suivant : ils se relèveraient (nos anciennes versions), mais au précédent : resteraient. Quand les neuf dixièmes de l’armée chaldéenne auraient été tués et que le dixième restant ne serait plus composé que de blessés, couchés dans leur tente…
Au pays de Benjamin, sa patrie, où il avait ses propriétés. Il est difficile de dire quel était le but de Jérémie en sortant ainsi de Jérusalem. Le sens du verbe que nous avons traduit par : retirer sa portion, est obscur. Ostervald le rend par : se glisser hors de la ville. Mais Jérémie aurait-il voulu se soustraire au sort qui menaçait son peuple ? Tôt après, nous le voyons refuser les honneurs que lui offre Nébucadnetsar. Nous pensons plutôt qu’il veut profiter de la levée momentanée du siège pour aller recueillir sur place son revenu comme sacrificateur. Car pendant le siège les dîmes ne pouvaient être envoyées au trésor du temple. C’est là ce qui peut servir à expliquer ces expressions énigmatiques : de là et au milieu du peuple.
Jiréia. Si ce personnage est le petit-fils du faux prophète Hanania, qui figure dans la scène du chapitre 28, il ne fait que satisfaire une rancune de famille.
La porte de Benjamin, au nord de la ville ; comparez Jérémie 28.7 ; Zacharie 14.10. C’est sans doute la porte qui est appelée aussi porte d’Éphraïm, 2 Rois 14.13 ; Néhémie 7.16.
Tu passes aux Chaldéens. L’insistance que Jérémie avait mise à désapprouver la guerre et à recommander la capitulation, pouvait donner à cette accusation, aux yeux des malintentionnés, une apparence de vérité (Jérémie 21.9). Mais voir verset 12 (note).
Les chefs qui figurent dans ces deux chapitres et qui se montrent si hostiles au prophète, étaient sans doute des hommes de récente promotion. Ceux qui, sous le roi Jéhojakim, avaient pris le parti du prophète (Jérémie 36.12), avaient disparu ; ils avaient probablement été emmenés à Babylone avec Jéhojachin.
Au collier, selon d’autres : dans les cachots, ou : sous les voûtes. Nous avons probablement ici la mention d’un instrument destiné à empêcher la fuite du prisonnier, tout en le mettant à la gêne. Comparez Jérémie 29.26.
En secret : par crainte et fausse honte vis-à-vis des chefs.
Où sont vos prophètes ? Ou bien ces imposteurs n’osaient plus se montrer après les événements qui avaient démenti leurs paroles, ou bien même ils s’étaient lâchement dérobés au péril, en passant aux Chaldéens ; comparez Jérémie 38.19 ; Jérémie 38.22.
Écoute… roi, mon seigneur. Après avoir hardiment parlé au roi en prophète et au nom de Dieu, Jérémie change de ton ; car il s’adresse maintenant à son roi comme tel et lui demande une grâce en qualité de sujet.
Ce roi digne de pitié fera toujours, tout le bien qu’il osera faire sans se compromettre, et, tôt après, tout le mal que sa faiblesse lui conseillera ; voir Jérémie 38.5.