Verset à verset Double colonne
1 En ce même temps, dit l’Éternel, on sortira de leurs sépulcres les os des rois de Juda, les os de ses princes, les os des sacrificateurs, les os des prophètes et les os des habitants de Jérusalem ;Les ennemis ne respecteront pas même le séjour des morts. Ils violeront en particulier les sépulcres des rois pour s’emparer des trésors qu’ils croiront y être renfermés.
Cette fois encore la rétribution répondra au crime : les os de ces hommes blanchiront à la lumière des astres qu’ils adorent aujourd’hui.
Le dernier trait : la mort elle-même paraîtra aux captifs préférable à la vie dans l’exil ; comparez Apocalypse 9.6.
Sentences générales tirées de l’expérience ordinaire : Ceux qui tombant se relèvent et le voyageur qui s’est égaré s’empresse de revenir au bon chemin. Israël ne fait ni l’un ni l’autre. Il abonde toujours davantage dans ses premières erreurs. Il faut remarquer le passage du pluriel au singulier : celui qui s’égare ; on s’égare seul plus aisément qu’en nombreuse société.
Un cheval lancé… comparez Jérémie 5.8 : des chevaux repus.
Si loin que l’instinct voyageur emporte ces oiseaux, ils reviennent à leur point de départ au temps fixé. La régularité préside à leurs migrations comme au jeu des forces de la nature ; comparez Jérémie 5.22.
La cigogne, selon d’autres, le héron. Littéralement : l’oiseau pieux.
La grue, mentionnée aussi Ésaïe 38.14.
La possession de la loi était devenue pour eux un sujet de vanterie et la loi elle-même était déjà, paraît-il, le texte d’écrits et de commentaires qui en faussaient le sens. Nous avons ici la première trace de cette littérature rabbinique, célèbre dès le temps de Jésus-Christ (Matthieu 14.2), qui a crû de siècle en siècle comme un champignon sur le sol de la révélation, pour finir par le recouvrir et le cacher tout entier aux regards du peuple.
Le style : instrument de métal aiguisé en pointe, dont on se servait pour écrire ; nous dirions la plume (Psaumes 45.2).
Ce passage est un nouveau témoignage de l’existence d’une loi écrite, au temps de Jérémie. Car il nous paraît impossible d’entendre ces mots, traduits littéralement par : la loi de l’Éternel est avec nous, d’une simple tradition orale. Le texte de ces commentaires écrits devait être écrit.
À travaillé pour le mensonge : en faussant le sens et l’esprit de la loi.
Les scribes étaient sans doute les lévites et sacrificateurs ; les sages sont les faux prophètes ; ils n’ont l’intelligence de rien, puisqu’ils s’appuient sur la loi tout en la travestissant.
Répétition presque textuelle de Jérémie 6.12-15 ; la faute et la menace restent les mêmes.
Avec ce verset commence la section prophétique (haphthare) que les Juifs lisent dans leurs synagogues au jour anniversaire des deux ruines de Jérusalem. Elle va jusqu’à Jérémie 9.23.
Les mots : plus de raisins au cep, doivent sans doute se prendre au sens figuré. Cette image décrit la stérilité morale du peuple, qui provoque le jugement de l’Éternel. Comparez la parabole du figuier stérile, Luc 13.6-9.
Les derniers mots du verset, très elliptiques, ont été entendus de différentes manières. Voici les deux principales ; la première : Je leur ai donné (des commandements) et ils les transgressent ; la seconde (conforme à la traduction adoptée) : Je leur ai donné des ennemis qui traverseront leur pays.
Ce dernier sens nous paraît préparer mieux ce qui va suivre.
Paroles du peuple éperdu qui n’a plus d’autre parti à prendre que de se réfugier dans les villes fortes pour y retarder le moment d’une mort d’ailleurs certaine. Il semble cependant qu’à ce moment suprême le prophète leur prête quelques mouvements de remords : parce que nous avons péché contre l’Éternel. Mais ce remords est déjà le jugement, non le retour au bien. Comparez l’exemple de Judas.
Des eaux empoisonnées, symbole de la colère de Dieu. Comparez Lamentations 3.19.
Tableau extrêmement animé de l’invasion ennemie ; comparez Jérémie 4.15.
Depuis Dan. L’ennemi est prêt à franchir la flotte septentrionale ; Dan et toute la Palestine en tremblent.
Comparez Nombres 11.6. Les Orientaux avaient et ont encore des hommes qui font métier de charmer les serpents (Exode 7.11-12). Les ennemis d’Israël seront rebelles cette fois à tous les artifices : pensée déjà exprimée Jérémie 4.30.
Ô ma consolation ! Jérémie fait appel à tout ce qui pourrait le consoler et avant tout au Consolateur suprême. Comparez Jérémie 14.8.
En moi (littéralement : sur moi) ; son cœur est un poids qui le charge.
Il entend les cris des déportés se plaignant de l’abandon où Dieu les laisse et il y répond au nom de l’Éternel : Pourquoi m’ont-ils irrité ?…
De nouveau, paroles des captifs exprimant le découragement.
La récolte : Celle des fruits en automne. Nous avons probablement ici une expression proverbiale mise dans la bouche de ceux qui souffrent de la disette et qui constatent avec désespoir que la récolte de l’année sur laquelle on comptait, ne fera pas cesser le fléau. Les captifs de même verront toutes les chances prévues de revirements politiques favorables s’éloigner et s’évanouir. C’est ce que Jérémie lui-même leur annoncera dans le chapitre 29.
Le baume de Galaad : résine découlant du lentisque et qui était employée dans l’antiquité comme vulnéraire. Comparez chapitre Jérémie 46.11.
Genèse 37.25 et Ézéchiel 27.17 la mentionnent comme un des principaux objets de commerce de Canaan.
Là : c’est-à-dire en Galaad ; il devait y avoir dans le pays des médecins habiles à préparer et à appliquer le remède.